La visite du Président à l’UCAD a été vue pour certains comme étant une opération toilettage d’image du régime. Et qui serait devenue, à leurs yeux, un fiasco dû à une défaillance des RG, d’une part, et de la jeunesse estudiantine de l’APR, de l’autre. Toutefois, le Président a des sources d’informations multiples qui vont des étudiants de son parti aux informateurs anonymes, en passant par le corps professoral, les amis et les connaissances. On déduit de ce qui vient d’être dit que le Président est tout sauf poltron.
Huit chefs d’Etats sur dix n’iraient pas à l’Université comme il l’a fait. Le neuvième y irait dans un véhicule blindé. Le dixième inonderait le lieu et ses environs de militants, folklorisant, à outrance, pour noyer le poisson dans l’eau. Alors, qu’ici, il n’en a rien été. Le Président y est allé en décapotable, sans aucune protection au niveau de la tête.
Osons le dire, il a risqué sa vie et son intégrité physique ! Conscient de ce que, Chef des Armées, il est aussi le premier soldat.
Il a eu à narguer les Q.I de pierres, en réduisant à de simples casseurs qui n’ont de respect pour rien, pour personne.
Le Chef de l’Etat, on peut l’aimer ou ne pas l’aimer, mais dans tous les deux cas, ça se respecte.
Ce geste nous rappelle-t-il un fait similaire qui s’est produit il y a quinze siècles ? Lequel acte s’était perpétré dans la ville de Taef à l’encontre du Prophète (psl) lui-même.
Etait-ce prémonitoire par rapport à l’homonymie pour celui dont le prénom est le Mecquois, Mohamed s’entend ?
Comparaison n’est pas raison, et je ne compare pas, mais pour les superstitieux l’effet jet de pierres de Taef a créé les conditions dialectiques de l’Hégire à partir duquel tous les musulmans ont pris date.
La mission du Président consistait à dire aux étudiants ceci :
« Electoralement, vous êtes une quantité négligeable mais qualitativement vous êtes l’espoir et l’avenir de la Nation. Vous êtes autant de Chefs d’Etat en puissance ; mon passage au pavillon en est une parfaite illustration. En d’autres termes, je suis venu pour comprendre mais, aussi, me faire comprendre. Malgré l’hostilité de certains et les hostilités faites cailloux. Même Chef des Armées, je ne suis qu’un soldat. Ou je meurs en martyr ou par la raison je triomphe, comme un soldat. »
Ce message, si doux et pacifique, si intelligent, si rassembleur a rencontré un raisonnement ante Christ, un Aboudialisme( père de l’Ignorance).
Non, à l’Université il ne faut pas vaincre par des pierres. Mais plutôt convaincre par un savoir aboutissant à un savoir faire.
N’étant pas suspect de connivence avec le Président, car l’affrontant tous les jours sur le plan politique au niveau des idées, son geste force le respect. Je n’y peux rien.
Toutefois, je l’invite, lui, le Père de la Nation, à la magnanimité. C’est-à-dire à ne pas poursuivre les casseurs. Parce qu’il s’agit presque de ses enfants. Une grâce avant la lettre car c’est là, la véritable grâce.
« La bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse (le mal) par ce qui est meilleur; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux. »
« وَلَا تَسْتَوِي الْحَسَنَةُ وَلَا السَّيِّئَةُ ۚ ادْفَعْ بِالَّتِي هِيَ أَحْسَنُ فَإِذَا الَّذِي بَيْنَكَ وَبَيْنَهُ عَدَاوَةٌ كَأَنَّهُ وَلِيٌّ حَمِيمٌ ».
Coran Sourate 41, Verset 34
AHMED KHALIFA NIASSE
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