Je voudrais relever au moins deux erreurs qui obscurcissent le débat sur la question ‘’Nationalité et candidature’’ soulevée par le Professeur Guèye.
Archives journalières : 10 février 2016
L’histoire du Sénégal a été, et continue de l’être, fortement marquée par le clivage entre Senghor et Cheikh Anta Diop. Deux contemporains et ouvriers du Sénégal indépendant, chacun dans un registre prédéterminé par la division du travail d’influence idéologique sur la marche de la société, dont la mise en opposition pourrait relèver davantage de la construction sociale, de l’interprétation historiographique et de la rationnalisation politique que de la réalité historique. En attendant de pouvoir étayer cette thèse ailleurs, il suffit maintenant de souligner un paradoxe qui prospère de nos jours: le Sénégal d’aujourd’hui, celui des trois dernières décennies, est caractérisé par une sorte d’absence, d’exil imposé, de ces deux bâtisseurs. Dé-diopisation senghorienne et dé-senghorisation dioufienne obligent ? Dans tous les cas la tentative de réactualisation de la vocation panafricaniste et nationaliste par le wadisme post-alternance semble avoir manqué de réussite.
De nos jours le « Parti –Etat », est souvent associé au cumul des fonctions de Président de la République et de Chef de parti, alors qu’en fait, il dérive du cumul des Fonctions de Chef de Parti et de Chef de l’Etat, qui définit la Politique de la Nation et nomme dans tous les emplois civils et militaires.
Le Sénégal est le pays qui a le plus grand nombre de partis politiques au monde : 255 à ce jour. A titre de comparaison, les USA en ont 25, la France 54, le Nigeria 31, la Côte d’Ivoire 130, le Congo 155.