Lorsqu’on évalue le Sénégal au ‘’scandalométre’’ ou à l’’éthicométre’’-excusez des néologismes-, on ne peut manquer d’être sidéré ou d’être outré par l’ampleur de la gangrène immorale qui ronge notre pays, au point qu’on semble assister à une inversion ou à une perversion pour ne pas dire à une érosion des valeurs. Si jadis au Sénégal, les voleurs, les violeurs, les pervers bref les criminels faisaient profil bas lorsqu’ils avaient commis leurs forfaits, et que ces fautifs gagnés par la peur, le remords ou par la honte générés par le fardeau du regard social préféraient s’exiler ou se donner la mort pour ne pas déshonorer les siens afin de sauvegarder un minimum de réputation ou de dignité ; force est de reconnaitre qu’aujourd’hui les valeurs cardinales qui fondaient la société sénégalaise telles que la dignité, l’honorabilité, la réputation, la patience, la tempérance …sont entrain de s’affaisser comme un château de cartes devant la puissance de l’argent, l’appât du gain, le goût du pouvoir, l’amour du luxe. Le culte de l’honneur était tellement présent dans le Sénégal d’antan que dire à une personne ‘’je te donne ma parole’’ était l’équivalent de lui donner pour gage sa précieuse vie ou de mettre au défi son honneur, car celui-ci pour un homme de valeur est au-dessus de toutes les considérations matérielles à tel point que Shakespeare avait pu dire :