Archives journalières : 1 février 2016
Le Sénégal a amélioré son rang par rapport à l’indice de perception de la corruption 2015, mais reste dans la zone rouge. C’est à se demander si la lutte engagée par la société civile et par les pouvoirs publics viendra à bout de la corruption tellement les pressions sociales exposent les sénégalais à s’y risquer. Le mal s’est emparé du tissu social au point que le contrôle sur les marchés publics et sur la haute administration ne suffit pas à contenir le phénomène. Nous en sommes là, étreints par des appels à la solidarité, poursuivis par des sollicitations que ne couvrent pas les revenus licites réguliers.
Le caractère ultra-chargé de la question de l’homosexualité – à l’instar des sujets de société tels que l’avortement et, dans une moindre mesure, quoique toujours très sensibles en l’Eglise catholique, le divorce et le remariage de personnes divorcées – appellerait notamment les hommes politiques qui savent s’écouter eux-mêmes à raser les murs, c’est-à-dire à s’exonérer de leur rôle de leaders d’opinion, et donc à abdiquer leur liberté et, avec elle, leur leadership.
Lors de son adresse à la nation du 31 décembre 2015, Monsieur le Président de la République en rappelant la démarche recommandée à la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI), avait annoncé : « Il en résulte que, sur le fondement de nos acquis, l’assise démocratique de notre système politique est solide et qu’en définitive, nous pouvons apporter à notre Constitution les changements consensuels appropriés sans provoquer de rupture normative dans la nature même de notre régime politique ».Il apparaît dans ces propos une certaine équivoque qui fait croire que le Chef de l’Etat va consulter la classe politique sur la réforme des institutions. Mais comment pourrait-on envisager l’ouverture de concertations autour de la révision constitutionnelle alors que le projet de texte y relatif a déjà été soumis au Président de l’Assemblée nationale et au Président du Conseil constitutionnel dans le cadre de la procédure édictée par l’article 51 de la loi fondamentale ?
Qui a rédigé le projet de Constitution proposé aux Sénégalais ? Pourquoi il n’y a pas eu de concertations larges et inclusives pour écrire la charte fondamentale de notre Nation et prendre en compte ce que les Sénégalais pensent de son contenu ? Assurément, une constitution écrite en 2016 ne doit pas faire penser à des méthodes de la défunte Union soviétique.