Il y a une époque, le Bon Dieu envoyait toutes les semaines, mois, et même, des fois, deux ou trois par jour, des Prophètes aux peuples mécréants, libertins, hypocrites, partisans des pratiques sataniques et adeptes des faiseurs de miracles et adorateurs des totems et autres talismans.
24 000 prophètes furent envoyés pour montrer la voie aux pécheurs, pour les détourner des mauvaises bonnes choses terrestres et leur indiquer le bon chemin. Le Bon Dieu envoyait ces ‘’Envoyés ‘’ aux peuples particulièrement ciblés dans le tableau des mauvais comportements, envers eux-mêmes, entre- eux, et à destination du Créateur Lui-même.
Puis, il arrêta, le Bon Dieu, les envois d’Envoyés, peut-être, convaincu que le sillon était tracé, que les Livres, désormais écrits, les hommes vont se mettre sur le bon chemin en les apprenant, et en les appliquant.
Mais ! Stupeur, Il se rendit bien vite compte que les choses n’avaient en rien changé. Les hommes, ces pécheurs devant l’Éternel, sous le couvert des Livres, se livraient de plus belle, à leur sport favori. Profiter de la Vie.
Mais que ferait un homme dans sa vie, s’il ne pouvait donner un coup de poing à son prochain, lui tirer une balle dans la tempe, lui faire des fausses promesses, caresser au passage le derrière rebondi d’une femme à la tenue affriolante dessinée et cousue par le grand styliste Satanus ? Que serait une vie d’homme sans le mensonge qui est le piquant du rêve, un peu comme le bouillon dans une sauce ? Que serait une vie sans alcool, femme, bonne chère et divagations de toutes sortes ? Surement qu’elle serait bien terne. Faire beaucoup mal pour exister, un peu de bien pour être absous. C’est la règle du jeu, non ?
Alors, l’Omnipotent se mit à lister ces peuples qui se livraient à ces jouissances sataniques. Et, il en identifia un, au sud du Sahara, particulièrement actif. Il commença à lui envoyer des Saints. Les Saints, c’est comme une vaccination, il faut des rappels pour la consolider. A ce peuple, le Bon Dieu envoya et continue d’envoyer des dizaines de Saints. A l’échelle National, du village, de la famille. On va même arriver à une famille, un Saint. Tellement, ce peuple entêté patauge encore et encore dans son impiété, mutant comme un virus, résistant aux nouveaux vaccins et rappels que sont les Saints.
Aux dernières nouvelles, le Bon Dieu, leur aurait envoyé un Saint déguisé auquel ce peuple a donné valeur de Prophète : Serigne Khaliss. Khaliss l’argent. Qu’on appelle «Koopaar » « Deureum » ou carrément ‘’Alaal’’. Ce fut le bon Saint. Celui qui est adulé, chéri, recherché et adoré. Qu’on garde précieusement dans un endroit aseptisé, sécurisé, hors de portée des mauvaises manipulations, des mains sales, du mauvais œil et protégé des sacrilèges des mécréants des temps religieux modernes, que sont les tapeurs. Plus protégé que le Livre Saint qui est juste posé sur un rayon de la bibliothèque, lui qui ne risque d’être volé par personne. On n’a jamais vu un voleur cambrioler des Livres Saints.
Depuis, le Bon Dieu est allé s’occuper d’autres peuples. Le Saint qu’Il a envoyé à ce peuple est bien accepté, bien gardé, adoré, dépassant toutes ses prévisions. Chaque jour, les gens recherchent ce Saint, pour lui solliciter une part, si infime soit-elle. Y en a qui reçoive énormément du Saint, d’autres, des miettes. Mais, quel que soit la situation, on te demande la représentation du Saint pour n’importe quel besoin. A la seule vue de l’image de ce Saint, les portes s’ouvrent, les visages s’humanisent, les rapports entre croyants s’huilent. Les seuls heurts entre croyants ne sont que des excès de dévotion, la propension des uns à vouloir monopoliser les bienfaits du Saint à leurs seuls profits. Mais, coté croyance, aucun souci, les ouailles respectent toutes les prières et recommandations. Les lieux de dévotions sont pleins à craquer, chacun tend la main. Pas besoin de muezzin pour appeler, les gens y sont avant son appel.
Le seul problème, c’est que ce peuple a l’habitude d’adorer plus les Saints que le Bon Dieu Lui-Même….Bon ! Pas trop grave. Puisque le Saint fait bien son boulot, que demander de plus ?
Un Vendredi 13, n’est pas toujours sain de mauvaises interprétations. Quand même !
Vendredi 13 Mai 2016
ALIOUNE NDAO
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