À peine les résultats sortis, l’opposition assimile tendancieusement le fort taux d’abstention à un Non silencieux. La majorité présidentielle préfère fermer les yeux sur le désintérêt éloquent des populations à son projet soudain. Décidément, ils n’auront rien appris du signal manifeste d’une crise de confiance qui se solde par un mépris de l’électorat vis-à-vis de toute la classe politique. Les sénégalais se sont abstenus majoritairement au scrutin parce que les combines électoralistes ont pris le dessus sur les confections de recettes et d’engagements patriotiques.
Archives journalières : 22 mars 2016
Cher Madiambale DIAGNE, votre arrogance et votre haine envers Touba sont connues des mourides. Vous dites des contre-vérites en raccontant dans votre article intitulé « une belle occasion de changer » paru le 21 Mars 2016 dans le journal en ligne Xalimasn.com: « Le Président Sall a pu payer sa politique d’évitement ou même de bannissement de la
Quand le mensonge et la duplicité sont exaltés et idéalisés dans une société, il n’y a plus de raison d’espérer une quelconque avancée pour cette société. La vérité n’est pas seulement une norme du discours, ni même une simple exigence morale : elle est la valeur cardinale qui rend possibles toutes les autres valeurs, l’exigence fondamentale pour toute entreprise rationnelle, pour tout acte posé par un être rationnel ; bref la vérité est le fondement de toute vie sociale viable. L’argent a encore faussé le jeu politique et la démocratie sénégalaise a été assassinée sur l’autel de la cupidité. On a inondé le pays d’argent au moment où la campagne agricole s’est révélée être un fiasco. On a manqué de loyauté et de grandeur dans l’adversité politique. Notre société est malade, car le mensonge y a édifié un empire sournois et corrosif pour la citoyenneté. Le mensonge a altéré la perspicacité et la clairvoyance des intellectuels : comment un intellectuel sérieux peut-il défendre l’idée saugrenue selon laquelle les 15 points de la réforme constituent une avancée démocratique ? On a voulu tromper les Sénégalais en les embarquant dans un écran de fumée dont la seule finalité est d’occulter un mensonge présidentiel.
Un homme a fait une promesse historique qu’il a répétée et psalmodiée sur tous les toits du monde, il y a tiré le maximum de profit et de gloire personnelle : à l’arrivée il s’est débiné de façon absolument astucieuse. Macky Sall a fait un jeu de dupes et il a été dupé par le Sénégalais. En organisant ce référendum de façon si brutale et si précipitée, il a voulu faire oublier sa forfaiture. Il voulait que les citoyens ne délibèrent plus sur son «wax waxeet» (reniement) parce qu’ils devraient désormais être occupés par un débat stérile sur des articles ambigus ou sans portée démocratique. Les grands manipulateurs excellent dans la stratégie de déplacement de la problématique : ce à quoi s’attendaient les autorités par un référendum aussi absurde n’est ni plus ni moins qu’un déplacement de la problématique. Macky Sall a fait des Sénégalais des instruments et de notre démocratie un marketing politique international. Il a voulu vendre notre vitalité démocratique pour se payer une aura mondiale, mais ses intrigues ont été débusquées. Rien que la faiblesse extrême du taux de participation malgré l’engagement personnel du Président et l’achat ostensible des consciences érigé en mode de gouvernance, le référendum a échoué en tant que référendum. Dans un pays qui se nomme Sénégal, une forfaiture pareille ne pouvait pas rester impunie : nous héritiers de Lat Dior Diop, de Aline Sitoé et des autres martyrs de la liberté, avions le droit de dire Non à la félonie.
