A l’heure actuelle, il serait sans doute réducteur de confiner la mondialisation dans sa dimension essentiellement économique. Il ne saurait d’ailleurs en être ainsi dans un monde où les médias gagnent de plus en plus d’influence. Ces instruments de propagande culturelles façonnent à leur guise l’état d’esprit des uns et des autres.
La mondialisation culturelle, cette autre facette de la globalisation quelque peu négligé, met ainsi en concurrence des visions du monde, des valeurs et des modes de vie dont les différences acquièrent une importance inédite.
Dans ce rendez-vous du « donner et recevoir » pour parler comme le président Senghor, notre jeune nation est-il assez fort pour éviter que sa culture, ses religions, ses valeurs ne soient dévastées par les affres d’une mondialisation culturelle qui prône en réalité une universalité des valeurs occidentales?
A cette question, il faut s’attendre à une réponse mitigée et peu rassurante eu égard à l’ampleur que semble prendre le phénomène de l’homosexualité dans notre pays.
En effet, il ne se passe un seul jour sans que la presse ne fasse état de cas d’homosexualité au Sénégal. Mieux encore, ce phénomène semble de plus en plus plébiscité par des célébrités sénégalais qui s’adonnent à des attitudes efféminées renvoyant à cette pratique honteuse. Le risque de tels agissements est d’y habituer les sénégalais au point que les pratiques contre-natures soient dénudées de toute leur gravité.
Le constat est alors plus qu’alarmant. Par le truchement de la mondialisation et de la modernité, notre société est de plus en plus envahie par des pratiques admises et légalisées dans les pays occidentaux qui ne voient le monde qu’à travers le prisme de ce qu’ils considèrent comme « bon ».
C’est certainement dans ce sens qu’abonde l’écrivain Samuel HUNTINGTON lorsqu’il s’exprimait ainsi:
« Seule l’arrogance incite les Occidentaux à considérer que les non-Occidentaux “s’occidentaliseront” en consommant plus de produits occidentaux. Le fait que les Occidentaux identifient leur culture à des liquides vaisselle, des pantalons décolorés et des aliments trop riches, voilà qui est révélateur de l’Occident. »
C’est dire alors que nous sommes loin de cette mondialisation d’échange tel que le décrivent les adeptes de la globalisation. Nous sommes bien en face d’un monde qui se veut culturellement unipolaire. Sinon comment comprendre que l’interdiction de la polygamie dans les pays occidentaux apparait naturelle, voir normal, et que l’interdiction de l’homosexualité dans nos pays suscite autant de débats?
Les questions identitaires – et donc culturelles – se retrouvent ainsi au cœur de la dynamique mondiale qui n’obéit plus à la seule logique interétatique. Dans ce contexte de dépravation ambiante des mœurs , il urge de relever le défi d’un » vivre ensemble » qui ne sapera pas nos valeurs et nos fondamentaux. Pour ce faire, des politiques culturelles hardies, capables gérer les conséquences d’une mondialisation sauvage, qui ne laisse guère de place pour les pays économiquement et culturellement faibles, sont indispensables.
Abdoulaye FALL
abdoulaye91@hotmail.fr