Dans la foulée des projets mirobolants, on nous a vendu la (CMU) couverture maladie universelle, qui permettrait à tout Sénégalais malade, résidant au Sénégal, d’espérer pouvoir se faire soigner convenablement. L’ambition est certes noble, mais vu les lacunes qui paralysent déjà sa mise en œuvre, l’on pourrait bien se demander, si ce beau slogan ne serait pas aussi chimérique, que le fameux slogan du Président Senghor, lors qu’il disait qu’« En 2000, Dakar sera comme Paris » !
Comme vous, je me suis demandé : « dans quel pays sommes-nous ? »
Comment peut-on pousser le laxisme, au point de prendre des décisions qui concernent la santé publique, sans veiller sur leur application ?
Peut-on rêver réaliser, un jour, la CMU, dans une capitale où l’Etat est impuissant à obliger les pharmaciens à assurer la garde de nuit, sous le prétexte fallacieux, qu’elle coûterait cher aux pharmaciens ?
A y réfléchir, je me dis que ce qui m’est arrivé ce samedi-là, peut-certainement- arriver à beaucoup de pères de familles, qui n’auront pas le prix d’un taxi, pour se rendre au Front de Terre, où se trouverait l’une des rares officines de pharmacie, ouvertes 24h/24h !
Ainsi, de nombreux enfants perdent la vie lors d’une banale crise d’asthme, faute de trouver une pharmacie ouverte dans leur quartier…Si l’on sait, par ailleurs, que la plupart des crises surviennent la nuit. Il y a là à craindre tout le danger qui pèse sur nos têtes et celles de nos enfants, à cause d’un laxisme d’Etat inqualifiable.
Je sais bien qu’il existe un ordre des Pharmaciens du Sénégal, mais la responsabilité ultime incombe à l’Etat, qui, plus est, nous promet la Couverture maladie universelle, très prochainement !
L’ordre des Pharmaciens s’agite pourtant quand il s’agit de combattre la « vente illicite de médicaments », mais, peut-on bien se demander, si celle-ci n’est pas aussi grave que « le refus de vente licite de médicaments» ?
A mon humble avis, l’Etat est interpellé, à plusieurs titres, pour agir, le plus rapidement possible, afin de mettre fin, à cette violation grave des lois et règlements du pays, qui met en danger de manière tragique, la santé déjà fragile, de nos pauvres populations.
En attendant, l’effectivité de la CMU, mettons d’abord, en œuvre les règles basiques de la protection de santé publique.
Que mes nombreux amis- qui pullulent dans le secteur des officines de pharmacie- daignent me pardonner, cette incursion dans un domaine, qui n’est pas du tout le mien… Une fois n’est pas coutume !