Nous ne pouvions pas souiller la mémoire de nos aïeux, déchoir la dignité pour des raisons pécuniaires, abdiquer de notre statut de souverain inaliénable et indivisible, engager notre descendance dans l’ambiguïté de combines politiques dont les ficelles sont en partie tirées de l’étranger. L’imposture a des limites, même si elle peut prospérer un temps relativement long dans les consciences. Il faut toujours du temps à la vérité pour s’imposer, car son temps n’est pas celui des intérêts et passions. Les passions sont les bras de l’histoire, mais elles n’en sont pas le cerveau : c’est ce qui fait qu’elles sont généralement usurpées par les causes sournoises. Les révolutions sont souvent parasitées par ce genre de virus que sont les causes sournoises : il faut toujours du temps à toute révolution pour épurer les parasites. Les Français hier, les Egyptiens aujourd’hui ont été obligés d’extirper le virus de l’imposture dans le corps de la vraie révolution. C’est ce qui fait que toutes les révolutions ont donné l’impression de bégayer : c’est parce que le but de la révolution est parfois dévoyé ou noyé dans des combines impopulaires. Quelque chose a été enclenché au Sénégal il y a 4 ans, mais détourné par des entrepreneurs politiques : il est temps que le Peuple reconquière sa souveraineté et réoriente sa révolution.
Macky a perdu le référendum même si les chiffres sont en faveur du Oui et il le sait. Il sait que sans l’argent et la corruption de certaines, les Sénégalais se détourneraient de ses pseudo-réformes. Il sait que le Peuple ne lui fait plus confiance, car si en quatre ans seulement, il est contraint de débourser autant d’argent pour remporter un référendum, il n’est plus légitime. Il sait que les Sénégalais ont compris sa forfaiture et qu’il est le Président sénégalais le plus impopulaire en l’espace de quatre ans seulement. Gouverner les hommes malgré eux a un nom : c’est la tyrannie. Qu’elle passe par l’intimidation, l’achat des consciences ou la persécution des opposants, c’est toujours de la tyrannie.
Alassane K. KITANE
Professeur au Lycée Serigne Ahmadou Ndack Seck de Thiès
D’après Fadel Barro, coordonnateur du groupe Y’en a marre, là où le Président Abdoulaye Wade nous a servi du wax waxeet, le Président Macky Sall s’est fendu, pour sa part, d’un wax waxaat waxati waxeet. Les deux derniers chefs de l’Etat du Sénégal, voudraient-ils se payer la tête des Sénégalais qu’ils ne s’y prendraient pas autrement ? Mais, à leur décharge, «le maître» et «l’élève» ne sont pas les seuls politiciens à faire dans le reniement. Il y a comme une généralisation de ce phénomène dans la quasi-totalité de la classe politique sénégalaise. C’est d’abord le régime dit de la deuxième alternance qui se joue des Sénégalais en troquant le Yoonu Yokkuté, qu’il leur avait vendu au prix fort, en échange d’un Plan Sénégal émergent (Pse) commandité auprès du cabinet étranger McKinsey. Après avoir largement contribué à la chute du régime du Président Abdoulaye Wade, à qui ils ont mené la vie dure, les activistes du M23, de Y’en a marre, Mame Adama Guèye et Cheikh Tidiane Dièye (aujourd’hui Avenir Sénégal biñu bëgg), ou la Raddho, sont aujourd’hui à «je t’aime, moi non plus» avec le Parti démocratique sénégalais (Pds) dans le cadre de la coalition du «Non».
Tenez, Me El Hadji Diouf, un des avocats de l’Etat du Sénégal durant le procès de Karim Wade, et qui a eu à faire un sévère…réquisitoire pour faire condamner l’ancien «ministre du ciel et de la terre» à une lourde peine (6 ans d’emprisonnement), a été vu tout dernièrement à la Permanence Oumar Lamine Badji, quartier général du Pds, où il faisait cause commune avec les Libéraux et, tenez-vous bien, faire une…plaidoirie pour la libération de Karim Wade. Ils vont finir par nous tourner en bourrique, ces gens-là. Le désormais ex-secrétaire national chargé du sport au Pds, Abdoulaye Sow de Kaffrine, est le dernier cas de transhumance politique en date, en ralliant l’Apr de Macky Sall qu’il vouait aux gémonies il n’y a pas longtemps à la face du Sénégal et du monde entier, mais chez qui il trouve aujourd’hui toutes les vertus possibles. Le marabout-politicien, Serigne Modou Bousso Dieng, passe tout son temps à souffler le chaud et le froid entre le pouvoir et l’opposition. Il l’a fait du temps du régime du Président Abdoulaye Wade. Il a remis ça avec le régime de Macky Sall. Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse et Djibo Kâ, qui ont été les trois principaux acteurs de la déchirure profonde du Parti socialiste lors du fameux congrès sans débats de 1996, se retrouvent aujourd’hui autour du même plat bien garni du pouvoir de Macky Sall. Ces politiciens nous prennent pour des demeurés.
