Les bizarreries du Sénégal ne font que s’accentuer. Une marche à reculons qui s’exacerbe de jour en jour. Pourtant au début de l’indépendance octroyée en 1960 la situation politique et économique de notre pays était plus qu’enviable. Un cumul d’excédents budgétaires pouvait financer le décollage du pays. Mais, hélas, il était logé dans un compte K2 et assimilé à du KA KA. Il n’a, enfin, permis qu’à financer les meetings du parti de Senghor et ses interminables campagnes électorales. Et, ce, quarante ans durant. Le Sénégal, sur le plan économique devançait des pays tels que la Corée du Sud, la Turquie, Dubaï…….
L’esprit de conquête continuait à habiter des consciences individuelles. Et, ce, depuis 1889 avec le dépôt des Cahiers de Doléances qui a permis à des Sénégalais de devenir des Citoyens Français avant même les habitants de Lille.
Sur le plan institutionnel c’était le régime parlementaire comme dans des pays tels que l’Angleterre, l’Inde ou Israël.
La marche à reculons nous a ramenés à un régime présidentiel avec un roi élu. Mais roi, tout compte fait. Les partis étaient nombreux mais cette décadence nous a ramenés au parti unique, parti Etat.
La sortie du territoire national était soumise, pour le citoyen, à un visa.
Les Sénégalais ont vu Senghor, un citoyen, élire, à lui seul, son successeur. Peu importait ce qu’en pensait le peuple ! Depuis les citoyens se sont juré de ne plus se laisser faire en la matière. C’est ainsi qu’ils ont déchu Abdou Diouf pour éviter à Tanor d’être son élu. Idem pour Abdoulaye Wade, pour éviter qu’il n’imite Senghor en installant son fils.
Aujourd’hui un Référendum nous est proposé pour moins que rien. Les quatorze articles pouvaient passer, comme lettre à la poste, à notre Chambre d’Applaudissements.
D’ailleurs, l’expression Réforme Constitutionnelle qui a été utilisée est impropre dans un pareil cas. Cela le serait s’il s’agissait du régime parlementaire originel. Il eût été plus judicieux de dire amendement, modification ou nouvelle mouture.
Par ailleurs, le bulletin du oui pose un certain nombre de problèmes, dont deux majeurs.
L’un est le profilage des trois lettres du oui. Lesquelles lues de droite à gauche donnent le nom de ALLAH. Ce qui est blasphématoire et qui viole le Coran dans sa Sourate 9, Verset 40. Où il est précisé que le nom de Dieu doit toujours prendre le dessus. Imaginez le nom de Dieu abaissé et jeté vers le bas de l’urne !
Si le Président était entouré d’adorateurs de Satan ils n’auraient pas fait autant pour sceller leur alliance avec le Diable afin de se maintenir au pouvoir. D’ailleurs cette violation du Livre Saint de l’Islam est tout comme une continuation de l’acte odieux de Charlie.
La violation du Coran est doublée d’une violation de la Constitution.
Un symbole religieux de premier ordre tel que ALLAH peut-il servir dans une élection sans que cela ne soit une violation de la Constitution laïque ?
Les symboles renvoient très souvent à des idéologies. Dont l’idéologie pharaonique que le Coran cite dans le Verset Sourate : « Je suis votre Dieu Suprême » (Paroles du Pharaon).
Quel est l’entourage du Président qui lui donne cette posture où il parait avec, comme pour le désigner, Allah ?
Déification ? Chant du cygne ? Fin de règne ? Tournis ? Enivrement ?
Les pires ennemis de notre Président ne sauraient être que ses amis qui lui ont choisi ce décor et ce symbole.
En tout cas précipiter le nom de Dieu dans l’urne est problématique. A cause de l’architecture des lettres.
J’aurais bien voté le oui si seulement il était écrit en gras ou en italique. Et, ce, pour une seule raison historique. Lors du référendum pour l’Indépendance, Baye Niasse, notre référence suprême avait prononcé les mots suivants : « Gnoune dou gnou wakh non, dou gnou woote noonoo. Da gnouy fanaan tchi Yonent bi di woy bou gnou kheuyee wote woy ». Autrement dit : « nous ne disons pas non, ni ne votons pour la zizanie (noonoo). Nous allons veiller à magnifier le Prophète (psl) et voter oui très tôt »
Ahmed Khalifa Niasse
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