Tous les systèmes démocratiques se caractérisent en dernière instance par leur tendance quasiment naturelle à évoluer et à se transformer de manière régulière et innovante. Pour cela, les règles régissant les divers jeux de pouvoirs n’émergent pas violemment des querelles interminables et intéressées des courtisans du peuple pour sa tête et ses biens. Pas plus que de leurs compromis expéditifs et ententes indépassables. Mieux, les règles sont convenues pour être mises en œuvre de manière indistincte et durable et pour être vénérées par eux tous. Á coté et en amont des règles qui sont censées parvenir dans le répertoire des us et coutumes de la classe dirigeante, les principes qui les énoncent ou leurs servent d’adjuvants doivent valoir jusqu’à l’auto-sanction de la responsabilité individuelle. La démission par exemple, qui vaut trop peu et survient de manière automatique en démocratie, est restée une chose rare voire introuvable chez nous, si elle n’est pas décrite comme un péché, un suicide social, ou une hérésie égoïste contre la famille, la tribu ou le clan.