Après avoir amusé la galerie et menacé de leurs foudres le Président Macky Sall, en le mettant en garde contre toute idée ou tentation de réduire son mandat de 7 à 5 ans, le ministre d’Etat Mbaye Ndiaye et le député Moustapha Cissé Lô se sont dégonflés par la suite pour rentrer leurs serres. Moustapha Cissé Lô s’est même déculotté en disant : «A compter d’aujourd’hui, si Macky Sall dit oui, ce sera oui, s’il dit non, ce sera non.» Le ministre Mame Mbaye Niang, pour sa part, s’est défilé lui-aussi, après avoir, dans un premier temps, appelé à voter contre le référendum (Cf. L’Observateur n° 3278 du mardi 26 août 2014, pp.6-7). De son côté, le Pds, par la voix de son porte-parole, Babacar Gaye, et le Pr Amsatou Sow Sidibé, sous le coup de l’émotion, ont d’abord appelé au boycott du référendum, avant de rétropédaler pour rejoindre le camp du «Non». Après avoir dit tout le mal qu’ils pensent du reniement du Président Macky Sall, le Parti de l’Indépendance et du Travail (Pit) et la Ligue Démocratique (Ld) ont trouvé des circonstances atténuantes au chef de l’Etat, et ont décidé de voter «Oui». Ils vont nous rendre fous, ces politiciens. Youssou Touré, secrétaire d’Etat à l’Alphabétisation et aux langues nationales, a pris tous les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages (pour parler comme Fabrice Nguéma) en ameutant toute la presse nationale pour annoncer sa démission du Gouvernement ainsi que de l’Apr, avant de ravaler son amertume et sa décision en un quart de tour, dans un numéro de clown qui frise le «retenez-moi ou je m’en vais !». Serigne Mbacké Ndiaye continue à jurer fidélité à Me Abdoulaye Wade, et ne met pas de gants pour claquer la porte de la formation politique du prédécesseur du Président Macky Sall, pour créer ensuite la Convergence libérale et patriotique (Clp), plus proche de l’Apr que du Pds, et demande au geôlier de Karim Wade de libérer ce dernier. Est-ce qu’ils se prennent vraiment au sérieux, ces politiciens ? L’ex-promoteur de lutte, politicien à ses heures perdues, et non moins transfuge du Parti socialiste, mais aussi ex-président de l’Asac Ndiambour de Louga (ouf !!!), Gaston Mbengue, après avoir laissé sur le carreau «son ami» Malick Gackou, a renoncé au «Non» pour le «Oui», tout en jurant la main sur le cœur, soutenir le leader du Grand Parti pour l’élection présidentielle de 2019, contre… Macky Sall. Aidez-moi à comprendre. Même le lutteur Balla Gaye II a été contaminé par le virus politique du revirement. Après avoir paradé dans la banlieue en compagnie de Malick Gackou, il est entré dans le bureau du Premier ministre, Momo Dionne, le «Oui» en bandoulière, mais en est ressorti converti au «Non». Mais le meilleur est à venir. Après avoir mis au défi les journalistes de le prendre à défaut d’un reniement (déjà ?) en leur suggérant de conserver bien au frais l’enregistrement sonore de ses propos de ne jamais se retrouver un jour à travailler avec Macky Sall, Sitor Ndour a eu tort d’insulter l’avenir, car il a été par la suite confondu par sa langue pendue, après qu’il a eu à se rabibocher avec le chef de l’Etat. Comble de ridicule, il nous sert le pauvre argument d’un contexte politique qui aurait changé. Le ministre, Mame Mbaye Niang, vante aujourd’hui les mérites de Mimi Touré et veut nous forcer à le croire de bonne foi, alors qu’il n y a guère longtemps, il la tailladait en mille morceaux du temps où l’actuelle Envoyée spéciale du chef de l’Etat était en disgrâce. A vrai dire, ces politiciens se jouent de nous. On n’oublie pas également Modou Diagne Fada, qui crée une crise interne au Pds, avec sa clique de réformateurs, qui est soutenu et secouru dans sa fronde par la mouvance présidentielle, dont les artificiers se muent en avocats du président du groupe parlementaire des Libéraux et des démocrates contre son propre parti et contre ses propres frères libéraux, au point qu’on a soupçonné un temps