Éprouvé par les préparatifs de la tabaski et de leurs réclames en conflits et en pertes, Gorgui Diop est au bord de l’épuisement. Confus, il gesticule tel un possédé et proteste tout haut. « Il n’a jamais été question d’agneau, c’est de l’homme contraint à des dépenses absurdes qu’il s’agit lorsqu’il est dit : laisse mouton pisser, tabaski viendra. » Pour l’habitant de Ndiobentay, les rôles sont inversés. Cette sentence populaire fait référence au sénégalais moyen qui se débat sans succès ni solution à célébrer tabaski plus que ses moyens l’y autorise.
Archives journalières : 17 septembre 2015
Ces dernières décennies, le « boom » urbain est l’un des phénomènes les plus perceptibles et prégnants au Sénégal comme l’attestent les statistiques officielles : le taux d’urbanisation est passé successivement de 23% en 1960, 30% en 1970, 34,12% en 1976, 38,40% en 1988, 40,6% en 2000 et se situe à 42,90% en 2015 (Source : ANSD). En effet, l’exode rural et le fort taux de croissance naturelle de la population font accélérer l’urbanisation et transforment, la plupart des villes, notamment les villes situées dans la partie occidentale du pays en de véritables « concentrations humaines ». Ainsi, ces villes, à l’instar de la région de Dakar, au-delà de leurs importants effectifs démographiques, constituent également les endroits où se déterminent essentiellement la croissance économique et se prennent les grandes décisions politiques du Sénégal. Toutefois, au regard de leurs dimensions stratégiques, ces établissements humains offrent-ils les conditions optimales pour transformer leur énorme capital humain en atouts économiques aptes à hisser le Sénégal au rang des pays émergents ?