Même si l’on constate la tare vertueuse chez les hommes politiques, que de se rendre compte de certaines carences et contrevaleurs de leur mentor toujours après les conflits, reconnaissons-leur quand même la liberté de dire et de faire en conformité avec nos lois et règlements. Nous nous sommes gardés d’accorder une trop grande importance au fait très évident et normal d’ailleurs de Monsieur Abdoul Mbaye d’avoir créé un parti politique, pour non seulement exercer un acte démocratique, conquérir le pouvoir, mais aussi, apporter une plus-value en termes d’opportunités et d’alternatives pour de nouveaux projets politiques pour le Sénégal. Malheureusement, le tintamarre de nos amis du pouvoir dans leur campagne de dénigrement vouant aux gémonies cet ancien Premier ministre, heurte nos réserves les plus profondes et nous pousse à nous dresser contre cette levée de bouclier vile, abjecte et injustifiée.
L’acte de Monsieur Mbaye serait-il un crime de lèse-majesté aux yeux de certains très « exemplaires » gardiens du temple de la République ? Sa personne et son projet constitueraient-ils une si grande menace aux intérêts du Président de la République Monsieur Macky Sall ? Oui sommes-nous tentés de répondre tant les cris d’orfraie de certains « apeurés » de la mouvance présidentielle sonnent comme les cris d’effroi de gardiens de temple après un grave sacrilège.
Dresser le portrait d’Abdoul Mbaye, dire son parcours professionnel et politique, dire le pourquoi et le comment de son départ du Gouvernement qu’il a dirigé aux premières heures de la deuxième alternance jusqu’à sa démission pour convenances personnelles, tout cela, n’enlève ou n’accorde en rien le modèle politico politicien traditionnel et propre au Sénégal. De Mamadou Dia à Macky Sall, passant par Idrissa Seck et tant d’autres grandes figures politiques du pays, nous avons toujours assisté à des scènes de conflits républicains ponctués in fine par des actes d’émancipation et d’affranchissement. Des situations offrant toujours une acuité au débat sociopolitique et démocratique diversement apprécié.
Alors, de grâce, si le pouvoir « apeuré » trouve à mâcher, il y a bien matière à satiété à ce jeu, que ce soit sur la gestion du pays ou sur le plan de la morale.
Une politique politicienne du, axée sur la transhumance, une justice sélective, une conduite exclusive des affaires publiques, le foulage aux pieds des règles démocratiques les plus élémentaires, un manque de transparence, une gestion clientéliste et partisane, les insultes, la contrevaleur, le bluff et j’en passe. C’est ce à quoi une certaine classe d’hommes politiques nous ont habitué. Cela est valable aussi bien pour les pouvoirs précédents que celui en place.
Par ailleurs, dites-nous combien sont-ils ces ministres, ces hauts responsables, ces Sénégalais tout bonnement à être pris en flagrant délit d’adultère, de fornication, d’infidélité, de mensonge, de trahison, de vols, de détournement de deniers publics ? Dites-nous s’il vous plaît messieurs, qui vaut mieux que qui, ou fait mieux que qui en termes de valeurs morales et d’éthique. Sachez tout simplement que s’il ne s’agissait que de valeurs morales, républicaines et d’éthique, peu d’entre vous serait apte à nous diriger.
Sachez par ailleurs messieurs, que votre comportement, vos insultes et quolibets ne font que raffermir les Sénégalais avisés, dans l’idée négative qu’ils ont du niveau du débat politique et de la manière autocratique de gérer le pays.
Jeu politique oblige, d’accord pour le droit de réponse messieurs. Néanmoins, la manière dérange. Plus de politesse et de respect envers les Sénégalais, plus de responsabilité qui sied normalement à vos rangs s’il vous plaît.
Répondez à Abdoul Mbaye, à Idrissa Seck, à Baldé, à Decroix, à la COS/M23, aux Syndicats, aux étudiants, au monde rural, aux contestations sociales, enfin, à tout le monde. Répondez parce que vous aviez fait des promesses, pris des engagements, suscité l’espoir. Répondez parce que vous avez posé des actes, vous avez fait des efforts, vous avez des arguments. Répondez parce qu’il reste beaucoup à faire, parce qu’on peut mieux faire, parce qu’il en restera toujours.
Alors, dialoguer messieurs ! Discutez des APE, de la gestion profitable des ressources minérales, de la crise de l’éducation, du secteur sanitaire, de la sécurité, de l’emploi, de la liberté des pouvoirs, de la prolifération démesurée des partis politiques, entre autre sujets préoccupants. Offrez les réponses attendues, synonyme d’espoir pour un Sénégal dûment encré dans une dynamique progressiste durale. Alors messieurs, travailler et travailler encore et arrêter d’insulter le peuple.
Par souci et par conviction, vive le Sénégal, vive la Nation !
Abdourahmane Sow
Président de la Commission
Orientations et Stratégies M23