Le système public de santé sénégalais traverse une crise profonde et multiforme. Pourtant, à observer les autorités en charge de la Santé et de l’Action sociale dans leurs campagnes médiatico-folkloriques, on a l’impression que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, avec la perspective de régler, à court terme, la problématique de la demande de soins grâce à la Couverture Maladie Universelle.
Archives journalières : 17 mai 2016
Au Sénégal, on n’est pas assez conscient du caractère essentiel du sucre dans notre alimentation. Peut être pour cette raison n’accorde-t-on pas toujours à la CSS l’importance qu’elle mérite alors qu’elle fournit plus de 75% de notre consommation de ce produit. Aucune spéculation agricole majeure ne peut se prévaloir de ce taux d’autosuffisance à ce jour au Sénégal.
Les autorités du pays, sur avis de ferme opposition de la BCEAO, viennent d’interdire la mise en œuvre de notre projet de monnaie nationale complémentaire au FCFA (www.sofadel.com), un moyen d’échange destiné aux populations non bancarisées et à nos villes. Ce projet du Mouvement pour la Renaissance la Liberté et le Développement (MRLD Moom Sa Bopp, Mënël Sa Bopp) a fait la synthèse d’expériences internationales, et devait permettre l’inclusion financière des populations et aider à la mise en place d’un fonds d’investissement et de garantie sous leur contrôle démocratique. Avec l’appui des maires de grandes villes ciblées (Dakar, Saint-Louis, Ziguinchor, Kaolack, et Thiès), le projet avait l’ambition d’être le trait d’union entre les besoins des populations à la base et leurs capacités de production sous-utilisées. Ceci, dans un contexte où le FCFA ou toute autre monnaie sous régionale future leur est ou leur sera difficile d’accès pour faire le lien et la réalité des difficultés de financement des collectivités locales. Dans le cadre d’une charte de gouvernance démocratique que nous avons mise à la disposition des autorités, les populations allaient participer à la gestion de leurs économies locales par la maîtrise de leurs circuits financiers locaux et compléter le système financier classique auquel elles n’ont pas accès.
Le masque est tombé, mais en réalité il ne cachait plus rien il y a bien longtemps, depuis le premier jour où il a été tiré d’une ennuyeuse retraite pour faire de lui, à la surprise, générale, Premier ministre du Sénégal. Le veinard s’est donc découvert de nouveaux talents de messie et de sauveur d’un pays « à la dérive ». Il insulte les politiciens à plus de 60 ans passés et pourtant il oublie que ce sont ces hommes et femmes qui ont fait de lui, de son frère et de leur père tout ce qu’ils sont devenus. Quand Abdoul Mbaye est rentré au Sénégal, c’est un décret pris par un politicien, le président Abdou Diouf en l’occurence qui a fait de lui directeur général d’une jeune banque d’Etat, la BHS et pourtant il n’était ni le plus talentueux, ni le plus brillant de son époque ou de sa génération.
Je me souviens de la grand-mère Mame Khady. Elle était une femme alerte d’esprit et affairée que j’avais connue dans ma tendre enfance, bien avant qu’elle ne soit cette vieille clouée au lit par l’âge. A chaque fois que je venais la visiter, on avait de longues conversations. Des entretiens lucides que ses petits-enfants interrompaient en entrant dans la chambre par ‘’ Ah, Tonton Badou, y a ngi wakhtaane ak Mame ? Légui dé, da fa nakh’’. Tacitement, sans que l’on se le dise, on se taisait jusqu’à ce que l’intrus parte, et on reprenait.
La démocratie sénégalaise est une chorégraphie. Chacun y danse selon ses humeurs et les clameurs publiques. Son espace d’expression est composite et elle se caractérise par l’hégémonie de politiciens professionnels et l’irruption d’amateurs favorisés par une assise sociale, ou par l’acclamation de ruffians spécialistes de la flagornerie.