Si probable que l’on puisse risquer la peste
L’on s’enhardit pour subtiliser vos restes
De vos ossements on répand la misère
De vos vestiges les vivants ne se privent guère
Pour vivoter tels des sangsues
Ils ont l’art de vous muter dans de stupides alchimies
Escomptant sucer la lumière immaculée de votre génie
Des diabolismes pour s’encanailler
Des exorcismes pour s’entre-ruiner
Des amulettes, des stratagèmes contre le Seigneur
À qui ils vous ont renvoyés, feintant de la douleur !
En dégustant l’un des posts succulents auxquels nous a habitués notre ami et compatriote Abdou Ndukur Ndao, nous sommes tombé sur une question, enfin il s’agit à mon avis de la grande question qui se pose non seulement au lecteur, mais au citoyen réflexif, celui-là qui éprouve suffisamment de crainte vis-à-vis du visage que présente notre société depuis ces deux dernières décennies. La voici, cette question remarquablement formulée et non moins succincte : « Qui pour sauver cette société sénégalaise sympathique du dehors et carnivore dans ses interstices ? » Nous n’avons guère de réponse à la question qui, mais nous pouvons tenter de rendre plus épais et plus lisible l’enjeu de la question pourquoi faut-il sauver cette société ? Faudrait-il d’abord savoir de quoi la sauver. Notre ami l’a dit, de la tendance à affronter la conjoncture sociale par le recours aux catégories de l’occulte, à la transgression magico-politique qui repousse les limites du désordre tout en le faisant passer pour l’ordre.
Un heureux hasard, une intuition méritoire !
Nous avons senti quelque chose qui ressemble à la déflagration que provoque la crevaison d’un camion de brousse sur l’une de ces chaussées surchauffées sous le soleil quand souffle l’harmattan. Boom ! Il me semble qu’il s’agit de bien plus intéressant et heureux. Nous venions de déboucher sur un carrefour où nous ont mené les songes, les frayeurs et les intuitions douloureuses qui nous assaillent depuis quelques années. En fait, cette fièvre nous vient du regard que nous ne pouvons nous empêcher de poser sur l’état de notre patrie, le Sénégal. Nous avons eu cette impression de voir exprimer dans une humeur savante et non moins ironique, ce que nous commençons à articuler comme une problématique de la violence collective et du désordre, sinon de l’autodestruction sociale au Sénégal. Nous refusant à servir de véhicule de contagion à l’angoisse intellectuelle et morale que provoque la situation de notre pays chez nombre d’esprits sensibles et outrageusement abusés par la fabrique gouvernementale du désordre, nous voulons commencer par louer puis étendre la poésie dans laquelle notre ami Abdou Ndukur a articulé cette « big question ».
En effet, l’un des artifices salutaires de la poésie consiste à décrire la tragédie dans un langage ornementé afin d’en rendre l’ingestion moins laborieuse. Par le contraste de l’empathie et de l’apathie, de l’intérieur et de l’extérieur, le délire militant interroge plus aisément le récepteur apostrophé du militantisme citoyen. L’humaniste n’a pas seulement besoin de poésie, il doit savoir s’en servir. C’est ce que nous avons rencontré dans la dialectique opposant cette « société sénégalaise sympathique du dehors » à celle qui tend à prendre les traits d’un « carnivore [aux] interstices ». Tel est ce qui semble constituer pour nous l’une des représentations les plus intéressantes, sinon la plus, de l’ontologie sociale de notre pays ces derniers temps. C’est cette image du suicide collectif capturée dans celle de la tumeur qui se nourrit de ses propres entrailles lorsqu’elle s’est assez bien implantée dans l’organisme qui lui sert de proie. Rien de plus monstrueux! Certes. Et c’est assez intéressant comme métaphore pour représenter et réfléchir sur cette effrayante contradiction de notre société: la sympathie ou l’attirance pour l’extérieur ou l’étranger (la teranga) bute contre l’apathie mutuelle de plus en plus généralisée (le kujje [de la racine du Wolof wujj (rival)].
Ainsi, se pose, du moins à nous, une problématique de la violence mutualisée et généralisée, aux confins de l’anarchie, dont l’expression et les enjeux sont souvent matérielles, mais dont les moyens et le contenu puisent dans un répertoire varié de ressources symbolico-magiques. Soyons clair ! D’abord il ne s’agit pas pour nous d’exagérer en nous voilant les yeux du reste du monde. La violence est présente dans toutes les sociétés dont elle constitue le mode privilégié de gestion et de transformation de l’ordre social. Mais, précisément pour cette raison-là, et pour le fait qu’il s’agit de sociétés humaines différemment inscrites dans l’espace et le temps, chacune d’elles en a inventé les modes de production; quand bien même s’agit-il de violence humaine au service de l’humanité civilisée, honorée par l’esprit et la prédestination, et condamnée par la tragédie de l’appétit. L’on ne saurait donc imaginer, a fortiori laisser s’inventer de son propre gré une violence humanocide, un désordre sans nom. Le principe élémentaire est que la violence ne saurait raisonnablement s’exercer par l’homme contre l’homme indéfiniment et en toute fatalité. La mort ne saurait elle aussi s’apparenter à la violence puis la surclasser ; elle ne saurait être anthropique, une forme de suicide humaine. Ce serait la pire dérision à l’endroit de la vie et du bon sens pour quelque sacrés on puisse les prendre. Quelle serait alors le lot de cette société où telle serait le nouvel ordre politique ?
