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Madame L’envoyée Spéciale Mini Mimi : «quand On A Un Pied à Matignon, On Pense à L’elysée» (françois Mitterrand)

Madame L’envoyée Spéciale Mini Mimi : «quand On A Un Pied à Matignon, On Pense à L’elysée» (françois Mitterrand)

Le jeune étudiant en Science politique que j’étais en 1993 avait beaucoup d’admiration pour cette «brillante femme au verbe posé et au feeling débordant». Comme la plupart des étudiants, j’étais fan du directeur de campagne de Landing Savané en ce temps candidat des élèves et étudiants. Plus tard, quand le persécuté Macky Sall, après avoir épuisé toutes les voies de réconciliation imaginables et subi toutes les humiliations humaines possibles, accepta de créer un parti, votre présence à ses côtés, avait rassuré plus d’un et redonné espoir pour cette rupture tant chantée que vous avez essayé d’incarner.

Vos débuts furent bons : courage, témérité, engagement. La fausse (non pas de votre faute) traque porte votre empreinte. Mais c’est votre accession à la station primatoriale pour reprendre la formule de votre très inspiré prédécesseur et farouche adversaire qui permit de découvrir votre vraie nature et vos réelles motivations. Intolérance et autoritarisme constituent la charpente de votre philosophie politique. En quittant la primature, vous avez refusé votre sort et avez manqué de grandeur pour vous trouver une nouvelle vie dans les «ailleurs possibles». Vous vous êtes accroché pour décrocher cette fonction d’Envoyée spéciale que l’on retrouve dans le jargon onusien où vous avez fait vos humanités. La preuve que vous en êtes l’instigatrice. La preuve que vous aviez démissionné de la primature parce que contrainte. La preuve hélas que le Président de la république n’ose pas se séparer de vous. Pour quelles raisons ? Je ne sais pas. Par contre, ce dont je suis sûr, c’est que vous ne lui rendez pas service. Pire, vous le gênez. Vous indisposez vos partisans, vous agacez vos adversaires. Vous encombrez vos compatriotes par une surmédiatisation et la manie à polémiquer sur tout et sur rien.

Vous cherchez quoi au juste ? A soutenir Macky ? A l’encadrer, à le couver ? Ou travaillez-vous pour vous-même comme le soupçonnent certains de vos camarades de parti ? Vous qui semblez être à cheval sur les principes de bonne gouvernance et de transparence, pourquoi avoir accepté un poste ambigu d’Envoyée spéciale ? On connait certes l’envoyeur mais on ignore tout de la mission surtout qu’il s’agit d’une première à ma connaissance. J’imagine que vous jouissez de privilèges liés à votre nouvelle et trop «libre» fonction : salaire voire budget, logement, voitures et autres matériels avantages. De grâce, éclairez notre lanterne car on ne vous voit que sur le terrain politique. On ne vous connait que cette posture de kamikaze et de barbouze prêt à tirer sur tout ce qui bouge. Vous parlez de tout. Vous vous mêlez de tout. Vous attaquez et critiquez tous ceux qui ont une idée contraire. Avec un insondable mépris. Vous cherchez quoi au juste ? Que peut bien vouloir encore un ex PM en activité politique sauf la station principale ? Avez-vous la légitime et noble ambition de Idrissa Seck, Souleymanne Ndéné Ndiaye ou Abdoul Mbaye c’est-à-dire remplacer l’ex Premier ministre Macky Sall établi au bureau d’en face sur les brises de Anse Bernard ?

Après un bref passage raté à Gossas et un cuisant échec à Grand Yoff que vous tentez de dissimuler dans le petit oui du référendum âprement disputé d’ailleurs par le beau-frère, vous décidez de revenir sur l’alma mater. Bienvenue à Kaolack sur cette terre que nous aimons tant. Mais en y allant, passez par Fatick et constatez l’état de la route là où des milliers de Sénégalais transitent pour voyager et commercer. En rendant visite aux familles religieuses, ayez le courage de leur dire que le Président Sall s’occupe bien du prolongement de la VDN, que Ila Touba prend forme, mais que la route de Kaolack est d’une importance secondaire sinon elle est sans importance.

Quand vous aurez trouvé ce que vous cherchez au terme de votre errance politique, peut-être qu’il sera trop tard car Macky aura fait son mandat de sept ans et se trouvera une nouvelle vie ou bien vous serez bien trop proche de l’âge limite pour satisfaire votre secrète ambition. Pendant qu’il est temps, si votre ambition vous « gratte le corps », je vous conseille de prendre votre destin en main. Peut-être que cela marchera. Peut-être que non mais l’avantage est que vous resterez Mimi, celle que j’aime tant et non ce mini Mimi qui, hélas, nous pompe l’air.

 

Moussa TAYE

Militant du Parti socialiste

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