1. « La tolérance est une vertu qui rend la paix possible » (Kofi Annan). D’autre part, « la tolérance n’a jamais excité de guerre civile, l’intolérance a couvert la terre de carnage » (Voltaire). Ces deux postulats permettent de poser de façon large la question de la laïcité, remise à jour par le débat, autour de « l’intangibilité de la laïcité » qui figurait dans l’avant-projet de révision constitutionnelle, du président de la République Macky Sall. Mieux encore, même si cette disposition a été retirée du projet final, soumis au peuple le 20 mars dernier, la laïcité n’avait pas, pour autant, disparu des discussions référendaires, et elle reste encore de façon prégnante au sein de la société, pour différentes raisons.
Archives journalières : 11 mai 2016
Il y’a moins de deux semaines, le Président de la République dressait un bilan noir de l’école sénégalaise, soutenant que c’est le tiers des recettes fiscales de l’Etat qui est affecté dans un secteur qui ne marche guère. Et pourtant, il vient de prononcer un hommage dédié à la génération des années 1980: « Pur produit de l’Université sénégalaise, elle se retrouve, pourtant, par ses figures emblématiques ou anonymes, au cœur de plusieurs secteurs privé et public. C’est l’âge de la responsabilité assumée ! » Quant à la génération actuelle, il s’adresse à elle en ces termes : « La tentation est forte, pour une génération, de tomber dans l’autoglorification, croyant, naïvement, qu’elle porte le sceau de l’Histoire. Celle des années 1980, du moins du côté de celles et de ceux que je connais, n’a pas cette prétention. »
Il y a quelques jours Idrissa Seck, fidèle à son rôle d’homme politique et de citoyen lançait une contribution personnelle au débat politique en proposant La mise sur pied d’un conseil suprême de la république (CSR) au Sénégal. Cette proposition aura eu le mérite de soulever le débat en suscitant des réactions diverses même si celles-ci ne furent pas toujours à la hauteur de l’enjeu que l’on devrait en attendre.
En Juillet 1981 soit juste un peu plus de six mois après la démission du Président Léopold Sédar Senghor, Abdou DIOUF alors premier Ministre nouvellement installé comme Président de la République (PR) par la faveur de l’article 35 de la Constitution de 1963, faisait voter par l’Assemblée Nationale les lois 81-53 et 81-54 portant respectivement, […]
MACKY a enfin décidé de s’arrêter, de souffler, et de se remettre en cause. Il était grand temps en effet. Car, disons-nous la vérité, qu’est ce qui marche vraiment au SENEGAL ? Le référendum qui a consacré la victoire de l’abstentionnisme est la preuve cinglante qu’aujourd’hui, même s’il est le Président de la République, MACKY n’a […]
Dans le secteur du journalisme sénégalais, il y a de la racaillé? (sic) qui foule au pied les règles d’éthique et de déontologie ; il y a aussi plus grave (toujours dans la même profession): des usurpateurs, çest-à -dire des imposteurs qui évoluent, s’autoproclamant journalistes pour mieux racketter, faire chanter, percevoir ou réclamer des per diem […]
Les APE : « Le baiser de la mort » ? – Par Demba Moussa Dembélé Les pertes au titre des recettes douanières vont au-delà de ce qu’on pouvait imaginer. Selon plusieurs études, les pertes cumulées au bout de la 15e année d’ouverture sont estimées à près de deux milliards d’euros (1,871 milliard). C’est sous ce titre […]
Contre la suppression d’Espace Livre Le livre est un moyen sûr d’acquérir des informations et du savoir, de cheminer et de dialoguer avec un auteur, d’enrichir son vocabulaire et même, dans un certain sens, de lutter contre la violence. L’on remarquera du reste à ce propos que les êtres les plus riches en mots sont
«La légitimation la plus haute de l’Etat réside dans le fait qu’il suscite et entretient la disposition de l’individu à agir et penser, à vivre, lutter et éventuellement mourir en fonction d’un but qui dépasse sa petite personne», dixit Evola Julius avec qui je ne partage que cette phrase (mais très fortement) et quelques débuts de réflexion qui n’ont aucun lien entre eux. Bref, passons à l’objet de mon propos. Je vous annonce par la présente un conflit que je n’appelle pas de mes vœux, mais que beaucoup perçoivent. Un conflit détestable, honteux et symptomatique de bon nombre de nos maux.
Que dis-je, un conflit ?... c’est une guerre des générations qui se dessine.
