Le régime mackyen bascule de plus en plus vers la dictature. Disons le tout de go. Combien sont-ils parmi la classe politique, surtout l’opposition, à avoir goûté à la prison, à y avoir séjourné depuis que Macky s’est installé à l’Avenue Roume ? Tous les caciques du PDS y ont fait un tour, et certains ont loupé leur rendez-vous carcéral d’un cheveu. Il a fallu toute la détermination d’ailleurs de la fille Sarr de Mimi pour éviter à Oumar Sarr un tour obligé en ce haut lieu méconnu de Macky qui en adore encore plus toute la force répressive.
On y enferme tellement de pauvres gens pour une raison ou pour une autre qu’il est obligé en dernier ressort d’intervenir pour en extirper certains malchanceux oubliés dans les geôles par un jeu malsain de yo yo entre magistrats au zèle et au sang chauds.
Massaly en est un. Rien que le rappel de Madiambal à propos de la réaction de Macky quand il a appris qu’il continuait de croupir en prison est révélateur du bonheur sadique de Macky de jouir de la colère et de la rage sourdes et impuissantes de ses opposants, anciens camarades d’hier qu’il y fait séjourner maintenant.
Désormais, le régime mackyen se caractérise par ce triptyque : interdiction-répression-emprisonnement. Quand il accédait au pouvoir en 2012, la majorité des sénégalais salivait à l’avance de la chute de Karim, dont on prêtait l’intention au père de vouloir l’imposer dans une tentative machiavélique de dévolution monarchique du pouvoir. Mimi a sauté sur l’occasion en offrant aux sénégalais sur un plateau d’argent son humiliante disgrâce, suivie d’un emprisonnement des plus médiatisés. Seulement, ce que le régime mackyen ne savait pas, c’est que les Sénégalais allaient rapidement se désintéresser de ce dossier, car les urgences pour eux étaient ailleurs.
Le problème de Karim avait été définitivement réglé en effet avec la chute de Me Wade, et Macky leur avait promis de ne faire que cinq ans, et de régler durant ce délai les problèmes cruciaux de survie auxquels ils faisaient face.
Leur exaspération envers son régime n’a cessé d’augmenter proportionnellement à l’incapacité du régime de fournir les preuves matérielles des crimes économiques dont on accusait Karim. Aujourd’hui qu’est-ce que le régime en place a gagné sinon un embarras certain face à l’opinion publique nationale et internationale ?
Karim a toujours maintenu qu’il ne voulait pas de grâce ; son attitude me rappelle celle de ce héros shakespearien qui déclamait : « L’honnêteté est la meilleure politique. Si je perds mon honneur, je me perds ».
Il n’en sollicitera pas et tant qu’il n’y aura pas d’autres défilés à la CREI, tant que Macky continuera d’accueillir des transhumants de la trempe d’Awa Ndiaye, Ousmane Ngom et j’en passe, les sénégalais mépriseront son régime davantage. On en peut pas en effet ressusciter une cour de cet acabit, promouvoir le renversement de la charge de la preuve et donner un exemple par Karim qui démontre à souhait en plein 21ème siècle que « la raison du plus fort est la meilleure » et continuer à bénéficier de la confiance des Sénégalais.
« Un juge qui condamne un innocent se condamne lui-même » assurément, mais Karim Wade fait un coupable idéal. Malheureusement, il est devenu un boulet, du fait de l’incompétence du régime mackyen, et de sa volonté effrénée de faire courir l’épée de la vengeance sur le cou du pauvre fils Wade.
Macky quant à lui semble chaque jour se complaire dans la fuite en avant et le discours sur les intentions, à la place des actes. Il est le prisonnier d’une horde de courtisans incompétents qui comptent désormais sur ce qu’ils savent faire de mieux pour se maintenir à ses côtés.
