Il est des changements d’avis qui changent et dégradent définitivement votre image, le regard de l’autre sur vous…
Le « wax » (promesse) du candidat Macky SALL, transformé sous la couverture du Conseil Constitutionnel en « waxxeet » d’un président bien soucieux de son image, incarnant une autre façon de faire de la politique, aura sans nul doute plus de conséquences que celui d’Abdoulaye WADE en 2011 !
On peut accepter plus facilement cette « déviation » à Abdoulaye WADE qui d’ailleurs, ne s’est jamais caché d’être un fin politicien, expert en politique politicienne (« Laye Ndiombor » d e SENGHOR…). Maître WADE d’ailleurs, après sa destitution en 2012, continue de revendiquer et d’affirmer cette attitude.
Les sénégalais n’auront certainement pas la même appréciation du « wax-waxeet » pour un Président qui prétend incarner un Nouveau Sénégal, une nouvelle citoyenneté, bref, une nouvelle façon de faire de la politique.
Beaucoup d’amalgame, de confusion et de parallélismes biaisés apparaissent dans cette affaire.
Le « wax-waxxeet » de WADE qui, de toute façon assumait sa stratégie, n’a pas le même poids que celui de Macky. WADE était légitimé dans sa stratégie par une décision du Conseil Constitutionnel alors que le Président Macky SALL avait purement et simplement introduit une consultation et a reçu une décision ayant valeur d’avis!
En 2014, je disais à propos de ce projet :
« Pour revenir sur la durée du mandat, source de polémiques ; la volonté de la ramener de sept à cinq ans est dépourvue de toute base légale ou constitutionnelle. Macky SALL s’est engagé devant le peuple sénégalais pour sept ans. Si le mandat présidentiel était un contrat de travail, on aurait pu dire que la période d’essai permet aux insatisfaits d’y mettre fin. Mais un mandat présidentiel de sept ans dure sept ans. Le président peut s’il le souhaite, initier une révision constitutionnelle pour la prochaine échéance… »
Mais un candidat à l’élection présidentielle, et surtout dans la situation du Sénégal à l’époque, marqué par le « Y’en a marre », le ras le bol de la population et autres constats bien imprégnés dans les conclusions des assises nationales, devait se garder de vaines promesses.
C’est faire preuve de légèreté que de s’engager à réduire son mandat sans en avoir préalablement étudié la faisabilité.
Ce revirement est à l’image de ce qu’on a pu observer du mandat du Président Macky SALL : parler, promettre, pour étudier la faisabilité ensuite.
Le Plan Sénégal Emergent (PSE) entre dans cette logique ; une grande ambition mais toujours au diagnostic sommaire. Les transhumances qui s’observent en ce moment et surtout de la part de supposés acteurs de détournements de deniers publics visés par la CREI (Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite) sont légion.
On ne peut pas vouloir une chose et son contraire.
Cette décision du Conseil Constitutionnel a peut-être le mérite de mettre à nu une stratégie. Pour enlever le doute ou toute suspicion, il existe une autre solution : la démission au bout de 5 ans. Les sénégalais sont toujours dans l’attente de la satisfaction de leurs demandes qui ont conduit à l’alternance en 2012 : moins de cacofrancophonie, moins de théâtre et plus de sénégalothérapie !
Ahmadou FALL
- Contours, Couleurs Et Valeurs Du « wax-waxeet »… - 18 février 2016
- Le « Yoonu Yokkuté », 2 Ans Plus Tard : Un Ogm De La Voie Du « Sopi » ? - 24 mars 2014
- A Ces « Singes » Qui Veulent Secouer Le Cocotier ! - 26 décembre 2012