Ainsi de la sorcellerie comme mode violent de production et de transformation de l’ordre social. La sorcellerie dans les sociétés non moins civilisées du passé servait à contenir le désordre et le prévenir parfois, en arbitrant la satisfaction des appétits. Elle est donc tout à fait une invention moderne quoi que l’on puisse avoir appris de la littérature des Lumières occidentales. Elle l’est et le demeurera aussi longtemps qu’il y aura la vie et la mort, que l’homme sera apte à puiser ses ressources prédatrices dans les deux univers de l’être, que l’humanoïde sera contraint de se placer aux frontières de l’essence et de l’existence. Ce qu’il n’est pas pour autant raisonnable de concevoir c’est que la mort et la vie échappent tous les deux à cet ordre et relèvent ainsi, non plus du hasard majestueux de la création, mais du bon vouloir et de l’appétit de l’homme. La mort cesse alors d’être naturelle pour relever des caprices jouissifs de l’homme.
Mais la difficulté avec la sorcellerie et la matérialité mystique dont elle constitue le mode opératoire privilégié, c’est qu’elle est difficile à mettre sous un monopole légitime quelconque, à étatiser pour ainsi dire, en tout cas beaucoup plus que les technologies disciplinaires plus récentes. Les professionnels des métiers magico-symboliques n’étant plus véritablement les princes et les rois, ils ont rejoint les masses sociales avec leurs compétences. Ils n’en restent pas moins des faiseurs d’ordre et de désordre, bref des gouvernants. Il y a un problème bien plus grand, celui de savoir qui est souverain dans le sens ou Achille Mbembe entend la souveraineté : « la capacité et le pouvoir de celui qui peut faire vivre ou faire mourir », celui qui peut « exercer son contrôle sur la mortalité et définir la vie comme le déploiement et la manifestation du pouvoir. »[1] Puisque les catégories symbolico-magiques ne sont pas monopolisées, et tout autant diffuses dans la société et faisant l’objet de transactions marchandes, on peut supposer que chacun est capable de donner la mort, de prendre la vie. Par ailleurs, les souverains nominaux, détenteurs du pouvoir d’Etat ou autorités légitimes, recourent à la matérialité mystique ; mais ils peuvent aussi la subir. Ainsi leur souveraineté n’est que précaire de ce point de vue. Sauf qu’ils disposent de moyens plus conséquents et ont des raisons souvent plus grandes de recourir aux meilleurs services que peuvent offrir les professionnels de l’occulte. Ces souverains de jure gardent donc un certain avantage au titre de leur position sociale et de leurs fonctions politiques privilégiée. La question est d’imaginer alors une situation où cet avantage accentuerait la précarité et restreindrait l’accès aux espaces d’accumulation et de redistribution des biens, bref aux ressorts de la vie.
Au travers de la « matérialité mystique » : une problématique de l’ordre politique
Ou encore le mysticisme matérialiste ? La substance l’emporte sur la forme. Le Président Senghor rappelait que la démocratie sénégalaise devait se distinguer par la capacité des citoyens et groupes sociaux à (se) redistribuer les biens au-delà des frontières sociales. Il faut également voir là, une consigne morale destinée à pousser ses collaborateurs et militants servis au sein de son pouvoir à ne pas « manger seul » et à penser au peuple. En vérité, c’est de cela qu’il s’agit. A part (se) mentir et (se) distraire, le gouvernement dans une société ne fait pas autre chose que manger. Mais elle ne peut pour cela se manger elle-même. Il faut d’abord qu’elle soit en vie pour manger. Telle est la règle par laquelle la civilisation humaine s’est constituée ; cette humanité ne peut et ne doit consommer sa propre chair. Excepté parfois pour échapper à un sort tout à fait exceptionnel qui serait une menace contre sa reproduction. Ainsi, le sacrifice nous permet de céder des membres de notre corps social de notre chair patriotique aux aléas du sort, comme à la guerre contre un ennemi extérieur. Abdou Ndukur Ndao remarque précisément que le cannibalisme de notre société est dirigé contre elle, tandis qu’elle sert la teranga aux étrangers. Pour pouvoir manger en accumulant, les sociétés humaines se sont montré plus inventives et plus civilisées : divers procédés ont suffi dont les seuls viables sont le travail, le commerce, la pension et la philanthropie.