Latif Coulibaly sort un livre pour chanter ses louanges, après Farba Sarr. C’est vrai qu’il ne lui reste que la qualité de sa langue fielleuse pour plaire au prince, après avoir échoué dans toutes les tâches qu’on lui a confiées. Il en est de même de Jules Diop qui pousse son peu de vergogne jusqu’à accepter de se tourner les pouces dans un bureau obscur où il aura le temps de méditer sur son inutilité.
« Le meilleur gouvernement est celui dans lequel il a moins d’hommes inutiles », disait Voltaire. Macky malheureusement est entouré d’hommes et de femmes inutiles, partout.
Mais, ils sont si forts qu’il ne peut même pas s’en débarrasser, comme le requin avec le rémora qui lui nettoie la gueule, avant la prochaine ripaille. Malheureusement pour Macky, ces gens ne sont intéressés que par eux-mêmes. Et leurs propres intérêts du moment. Certains parmi ses proches collaborateurs qui commencent à sentir le vent tourner se rapprochent davantage de leurs bases politiques pour mieux la contrôler et préparer les ruptures prochaines qui vont bouleverser le landernau politique.
Macky déçoit chaque jour un peu plus, en singeant maladroitement la pire conduite du défunt régime dont il garde malheureusement certaines viles gênes. Ses jeux de mots sont passés de mode et nos concitoyens sont en train de se rendre compte que « tout est différent ne signifie pas quelque chose a changé », comme on a voulu le leur faire croire !
Bientôt, Macky comptera ses amis sur les doigts d’une seule main, et en ce moment-là, il pourra peut-être se souvenir du temps passé sous les sons langoureux de la musique de sa seule porte d’entrée, comme Wade se souvenait quelquefois de ses envolées lyriques, un certain soir aux USA, quand il y recevait un de ses innombrables prix honorifiques !
D’ici là, peut être que le PDS fera vraiment sa mue et osera courageusement « tuer le père ». Me Wade a fait son temps, il est fini, il a atteint ses limites. En déclarant que le PDS ne pouvait faire du Wade sans Me Wade, Babacar Gaye a avoué que ceux qui pensent comme lui n’ont rien retenu des leçons apprises auprès du maître, malgré tout le temps passé avec lui. Ils n’en avaient pas le temps certainement, plus préoccupés de fomenter des combines pour écarter des rivaux ou se servir que d’être utiles au Sénégal, et à leur parti.
Ce sont ces gens qui continuent de prendre en otage le PDS, et de vouloir maintenir ce vieil homme sous le feu de la rampe, sous prétexte qu’il doit être à la pointe du combat pour la libération de son fils. Karim est majeur que je sache, et « on ne peut jamais être mieux servi que par soi-même ». Il a les moyens de se défendre. Et quel goût aurait pour lui sa libération et sa victoire, s’il devrait les fêter sur le cadavre de son père ?
Il est temps que ces gens cessent de maltraiter Me Wade. C’est un monument pour tout le Sénégal et il mérite un autre traitement, assurément. Que ceux qui étaient au PDS car ils y bénéficient de sa protection sachent que c’est fini désormais, et qu’ils se fassent une raison dorénavant. A tout le monde d’en tirer les conséquences.
Les urgences de l’heure sont nombreuses. La dispersion et la fuite en avant caractéristiques du régime mackyen ne sont pas les meilleurs moyens de les attaquer, et d’apporter les réponses que les sénégalais attendent de lui. Ajoutons à cela un horizon politiquement sombre du fait de l’absence d’une vision claire sur les prochaines échéances électorales et les forces en présence, et nous obtenons un cocktail d’incertitudes lourdes de dangers potentiels qui sont fortement préjudiciables à Macky, à son régime et à tout le Sénégal.
Espérons simplement que nous aurons les moyens de nettoyer les écuries d’Augias, une fois que nous en aurons fini avec Macky, et son régime inique.
Cissé Kane NDAO
Président de l’Alliance Démocratique pour la République
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