Des milliards dépensés sans qu’on sache qui a autorisé les paiements ni dans quelles conditions. C’est du jamais vu. Le Sénégal est dans une situation inadmissible.
Il y a deux ou trois ans, c’est Bara Tall, le chef d’entreprise qui se faisait payer, dit-on, 24 milliards cfa; aujourd’hui, c’est Adama Bictogo, l’ivoirien, qui empoche 12 milliards; sans compter les marchés de gré à gré qui explosent. Les instances de contrôle, comme la Cour des comptes, se font insulter, l’Assemblée nationale, court-circuitée, la presse, chloroformée au CFA, et les couches sociales appauvries mais aussi réduites, par la faim et la précarité, à se courber devant la déferlante des pilleurs de la République. Les ressources en hydrocarbures bradées. La dette publique en hausse. Et un gouvernement autiste avec un Président perdu qui passe d’un sujet à l’autre sans rien terminer, entre ses retrouvailles fausses et ses constructions de cités religieuses après les conseils des ministres tournants inutiles. Le Sénégal n’est pas à l’arrêt, il est sur une pente glissante en sens descendant vers les abysses de l’incertitude, de la prédation et des mensonges. Il est fichu!
Jamais mal gouvernance n’a été aussi visible malgré les mots de la propagande qui ont largement épuisé leur charme…
Si la démocratie donne droit à violenter ainsi, sans coup férir, nos ressources publiques, si elle scelle le sort, négativement, du Sénégal alors, je le dis sans hésitation, je ne veux pas de cette démocratie.
La démocratie, la vraie, signifie transparence, gestion propre des biens publics, débat public sur les choix à opérer, et intérêt général toujours en première ligne. La vraie démocratie c’est des politiques publiques consensuelles, une utilisation éthique des ressources publiques, la promotion de la méritocratie, la prime à l’intérêt national.
Question: imagine-t-on un sénégalais reçevoir du Président Ouattara la bagatelle de 12 milliards cfa pour un marché qui n’a même pas été exécuté, en guise de compensation de surcroit?
Osons-admettre l’évidence: la démocratie, surtout les alternances politiques qu’elle a permises dans le Sénégal depuis l’an 2000, a balayé tout ce que les combattants de la liberté se sont tués à réaliser pour créer les bases d’un développement inclusif sain. Elle a révélé aussi les voleurs qui vivaient en notre sein mais n’attendaient que le quitus électoral pour aller à l’assaut de la citadelle des finances publiques afin de les privatiser à leur compte.
Doit-on continuer dans ces conditions de rester bras croisés, inertes, dans un comportement moutonner qui en dit long sur ce que nous sommes comme peuple? Nous sommes tous concernés par le même cancer qui ronge et achève sous nos yeux,que nous fermons, notre pays! Sommes-nous devenus suicidaires au point de laisser une bande de voleurs et criminels déterminer notre sort, destin? Ou avons nous suffisamment encore la capacité de blackbouler toute cette m….? Le dernier référendum a révélé que ce régime était sur du toc, sa fragilité ayant été démontrée par le score pitoyable qu’il a engrangé malgré le déploiement de tous ses moyens, surtout les moyens détournés de l’Etat. Lui porter l’estocade finale sans tarder, tel est le vrai enjeu pour sauver le Sénégal de l’agonie causée par un régime ayant dépassé ses limites d’incompétences notoires…Il faut l’affronter pour en finir quelles que puissent en être les conséquences!
Bonne fête à nos parents chrétiens et bon vendredi pour les musulmans.
Adama Gaye
Journaliste
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