Pour esquiver et faire oublier le bilan catastrophique de ses turpitudes politiques et de son passage en demi-teinte à la primature, le premier ministre Idrissa Seck prête sa voix aux rumeurs et manipulations sur le bilan et la politique économique du Président Sall sans se sentir tenu à aucune obligation de sincérité, d’honnêteté ou de transparence.
Les attaques qu’il profère contre le gouvernement sur toutes les avancées qui ont permis depuis 2012 de faire progresser notre pays sur le front de l’économie et de la bonne gouvernance et saluées par la plupart des institutions internationales (Banque mondiale, Indice Mo Ibrahim, FMI…) qu’on ne peut accuser de parti pris, témoignent de son refus de continuer de reconnaitre les progrès enregistrés dans ce domaine. A l’entendre, le Sénégal devrait se figer et renoncer à toute idée de progrès. Les attaques et les insinuations compulsives contre le travail du gouvernement ne sont qu’un écran de fumée mis en avant par Monsieur Seck pour faire oublier ses propres errements et renoncements et ne font pas avancer le débat démocratique. Que ça soient la lutte contre le chômage, l’éducation à l’ère du numérique, la politique agricole, la compétitivité de notre économie, quels investissements pour demain, la réforme de l’état…. le Sénégal et les sénégalais attendent toujours de savoir les propositions du Rewmi ? Car le temps de l’opposition c’est le temps de la réflexion et des propositions.
Vouloir réduire le développement d’un pays à son seul PIB qui est un indicateur approximatif qui permet d’apprécier si le développement économique se poursuit dans la durée présente des limites que Mr Seck entretient à dessein.
Car il n’est pas sans ignorer que, le PIB a été intégré dans l’indicateur du développement humain (IDH), pour nuancer le classement de la Banque mondiale en fonction de la seule croissance du Produit Intérieur Brut. L’idée est de dire que le développement économique ne passe pas uniquement pas la croissance du revenu mais aussi par l’espérance de vie à la naissance, par la gouvernance responsable, par le niveau de scolarisation d’une population, par l’accès aux soins sanitaires, par l’amélioration du bien-être des populations, par la durabilité et la répartition des fruits de la croissance où selon l’indice de Gini notre pays devance depuis 2014 des pays comme le Kenya , le Nigéria et le Ghana et est très loin des 25 pays les moins avancés. Et au bout du bout ce qu’il importe de souligner : qu’au-delà de mesurer, ce qui compte, c’est de construire des politiques publiques efficaces et c’est ce à quoi s’attèle le président Macky Sall pour relancer le pays et lui faire retrouver confiance en l’avenir.
Et même à ce jeux de la prise en compte du seul PIB, Mr Seck est pris à son propre jeu et ne semble tirer aucune conséquence encore moins évaluer les insuffisances de son passage à la tête du gouvernement entre 2002 et 2004. C’est quoi son actif ? Une analyse et une compilation des données macro-économiques sur le Sénégal fournies par l’agence nationale de la statistique renseignent sur son bilan. En effet durant cette période le revenu par habitant (qui mesure directement la prospérité matérielle de la population en dollars à prix constant 2000) est passé de 472 à 490 soit une croissance de 3.2 alors que dans la sous-région CEDEAO ce taux était à plus de 5.1%. C’est Macky Sall Premier ministre qui a amené cet indicateur à 500 $ tout en réduisant la part de l’encours de la dette extérieure dans le PIB à 40.3% alors que M. Seck l’avait laissé à 60,8%. Quand le premier appauvrissait les sénégalais, le dernier leur donnait du pouvoir d’achat.
Depuis 2012 le président Macky Sall a décliné les grandes lignes d’orientation prioritaire de son mandat à travers le PSE qui dessine les contours d’une dynamique de soutien à l’investissement, à la croissance et à l’emploi des jeunes, sans oublier la poursuite du retour à l’équilibre des comptes publics et au sérieux budgétaire validé par l’agence Standard and Poors qui a confirmé la cote de Crédit Souverain du Sénégal à ‘B+/B’ avec une perspective stable.
C’est ainsi que l’année 2015 s’achèverait sur un rythme de croissance de plus de 5,5 %, ce qui serait inédit depuis plus de 10 ans. Car au-delà des à-coups d’un trimestre sur l’autre, et des indicateurs mensuels parfois volatils, une croissance durable et transformative est véritablement à l’œuvre et se diffuse dans tous les segments de notre l’économie.
De même le dernier pointage annuel de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced) sur les Investissements Directs Etrangers (un indicateur pertinent de la confiance que les investisseurs accordent à un pays et ses institutions) réalisé dans notre pays fait état d’une hausse du montant de ceux-ci. Le Sénégal est passé de 275 millions de dollars en 2012 à 345 millions de dollars en 2014.Ce qui constitue là aussi l’un des meilleurs exercices enregistrés depuis onze ans. Car au même moment dans le monde, l’indice (IDE) a baissé de 16.2% en 2014
Monsieur Seck semble avoir bien des difficultés à s’inscrire dans cet exercice et à voir ces résultats. Derrière les critiques souvent irresponsables et contradictoires, on entend surtout le pari qu’il fait sur l’échec. Sa seule obsession: que tout aille mal pour que lui-même aille bien. On ne peut pas convaincre les Sénégalais uniquement sur la critique ou la dénonciation de l’adversaire, il faut également les convaincre sur ses propositions et Mr Seck sur ce point, est plutôt allusif et en panne d’inspiration. Car une addition d’injures, d’invectives, de petites phrases ne fait pas un programme politique. Il doit sortir des postures, des anathèmes, des petites phrases, qu’il fasse un travail de fond: écouter les sénégalais, comprendre ce qu’est la réalité de la société sénégalaise aujourd’hui. Et nous dire quel est son projet pour le Sénégal ?
Ce dont notre pays a besoin, c’est d’un débat démocratique, d’une vie politique où les idées s’affrontent pour éclairer les citoyens sur les choix possibles. Pas d’une opposition à la remorque de toutes les démagogies et de toutes les rumeurs, prête à se laisser porter par tous les courants d’air.
Alioune Badara SY