Voilà pourquoi la nécropolitique (politique de la mort) est un état d’exception, rien de plus. Mais, comme notre ami semble en poser la question non moins alarmante, comment expliquer le fait que sous nos yeux, notre société laisse se répandre en elle, de manière de plus en plus intempestive des œuvres de « nécrophagie »? D’où vient cet état des choses que l’ordre cède au désordre de l’hypersexualité, c’est-à-dire cette frénésie possessive voire suicidaire pour exprimer et assouvir les prétentions et les modes de jouissance individuelle ou collective? Signalons la déclinaison de cette tendance dans un mode plus individuel, secouant et parfois saccageant les groupements par lesquels nous constituons les liens sociaux et la relation ultime : la polis, la cité. Afin de mieux comprendre l’enjeu global et unifié de ces interrogations « hors d’œuvre », tentons avant tout de bien nous situer dans cet univers de l’accumulation déviante où se situe à notre avis la « matérialité mystique » parmi d’autres arrangements ou mécanismes du gouvernement de tous contre tous.
Comment pouvons-nous cautionner, a fortiori l’accommoder, une violence collective mais individualisée qui se nourrit et des cadavres et des corps, et de la vie et de la mort; une régulation sociale qui fait feu et du sang et des ossements de ses agents ? Certes l’usage de la mise à mort et de l’handicap (psychique ou somatique) à des fins d’accumulation reste une forme de modernité, puisqu’il s’agit d’action sur l’ordre, de subjectivation du désordre, bref de la recherche d’un ordre. Mais il importe quand bien même que l’on se demande ce qu’est cette tendance généralisée d’accaparement hyper-concurrentiel de l’ordre par le relâchement incontinent de réflexes de survie à la fois nécrophages et « biophages » (se nourrissant de la vie). Faut-il aussi que l’on sache de quel ordre relève cette modernité/modernisation individualisante qui étend impunément les limites du contentement libidinal jusque dans l’univers de la mort et de la banalité de la vie. A quelle forme de civilité humaine veut-elle convier le peuple sénégalais ?
Si nous sommes presque assurés de ne jamais nous retrouver au beau milieu de la necropolis dépeinte par la fiction prémonitoire d’Herbert Lieberman dans son roman City of the Dead (cité de la mort), un univers non moins réel dans lequel la mort peut surgir à tout moment de n’importe quel coin, nous avons bien raison de redouter que la mort ne devienne l’unique moyen de faire la politique ou de la subir. Par faire la politique j’entends pour le moment les manières d’agir dans le sens de (nous) gouverner individuellement et collectivement en construisant au travers d’un lien social et politique des réserves de bien-être et de la sécurité pour chacun. En effet, si l’accentuation de notre situation de société en crise parvient à nous dépouiller de notre sang froid et de notre intelligence humaine, c’est que chacun détient maintenant le pouvoir ultime entre ses mains. Non pas que chacun peut décider de ce que chacun veut et se servir à volonté et instantanément, mais que chacun est à la fois en danger et dangereux, pour lui-même et pour autrui.
Au-delà de la matérialité mystique : une porte d’entrée dans la necropolis
Nous pensons devoir écouter les gémissements épouvantables de notre tissu social afin de rechercher et de comprendre ce que nous croyons être nos actions de tous les jours. S’agit-il moins de réalisations solidaires et de compassion mutuelle que de simple bricolage du gouvernement de tous par tous ? S’agit-il d’affirmations schismatiques de nos points de vue et de nos désirs, de prédation mutuelle généralisée et de primitivisme grégaire au lieu de sacrifice, d’utopies articulées collectivement et d’invention nationale à laquelle chacun affecte de la patience et du labeur licite ? Ou bien encore, s’agit-il de la négligence de ces questions et du fait afférent qu’il manque l’équilibre entre la distraction, le mensonge et le manger ? D’où peut nous venir cette sorte de souveraineté, divise et incivile, de pouvoir de donner la mort ou l’handicap, le salut ou la malédiction, de distribuer l’empathie et l’apathie, de posséder et de déposséder, selon le hasard de nos appétits et de nos illusions. Manger, (se) distraire et (se) mentir sont les piliers de l’existence sociale. Mieux, ils constituent les fondements du pouvoir dans une société, en l’occurrence la capacité à nous organiser et à nous préserver de l’appétit de chacun contre tous. Mais qu’en est-il réellement ?