Fada d’être un pion de Macky Sall. Aujourd’hui, ô divine surprise, Fada rejoint la coalition du «Non» et n’épargne pas le pouvoir de ses diatribes acerbes pour flétrir le manque de concertations de Macky Sall autour du projet de réforme institutionnelle. Comprenne qui pourra. Après lui avoir fait vivre le martyre, le Président Macky Sall file aujourd’hui le parfait amour avec Me Ousmane Ngom. Tous les deux étaient des anciens poids lourds (au propre comme au figuré) du Pds. On se rappelle encore l’arrestation musclée et manu militari de Ousmane Ngom à Kolda où il était en campagne électorale pour les Législatives de 2012, pour le compte du Pds. Ensuite, Ousmane Ngom a été épinglé dans le cadre de traque des biens supposés mal acquis, à l’instar de 24 autres infortunés. Il a été interdit de quitter le territoire national et contraint à «vivre dans une prison à ciel ouvert» (ce sont ses propres mots), condamné à déférer régulièrement aux convocations, pour auditions, à la Dic de la police ou à la section de recherches de la gendarmerie, de même que son épouse Aline Ngom. Aujourd’hui, le Président Macky Sall embarque Ousmane Ngom dans l’avion présidentiel pour son voyage en Guinée lors de la prestation de serment du Président Alpha Condé. Macky Sall a également mis Ousmane Ngom dans ses valises au moment d’aller à Touba dans le cadre de la campagne électorale pour le référendum. Naturellement, les exemples de ce genre sont à foison, avec ce qui ressemble à des vases communicants entre les politiciens. Mais, à qui la faute ? On dit que seules les montagnes ne se rencontrent pas. On a beau critiquer les politiciens, mais force est de reconnaître qu’ils sont bien dans leur rôle. Pendant que nous autres, qui ne sommes pas des politiques, à travers des joutes fratricides occasionnant parfois des drames familiaux et des déchirements irréparables, nous nous étripons à mort pour arriver à être fâché à vie les uns contre les autres, à cause des politiciens. Mais, ces derniers arrivent toujours à se retrouver après, entre potes, dans un palace, loin des yeux indiscrets, pour boire un coup et rire à gorge déployée de notre naïveté. Il est arrivé même qu’il y ait une crise au sein d’un couple dont les époux ne sont pas du même bord politique, suivie d’un ménage brisé en raison de divergences politiques qui sont prolongées jusque dans le foyer, parfois à l’insu même du politicien par qui tout est arrivé. Triste ! Mais, attention ! Nous ne sommes pas des va-t-en guerre qui se délectent de la violence entre camps opposés, ou qui aiment voir le sang gicler entre adversaires politiques. Au contraire…Tout ce qu’on demande et souhaitons, c’est que les politiciens de ce pays respectent les Sénégalais, et qu’ils arrêtent leur cinéma. C’est toujours une très belle image que de voir des adversaires politiques -qui ne sont pas des ennemis- qui ne se font pas de cadeaux sur la scène politique, échanger de civilités, de bons procédés et d’amabilités, une fois hors de l’arène politique. Les femmes sont les plus à plaindre dans cette farce des politiciens. Voilà que, tel du bétail électoral, elles sont trimballées à gauche et à droite, entassées comme des sardinelles dans des «Ndiaga Ndiaye» ou dans des «cars rapides» pour aller applaudir à tout rompre lors des meetings. Tenaillées par la faim qui leur donne des crampes aux tripes, on leur sert rarement une collation. Longtemps exposées au soleil et aux intempéries, nos belles femmes que toute la planète Terre nous envie, en arrivent à perdre un peu de leur grâce et de leur charme légendaires, par la faute de politiciens machos, rustres et dépourvus de galanterie, de tendresse et de savoir-vivre. Utilisées tout juste pour le décor et le folklore, il est rarement donné l’occasion aux braves femmes de prouver et de (dé)montrer leur talent, leur compétence et leur savoir-faire. Leur seule conquête remarquable à ce jour (la