Il y a quelques mois, alors que je me préparais pour un voyage sur Bruxelles où je devais donner une communication sur le « Futur du Partenariat UE-ACP », un ami qui souvent a le don de tourner en dérision les choses les plus sérieuses, m’a demandé si je n’avais pas mieux à faire que de réfléchir sur une « coopération dont l’avenir est peut-être déjà dans le passé ». Son interpellation m’a passablement retourné. J’avoue cependant que même si je ne partage pas la radicalité de son pessimisme, je suis bien obligé de reconnaitre, dans le fond, que le partenariat UE-ACP n’a pas atteint la plupart des objectifs que les parties s’étaient assignées: la majorité des pays ACP est encore dans la catégorie des pays les moins avancés (PMA), avec plus de la moitié de leur population en dessous du seuil de pauvreté, en dépit de l’aide financière » massive » donnée par l’Europe; leurs économies n’ont connu ni la croissance ni la diversification attendues; les parts de marché des ACP en Europe ont chuté alors que les parts de l’Europe sur les marchés ACP ont fondu comme beurre au soleil.