Le décor dans la necropolis (Cité de la mort) est ainsi celui de la nécropolitique (la politique de la mort par tous contre tous), mais également de la consommation des morts (nécrophagie) dont on « bouffe » les restes dans les stratégies accumulatives et distributives de sorcellerie. Il est surtout question de magie dirigée à la fois contre le corps et contre l’esprit, d’illusionnisme et d’imposture à travers la standardisation du mensonge et de la distraction. Car de tout cela la vie est abimée, suspendue ou supprimée. Ainsi des réussites fabriquées au prix d’échecs tout aussi conspirés. Ainsi de la polémique qui se sert de la presse et se joue de ses insuffisances pour s’emparer de toutes questions pour ne répondre à aucune d’elle. La vie est ainsi tuée dans une sorte de représentation spectaculaire, de négation sordide de sa primauté, tandis que la mort est banalisée dans les dépêches et les rumeurs d’une communication sociale gagnée par la concurrence et répulsive à l’excellence. La dégénérescence et l’indignité du corps tout comme l’honneur du sang et de l’esprit sont ironiquement célébrées par le bricolage de « vies sur scène », d’éphémérides sur piste et sur plateau, d’intimités fragiles, de célébrités usurpées à la mécanisque invisible de la vertu. De ces arrangements qui font figure de politique—au sens de se lier aux autres et à soi-même—ce sont à la fois les formes psychosomatique et sociale de la vie qui sont affectées. Des vies humaines ne sont pas les seules à y rester. Des vies sociales, des espoirs et des sacrifices, du travail de longue haleine, sont autant d’« êtres » rayés de l’existence. Un exemple assez tragique qu’il me plait de retirer de mes notes est celui de l’exil social, une mise à mort sociale avant la disparition fatidique, à la pointe des pieds, à laquelle nombre de personnes sont astreintes par la cohue belliciste de mémoires hostiles et amputées. C’est souvent le sort du savant-martyr exerçant toute sa vie durant dans la précarité, produisant dans l’anonymat, exilé entre un domicile sous bail et un bureau exigu et impropre à l’accomplissement du devoir de l’esprit et de la plume.
A la place sont érigées et fétichisées des formes de vie bâties non pas sur la réussite et la vitalité de l’esprit ou de la chair, mais sur des notions, des discours et des intrigues institutionnelles qui se jouent des répertoires conventionnels sinon consensuels de l’ordre et du désordre, de l’obéissance et de la transgression, de la dignité et du mérite. Au point que par exemple la transgression ultime c’est de ne point réussir, la mort réelle c’est de rester invisible aux autres; la vie véritable est non pas la visibilité, mais l’assouvissement, par quelque moyen imaginable, du délire de visibilité, même au prix de la mort et peu importe si l’on doit s’adonner à la nécrophagie. Mais tout cela n’est concevable et n’advient que si une illusion ordonnatrice est créée et que par elle la subjectivité est déjouée dans ses convictions et ses aspirations profondes. Il faut que soit dérouté le sujet-pensant, le citoyen-agissant. Or distraire et mentir, à soi et aux autres, sont par excellence les outils qui permettent de manipuler et de travestir la réalité sociale de la vie en communauté, du lien politique consensuel. Le consensus devient encombrant, puisqu’il sur-ordonne et consacre des préférences, des hiérarchies et des limites que tout le monde sinon la majorité, en contexte de crise et de rareté, n’est pas apte à accommoder. Mentir et distraire sont par conséquent les mécanismes clés par lesquels opère de la nécropolitique; ils sont les piliers de la necropolis, de la cité de la mort où la matérialité mystique n’est qu’un résidu manifeste de la supercherie. Le signe authentique du renversement de l’ordre axiologique qui préside à la mise en sens du lien politique. Non pas que l’obscurantisme soit l’ordre nouveau, mais qu’elle soit consciemment entretenue même si cela est susceptible de conduire à l’étiolement spirituel de la société que l’on camouffle dans une fausse vitalité intellectuelle et un activisme de controverse. Cela nous laisse encore des questionnements.
Avons-nous tant perdu de confiance et de raison vis-à-vis de notre histoire, et perdu de vue le gigantesque défi que nous réserve le futur pour servir la teranga aux autres telle une sorte de façade éclaboussée par notre incapacité à en faire le fondement d’un ordre social humain et humanisant ? La vigueur de l’éthique de redistribution solidaire a-t-elle été autant mise à mal par le mouvement à marche forcée vers le progrès néolibéral? Les composants endogènes (et cependant pluriversels) de cette éthique de la réciprocité coordonnée—la vie sociale ordonnée—sont-ils tombés dans l’oubli avec les nombreux soubresauts de notre trajectoire sociopolitique récente?
Aboubakr TANDIA
[1] Mbembe, A. « Nécropolitique », Raisons politiques 2006/1 (no 21). Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.), pp. 29-60.
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