parité) n’en est pas une car tout le monde sait les considérations politiques qui en ont été à la base. De fait, les femmes députés, doivent leur présence massive à l’Assemblée nationale, moins à leurs compétences ou à leur représentativité politique, mais à une logique arithmétique qui veut que les listes des investitures pour la députation soient élaborées sous le schéma de l’ordre alternatif homme-femme. Ce qu’on ne parvient pas à comprendre aussi, c’est ce régime de crabe (on avance puis on recule) qui réussit la prouesse de réaliser un taux de croissance de 6,5% (le Fmi l’a confirmé) mais qui trouve le moyen de se classer dans les 25 pays les plus pauvres au monde. Ce qui nous donne aussi les boules, c’est ce pays pauvre qui arrive à soigner un malade atteint du virus à fièvre hémorragique Ebola, là où les grandes puissances au monde ont fait chou blanc, mais qui dans la même semaine, n’arrive pas à prendre en charge une femme en passe d’accoucher et qui, lasse d’être traînée d’un hôpital à l’autre, où à chaque fois on refuse de l’admettre, a fini par succomber. C’est ça le Sénégal de tous les paradoxes. Le Sénégal où la politique est un raccourci direct pour s’enrichir ou, à tout le moins, pour avoir des gains faciles et substantiels faits de prébendes auxquelles les plus grands diplômés qui ont usé le fond de leurs pantalons sur les bancs d’écoles et d’universités n’osent se représenter, même dans leurs rêves les plus fous.
Par ailleurs, nous autres plumitifs, passons des nuits blanches à nous triturer les méninges pour pondre des tribunes à faire publier par les canards de la place, histoire de trouver un exutoire pour évacuer notre spleen, en pensant que les banderilles que nous plantons dans les flancs des politiciens seront suffisamment assassines pour leur apprendre à avoir un peu de considération pour leurs mandants. Mais, rien n’y fait. Ils n’en ont cure. Ça a tout l’air de les doper même. Nos critiques ressemblent à des œufs qui ricochent sur les carapaces des politiciens avant de s’écraser au sol. Aujourd’hui, nous prenant pour des demeurés, les politiciens, insaisissables, versatiles et déroutants, nous en font voir de toutes les couleurs. Pauvres crédules et naïfs que nous sommes, prêts à gober toutes sortes de baratin. Voilà des gens qui peuvent soutenir et défendre crânement, en même temps, une chose et son contraire ; mais aussi capables de transpirer à grosses gouttes dans la neige. Est-ce une inconséquence ou une incohérence de leur part ? Que nenni ! Ils sont dans leur rôle. Ce sont des politiciens, au sens le plus péjoratif du terme, avant et après tout. C’est-à-dire des gens sans scrupules, sans foi ni loi et qui affectionnent les situations de rente. Et c’est là que le citoyen lambda doit faire preuve d’un surcroît de discernement, en étant plus mesuré et plus lucide dans son engagement politique pour, avec tact et prudence, ne pas se laisser trop aller pour se retrouver finalement dans des situations extrêmes qu’il pourrait regretter car pouvant atteindre des points de non-retour. On a rarement vu des politiciens de premier plan blessés ou éprouvés dans les violences qui émaillent les manifestations ou compétitions politiques. C’est toujours les mêmes, les suiveurs, les petits militants et autres fanatiques sans grade qui trinquent et tirent les marrons du feu, pour le grand bonheur des têtes d’affiche qui se sucrent sur leur dos et récoltent les fruits. Maintenant, aussi longtemps que nous leur laisserons l’initiative et le monopole de l’occupation de l’espace politique -la politique vue ici au sens noble du terme- les politiciens continueront à s’en donner à cœur joie pour surfer sur les vagues de leur sport favori qu’est la duplicité, qui prospère et se nourrit de notre naïveté et laxisme, nous ravalant ainsi au rang de dindons de la farce politique.
Pape SAMB
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