Les ministres chargés du tourisme au Sénégal sont-ils des proies faciles à la portée de peu scrupuleux promoteurs et professionnels du tourisme d’une ère révolue?
La question mérite d’être posée à plus d’un égard. On a assisté ces deux dernières décennies à une mort lente mais programmée du tourisme balnéaire sénégalais, une situation inévitable qui est le résultat de transformations et mutations profondes qui secouent le tourisme de masse au plan national et international. Ce qui est d’autant plus étonnant est le manque de prise en compte de ces changements et l’absence d’analyses pertinentes et convaincantes pour propulser une nouvelle dynamique de développement touristique.
Complicité ou carence?
Les professionnels du tourisme font preuve d’un mutisme complice et tout ce beau monde rame à contre-courant pour insuffler vie à un modèle dépassé et qui s’est aussi montré néfaste à plus d’un titre. Les stationsbalnéairesde la petite côteont certes généré des milliards de nos francs mais le peuple sénégalaismérite aussi des informations objectives et impartiales sur les coûts sociaux et environnementaux d’une telle activité. Les bénéfices étantsouvent rapatriés sous d’autres cieux, le secteur accuse actuellement un manque criard de capitaux pour la restructuration et le développement de nouveaux produits. On se tourne alors vers l’Etat et chacun crie son désarroi.
Le gouvernement du Sénégal a ainsi désigné plusieurs sites pour l’aménagement de nouveaux sites touristiques. Mais il s’avère nécessaire de reconnaitre que le tourisme de masse tel que promu dans ce programme de développement touristique ne tient pas compte de la crise énergétique au Sénégal, de la fragilité des habitats naturels et des changements profonds qui secouent ce secteur. Les investisseurs sérieux se feront rares au Sénégal pour édifier ces gigantesques îlots de luxe prévus le long du littoral et à côté des communautés rurales pauvres et marginalisées
Le Maroc qui est souvent cité en exemple déclare ouvertement que le tourisme de masse va mal et la destination Maroc peine à convaincre, vraisemblablement plus que ne l’indique les chiffres qui nous font rêver. Et cela malgré la proximité du Maroc avec les marchés émetteurs, l’absence de visa pour les Européens, des séjours à des prix compétitifs et des billets d’avion bon marché. Les grands projets qui ont été élaborés ces dernières années pour la relance du tourisme de masse au Maroc sont soit inachevés soit ouvertement critiqués par les professionnels du tourisme.
Patrimoine et authenticité
L’heure est à l’authenticité, au retour à la nature et à la valorisation du patrimoine culturel. On assiste à une réorientation des clients vers de nouveaux produits tels que l’écotourisme, l’ornithologie et différentes formes de tourisme vert. La croissante insatisfaction envers le tourisme de masse a montré à l’industrie du tourisme qu’il y avait une place pour différentes formes de tourisme vert. Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, le tourisme vert est une filière en pleine expansion avec une croissance variant entre 10 et 30 % par an, contre à peu près 4 % pour l’ensemble du tourisme.
Au Maroc le seul segment qui tire son épingle du jeu et réalise une croissance à 2 chiffres est le tourisme durable. Ce créneau porteur se trouve actuellement au cœur des préoccupations des professionnels du tourisme et attire l’intérêt des promoteurs et investisseurs. Pourquoi alors s’acharner au Sénégalà organiser des tables rondes et assises pour ressusciter des dinosaures? Au pire cet entêtementstérile pourrait être qualifié d’arnaque ou de stratégie de diversion qui endiguent les ministres chargés du tourisme dans la médiocrité et les poussent droit à l’échec. L’expertise au Sénégal pour développer le tourisme vert est pour le moment disponible à la Direction des parcs nationaux et non dans les différentes agences et directions rattachées au ministère du tourisme des transports aériens.
Un nouveau type d’entrepreneurs pour accélérer la cadence
L’avenir du tourisme au Sénégal est dans le tourisme vert, une forme de tourisme qui requiert la participation effective et la responsabilisation des populations locales et entrepreneurs nationaux. Ces nationaux n’auront pas toujours besoin de centaines de millions ou de milliards pour créer et gérer des petits sites touristiques viables et rentables. Pour cela les parcs nationaux et l’ensemble du patrimoine historique et culturel doivent être revisités pour développer des produits de qualité et offrir aux visiteurs des moments de découverte, de partage et d’apprentissage. Les études montrent que ces touristes d’un type nouveau sont disposés à payer un peu plus pour les réceptifs qui investissent dans des initiatives de conservation de la biodiversité et de développement local.
