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Autoroute à Péage: Nous Exigeons La Lumière!

L’amélioration de la mobilité en entrant ou en sortant de Dakar est aujourd’hui un fait réel avec la mise en service de l’Autoroute à péage. Ce constat est plus notoire lors des grandes fêtes traditionnelles ou religieuses (Tabaski, Korité, Magal, Gamou, Fêtes de fin d’année, etc.) où des heures sont gagnées, contrairement aux longues attentes sur la Nationale. Ce qui ne doit pas empêcher de revoir le fonctionnement et la gestion de cette infrastructure qui est «Nôtre».

Nous ne reviendrons pas sur les gains de l’entreprise Senac et par ricochet sur les miettes que récolte notre pays, dans cette mine d’or «que les entreprises nationales sont incapables de gérer», selon nos autorités.

Cependant en payant pour utiliser cette infrastructure, il y a des services que nous exigeons et non pas que nous sollicitions.

Soit l’entreprise Senac ne respecte les clauses qui concernent la gestion de l’autoroute à péage, soit l’Etat du Sénégal a mal établi les clauses de gestion de cette autoroute, ou soit il y a une complicité manifeste qui ne dit pas son nom.

Parmi ces services, la sécurité des utilisateurs est non négociable.

Il est aujourd’hui effarant de constater le manque de sécurité notoire en utilisant l’autoroute à péage de jour comme de nuit.

Si l’insécurité liée au stationnement irrégulier, aux arrêts brusques pour débarquer un passager en plein autoroute est le fait de l’irresponsabilité de certains conducteurs, l’entreprise Senac est responsable entièrement du manque d’éclairage en dehors des stations de péage et de la divagation des animaux sur des portions de l’autoroute.

Les milliers de personnes qui empruntent cet axe méritent d’être protégées.

Déjà lors du XVe sommet de la Francophonie à Dakar, un compatriote écrivait : «L’autoroute, la nuit est noire comme une nuit sans étoiles ! Sa mise en œuvre, malgré le coût de passage jugé élevé par les usagers. (…) Or, il est frappant, de constater que les seuls points éclairés de l’autoroute à péage, c’est les zones où cette fameuse société encaisse nos maigres sous ! (…) Et le reste de l’autoroute ? Rien ! Tant pis ! On s’en fout ! Est-ce normal ? Assurément, non, non, non !»

Dans un article du journal L’Express, volet environnement, une question principale a été posée : Faut-il plonger les autoroutes dans le noir ? Ceci suite à la fermeture de l’A86 lors d’une soirée pour «réduire la consommation d’électricité et les accidents».

Nous osons espérer que l’entreprise Senac ne pense pas ainsi !

D’autant plus que cette position a été battue en brèche par des études sérieuses, à l’image de l’Association française de l’éclairage (Afe), qui a contesté cette mesure. Elle a rappelé les résultats d’une étude menée par le Centre de physiologie appliquée du Cnrs de Strasbourg sur le comportement des conducteurs.

En effet, l’étude conclut «qu’avec un bon éclairage public, la visibilité est complète sur la distance d’arrêt et bien au-delà. Ce qui n’est pas le cas sans éclairage: «60 mètres restent invisibles.» De plus, l’éclairage permet de «mieux évaluer les distances» et réduit «le phénomène d’éblouissement provoqué par les feux des autres véhicules».

Qui n’a pas vécu ces conclusions de cette étude sur l’autoroute Dakar-Diamniadio ?

Aujourd’hui, la volonté d’éteindre la lumière sur l’autoroute est-elle plus liée à l’économie qu’à la sécurité ?

Nous exigeons la sécurité, la lumière sur l’autoroute à péage. Mais au fait, qu’en pensent ceux qui sont chargés de notre sécurité.

 

Babacar Diagne

 

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