Une guerre qui se fera, car elle s’impose à la jeunesse. Elle la fera, car la jeunesse est caractérisée par le fait qu’elle veut tout ou rien et cela maintenant ou jamais. Elle se fera pour des raisons démographiques, cette guerre. Elle se fera, car nos jeunes souffrent beaucoup trop et beaucoup trop tôt. Elle se fera, car les jeunes veulent plus tandis que les dirigeants ne peuvent plus. Elle se fera, car le véritable changement, celui qui relève de ses intérêts bien compris, est l’affaire de cette nouvelle «classe sociale». L’irresponsabilité des élites a produit une nouvelle classe sociale, pauvre, jeune, mais souvent instruite et donc potentiellement très dangereuse pour le statu quo.
Ces jeunes souffrent physiquement et moralement. Ils souffrent dans leur grande majorité et dans un silence qui n’a d’égal que la douleur causée par l’égoïsme, l’incompétence et le mépris des crypto élites à leur endroit. Ils souffrent du manque d’espoir et de la peur permanente du dépérissement qui les guette ou les frappe déjà. Ils souffrent d’un mal à présent connu. Il s’agit dans le meilleur des cas de l’incompétence de nos gouvernants, au pire de leur cynisme criminel qui se nourrit de leur manque de vision incontestable.
Ce drame se traduit dans les arbitrages politiques entre budgets et dans la hiérarchisation incompréhensible d’un certain nombre de portefeuilles en lieu et place de ce qui touche de près les jeunes.
Il se traduit dans la place qui est donnée à la jeunesse sénégalaise au sein de notre société, bien au-delà des considérations matérialistes, c’est-à-dire la capacité à penser le jeune en dehors de ses conditions de producteur ou de consommateur.
Il se traduit dans la place qu’occupent les jeunes dans la vie active. Le taux de chômage chez les jeunes est énorme. Le taux de croissance si souvent mis en avant n’a aucun impact sur ce qui devrait être sa raison d’être, à savoir l’économie nationale réelle. Cet impact est insignifiant et cela est d’autant plus étonnant quand on rapporte cette anomalie à la part qu’occupe la jeunesse dans ce qui constitue la population sénégalaise dans son ensemble.
Il se traduit dans les responsabilités politiques qui sont confiées aux jeunes. En dehors de deux ou trois arbres qui cachent la forêt (loin d’être les meilleurs), nous constatons leur absence.
Il se traduit par l’état de l’éducation nationale qui devrait être au cœur du projet de société de tout gouvernement digne de ce nom.
Il se traduit dans l’incapacité des jeunes à se passionner pour pouvoir se projeter et se dépasser en tant qu’individus. Dépassement sans lequel rien de significatif ne peut être accompli. En effet, se dépasser pour aller où ? Se projeter vers quoi ? C’est aux hommes qui sont aux affaires de nous le dire, c’est leur responsabilité. Enfin, pour le moment.
En effet, qu’il s’agisse de l’emploi, de la formation, de la capacité à entreprendre, de la dette publique, des politiques nationales, tout ce qui a été entrepris depuis plusieurs années s’est révélé peu efficace et souvent injuste envers tout ou partie de la jeunesse.
Il est fort important de comprendre que les jeunes ne cherchent pas à refaire le monde comme y aspiraient nos aînés lorsqu’ils étaient plus jeunes, mais nous cherchons à préserver ce qui fut et que je nomme «l’existant minimum souhaitable». Nous chercherons à empêcher que se défasse ce qui avait été fait pour les dirigeants actuels par leurs aînés.
Ceux qui ont gouverné et ceux qui gouvernent aujourd’hui portent une grande part de responsabilité dans ce qui a contribué à pousser des milliers de jeunes à tenter collectivement de se suicider en prenant la mer, car il s’agit bien d’une tentative de suicide qui ne dit pas son nom. Demain, ils seront les cibles et certains les victimes du réveil contrarié d’une nouvelle classe sociale-génération majoritaire, majoritairement exaspérée et majoritairement sacrifiée.
Pour le moment, la situation semble être sous contrôle et l’ambiance est à la quiétude, mais n’oublions jamais que le coup de canon efficace est toujours précédé d’un profond silence. La responsabilité de la collectivité nationale est engagée.
Elimane M. WANE
Elimawane@gmail.com
Nous soumettons à l’opinion un extrait de la dernière partie d’une étude consacrée au désenclavement interne et externe de la Casamance, le contexte s’y prêtant.