Il s’agit maintenant de renverser la tendance et d’accélérer la cadence pour promouvoir par la vertu de l’exemple le développement d’un tourisme durable. La condition sine qua non pour sortir le tourisme du marasme actuel est l’émergence d’un nouveau type d’entrepreneurs nationaux et l’appui aux promoteurs touristiques respectueux de l’environnement et capables d’exalter la fierté des populations locales pour la valorisation du patrimoine naturel et culturel.
La crise financière n’a pas épargnée le secteur du tourisme, ce qui a entraîné une baisse notable des investissements et des changements dans les comportements de la clientèle. Les touristes viennent de moins en moins à travers les tour opérateurs, organisent eux-mêmes leur voyage et ont tendance à dépenser moins. Cette nouvelle donne continuera de marquer l’industrie du tourisme. Les grands projets qui ont été élaborés ces dernières années pour la relance du tourisme balnéaire au Maroc sont soit inachevés soit ouvertement critiqués par les professionnels du tourisme.
Pourquoi alors s’acharner au Sénégal a organiser des tables rondes et assises pour essayer de faire revivre une époque révolue? Au pire cet entêtement stérile pourrait être qualifie d’arnaque ou de stratégie de diversion qui endiguent les ministres chargés du tourisme dans la médiocrité et les poussent droit à l’echec. Ceux qui préconisent un investissement massif dans le balnéaire font fi des tendances et réalités du marché et les investisseurs sérieux se feront rares pour édifier ces gigantesques îlots de luxe à côté des communautés rurales pauvres et marginalisées.
L’heure est à l’authenticité, au retour à la nature et à la préservation et la valotisation du patrimoine naturel et culturel. Les études récentes sur les tendances du marché touristique démontrent aussi une baisse constante du tourisme de masse et l’émergergence de nouveaux produits. On assiste à une réorientation des clients vers de nouveaux produits tels que l’écotourisme, l’ornithologie et différentes formes de tourisme vert. L’expertise au Sénégal pour développer ces nouveaux segments est au niveau de la Direction de parcs nationaux et non des différentes agences et directions rattachées au ministère du tourisme des transports aériens.
L’intérêt grandissant du public pour le tourisme durable couplé avec la croissante insatisfaction envers le tourisme de masse, a montré à l’industrie du tourisme qu’il y avait une place pour différentes formes de tourisme vert. Les études montrent que ces touristes d’un type nouveau sont disposés à payer un peu plus pour les réceptifs qui investissent dans des intiatives de conservation de la biodiversité et de développement local. Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, le tourisme vert est une filière en pleine expansion avec une croissance variant entre 10 et 30 % par an, contre à peu près 4 % pour l’ensemble du tourisme. Au maroc le seul segment qui tire son epingle du jeu et realise une croissance à 2 chiffres est le tourisme durable.
Ce creneau porteur se trouve actuellement au coeur de toutes les préoccupations des professionels du tourisme et attirent l’interet des promoteurs. Et bizarement pas au coeur des professionels du tourisme et politiques au Senegal.
Les Sénégalais investissent peu dans le tourisme et le secteur s’est jusqu’à présent développé essentiellement sur la base d’investissements étrangers, ce qui explique le manque à gagner pour les communautés locales et l’économie nationale. En effet, une part importante des bénéfices réalisés sont rapatriés vers les pays d’origine des investisseurs. Concernant les hôtels, l’innovation se heurte à une image essoufflée et une concentration des compétences au sommet et aux mains de gestionnaires étrangers. Les campements quant à eux souffrent du manque d’accès au financement pour leur développement et ne disposent pas de compétence pour la création et la promotion de nouveaux produits en matière de tourisme vert. Il y a aussi peu de guides qualifiés et les gestionnaires des petits campements ne sont pas encore en mesure de proposer des activités d’interprétation à un public avisé et spécialisé.
Il s’agit maintenant de renverser la tendance et d’accélerer la cadence pour promouvoir par la vertu de l’exemple le développement d’initiatives de valorisation du patrimoine naturel et culturel qui tiennent compte de la fragilité des écosystèmes et contribuent au développement de l’économie locale. L’arrivée de nouveaux entrepreneurs nationaux et l’appui aux promoteurs respectueux des cultures et traditions locales et conscient des enjeux relatifs à la valorisation du patrimoiune culturel et naturel est une necessite pour sortir le tourisme du marasme actuel.
Pour cela les parcs nationaux et l’ensemble du patrimoine historique et culturel doivent être revisités pour développer des produits dce qualité et offrir aux visiteurs des moments de découverte, de partage et d’apprentissage; et exalter la fierté des populations locales pour la sauvegarde et la valorisation de notre héritage culturel et patrimoine naturel.
Birame DIOUF
Fondateur du Centre Fagaru dans le Delta du Saloum