Le dénominateur commun du P.S.E étant la recherche d’une croissance forte , durable et inclusive, nos autorités politiques ne devraient pas se précipiter à créer une nouvelle compagnie aérienne nationale.
Toutefois, nous souhaitons que les contre-performances accumulées par les ex-pavillons nationaux édifient sur les choix à opérer quant à la flotte, aux montages financiers, et au recrutement des futurs personnels.
Si les partenaires techniques et/ou stratégiques étaient aussi performants que nos Autorités politiques veulent bien le croire, le Sénégal n’aura pas été à sa troisième compagnie aérienne, en l’espace d’une décennie… C’est aussi parceque les bonnes personnes ne sont pas, très souvent, aux bonnes places …
Même si Sénégal Airlines disposait des meilleurs Equipages (Personnel navigant technique / Personnel navigant commercial) et des meilleurs Services aéroportuaires (Opérations, Handling, Passages), sans Services clients performants, maîtrisant fondamentalement les Applications commerciales automatisées des Global Distribution System (GDS), ses avions ne pouvaient pas se remplir, avec les meilleurs coefficients, en vue d’obtenir la meilleure enveloppe financière, après chaque départ, et ainsi optimiser ses Recettes commerciales.
Senegal Airlines n’avait pas de Services Commerciaux performants (Marketing et ventes , Distribution tarifaires et Réservations , Administration commerciale).
Le Sénégal a à son actif de si bonnes ressources humaines en aéronautique et transport aérien que l’État pourrait se passer, tout au début, de Partenariat Technique et/ou Stratégique …. Au delà de toute considération inopportune, ces ressources humaines, à elles seules, ont la capacité de faire voler une Compagnie aérienne viable.
Par anticipation, et, avec un excellent appui économique national, une toute petite quantité du gisement de pétrole et gaz découverts pourrait être offerte, sur les marchés hypothécaires internationaux, en échange, pour acquérir une flotte d’au moins six (6) avions tout neufs … pour relever résolument, et gagner, tous les défis de création et d’exploitation d’une Compagnie aérienne nationale viable et pérenne.
Mettre aussi beaucoup d’argent, beaucoup : cent milliards de francs, entièrement libérés par l’État, n’est pas un montant si faramineux pour qui veut accompagner, durablement, l’Aéroport International Blaise Diagne; cela aiderait, par ailleurs, la Compagnie à très bien décoller, sans soucis de trésorerie.
Mais aussi mais encore et surtout, il faudrait utiliser toute l’expertise nationale appropriée (technique, commerciale, informatique, administrative, juridique …).
Organiser un forum sectoriel sur le thème » Quelles perspectives pour le développement durable du Transport aérien au Sénégal : exploitation de l’AIBD et des Compagnies aériennes nationales » aiderait l’État sénégalais à très bien étudier et ficeler, sans précipitation aucune, un excellent Business Plan qui prendrait en compte, inclusivement, le développement durable de AIBD (hub naturel de l’Afrique de l’ouest) et de toutes les dessertes intranationales (Saintlouis, Matam,Tamba, Capskirring, Ziguinchor, Kaolack, Dakar) totalement intégrées comme add-on tarifaires.
L’État sénégalais devrait prendre, dans le cas d’espèce, une initiative encore plus responsable, sans précipitation aucune, éviter toutes les erreurs passées, avec mesures et davantage de discernements, dans le sens intégrateur du Plan Sénégal Émergent . Rien ne sert de courir ; il faut bien partir, à point.
Le HUB ouest africain que l’on souhaite faire jouer AIBD ne se fera qu’à un prix très fort, et la nouvelle compagnie aérienne à une très forte dimension internationale, nationale et sous régionale; un pavillon très fort, exclusivement national , qui , dès sa première année d’activités, dessert toutes les grandes capitales africaines.
Une fierté affichée et un nationalisme très étroit, à la japonaise ou à l’iranien devraient animer tous les Personnels et Usagers nationaux pour la sauvegarde de ce fleuron économique. Le Sénégal n’a de portefeuille aérien que ses Droits de Trafics. Immense richesse ! qu’il ne faut jamais brader mais partager souverainement, en Code Sharing ou Joint Venture, et en bonne intelligence, avec tous les Tansporteurs aériens étrangers qui le souhaitent.
Il faudrait non seulement impliquer mais associer tous les futurs Salariés(ex-agents de Sénégal Airlines , ex-airafricains sénégalais, et les Privés nationaux comme partenaires-actionnaires (à hauteur de 75% pour l’État , 15% pour le Capital privé national , 10% pour le Personnel, un très bon salaire + un engagement individuel signé, d’au moins 5 ans, sans grève ni augmentation salariale , in fine , un engagement de l’État sur une distribution de dividendes à partir de la 5ème année d’exploitation); un sacrifice national motivant est souhaité !!!
Le Transport aérien international est un domaine très spécifique , purement technique . Les principaux responsables de la Tutelle (il y a eu trop de Ministres du transport aérien qui n’ont malheureusement pas réussi, parceque n’appartenant pas du tout à ce secteur professionnel) et le futur DG sénégalais de la nouvelle compagnie devraient être de Hauts Cadres , véritables Techniciens supérieurs et Spécialistes polyvalents (les cursus nationaux ne manquent pas) ; ils doivent tous posséder des compétences bien avérées (Cadre juridique du transport aérien international , Droits de Trafic , Accords commerciaux internationaux, Aéronautique) et , de manière générale, maîtriser la Réglementation Ventes Passages IATA et les Procédures OACI entre autres cordes d’expertises.
J’ose espérer que la nouvelle Compagnie aérienne sénégalaise sera , dès son envol , un Transporteur aérien international performant , efficace et efficient , à durée vie d’AIBD .
C’est un choix , c’est possible , c’est faisable.
Meissa Ndiack SECK
Consultant expert en Billetterie aérienne, Formateur commercial certifié Amadeus Central System.
Email: meissandiacks@yahoo.fr