Quand je regarde vivre mes enfants, lorsque je vois ici à Dakar et dans tout le pays, à la sortie des lycées, ces adolescentes et adolescents en jeans, ultra-lookés, écouteurs collés, en mode fashion mais sans frime et sans provocation, je me dis que quelque part nous avons réussi ! Certes, nous n’avons pas encore gagné la partie pour leur vie et leur avenir, mais nous avons trouvé un bon compromis. Un changement en douceur, sans violence ou presque, une modernité dans la continuité et le respect des valeurs, dans une démocratie que toute l’Afrique nous envie.
À quoi pensent-ils ces jeunes au fond d’eux-mêmes et qu’écoutent-ils dans leur casque audio ? Peut-être songent-ils à leur papa et aux sacrifices consentis, en écoutant La Fouine : « Tu te levais à cinq heures du mat’ pour qu’on puisse avoir des baskets à nos pattes » ! peut-être aussi aux dévouements de leur maman aimante et protectrice ! Ces mamans comme on en fait plus, qui ont mis au monde tant d’enfants sans jamais se plaindre de leur sort.
Ils ont l’énergie nos jeunes, l’enthousiasme, les idées pour faire surgir de nouveaux modèles en tous lieux, l’élan pour changer les choses, alors il faut qu’ils osent… Oui, oser tout en gardant à l’esprit qu’ils sont la future élite de ce pays et qu’ils n’ont pas à construire leur avenir sur des ruines, mais dans un pays solidement ancré dans la démocratie. Démocratie que notre Président actuel, dans une folie somme toute personnelle, veut faire avancer encore, quitte à se priver de 2 ans de pouvoir dans son possible prochain mandat.
Pour en revenir à la jeunesse…Oui, les jeunes de ce pays sont beaux et émouvants ! Il faut les accompagner, leur donner toutes les chances de réussir, en les préservant des polémiques futiles et de la politique politicienne qui contamine et fait régresser des esprits en devenir… Définitivement il est urgent de tenir nos lieux de savoir hors du syndicalisme improductif qui fait marquer le pas aux ambitions de nos jeunes et dévie leur destin. Nul n’est contre ce syndicalisme qui forge les idées mais celui qui détruit puisqu’en engageant la jeunesse sur des voies sans issue dont elle paiera le prix à coup sûr est à bannir !
Oui, ils sont beaux et intelligents. Je le dis à tous les artistes, les écrivains, les intellectuels, les cinéastes du monde entier, les auteurs en quête de « feel good movies », venez chez nous, venez voir, venez raconter, venez décrire, venez filmer notre jeunesse, ses espoirs et ses rêves, sa gentillesse, son courage… Il y a fort à parier qu’un long métrage, qui saurait saisir l’âme de cette jeunesse sénégalaise, dans la lumière et le décor naturels de la Téranga, raflerait toutes les récompenses cinématographiques. Souvenons-nous de Coup de Torchon de Bertrand Tavernier, qui prenait pour cadre Saint-Louis du Sénégal, quelle beauté ! Mais c’était en 1981 et c’est bien loin…
Comme François Mitterrand en 1981 avec sa force tranquille, Macky Sall en 2012 a créé ce même engouement dans la jeunesse. Je me souviens des commentaires de l’époque. « Macky connaît la pauvreté puisqu’il n’est pas un fils à papa…». « Il faut remercier Dieu : nous avons eu le changement sans faire la guerre ». « Je crois que le président Macky Sall n’oubliera pas que cette victoire est aussi un hommage aux jeunes martyrs qui sont morts dans les luttes ». « Vraiment je suis content, je crois que le président Macky ne va pas nous décevoir »…
C’était un grand sentiment de satisfaction et c’est toujours un Macky très en verve qui lance de véritables plaidoyers en faveur de l’éducation et la formation des jeunes africains qui seront la population majoritaire sur le continent en 2050.
Seulement avec le temps et l’exercice du pouvoir, les rêves les plus fous laissent place parfois au désespoir le plus profond et construire demain AUTREMENT se heurte à des pesanteurs bien incrustées dont il faut s’extirper.
Si la population africaine double d’ici à 2050, comme cela est prévu, c’est donc bien qu’il y a du business et de nombreux marchés à conquérir. Alors, bien sûr, il faut aussi encourager les jeunes à revenir à la terre et travailler à la sueur de leur front, mais pourquoi pas également à la lueur de leur front. Je le dis ici haut et fort, il faut des écoles de commerce et d’affaires, car nos jeunes doivent faire du business dans des secteurs d’avenir comme la téléphonie, les mines, l’énergie, l’agronomie ou l’urbanisme… des affaires qui allient business et intérêt général car ils doivent entreprendre autrement. Du business international, pour ne pas rater le coche et subir l’invasion des autres. Nous ne pouvons plus être des éternels colonisés, victimes de ces mêmes préjugés…
Bien sûr, je crois que Macky Sall a raison quand il estime que la jeunesse africaine «doit renouer avec la tradition de recherche qui a assuré l’éclat du continent depuis l’Egypte pharaonique». Des sciences bien évidemment, de la recherche scientifique, des élites, mais aussi du concret immédiatement, des ouvriers, des commerçants, des entrepreneurs, pour faire face aux plus importantes transformations peut-être de notre histoire.
Oui je le sais, Le président promet d’alléger les procédures pour faciliter l’accès au financement des jeunes porteurs de projets et se dit plus que jamais engagé dans la lutte contre les inégalités sociales, c’est une attente que nous exprimons, mais nous voulons plus et nous valons mieux.
Il faut de l’optimisme aussi, c’est pourquoi je crois sincèrement, à l’aube du scrutin référendaire, que dire Oui ce dimanche, c’est bien meilleur pour le moral que de voter ce Non qui de surcroit maintiendrait le mandat présidentiel à 7 ans alors que justement les partisans du Non veulent un mandat de 5 ans.
En somme, un Oui consacrerait un véritable pays moderne où l’état de droit serait conforté. Alors souhaitons nous le Oui, car c’est ce Oui que nous voulons pour faire avancer notre pays ! Au fond, la bataille qui s’engage n’a, je le crois, rien à voir avec la durée du mandat, c’est un combat de conviction de ceux qui sont résignés à leur sort contre ceux qui croient en l’émergence malgré tout.
OW
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