Le nombre de ministres que le département de la Culture a consommé au Sénégal parle de lui-même : treize en quinze ans depuis 2000. Cette instabilité est symptomatique d’une très grosse catastrophe : la Culture n’est pas prise au sérieux dans notre pays. C’est le seul département, dans toute l’histoire du pays, ayant été occupé par un ministre analphabète.
Un symbole du sabotage de notre Culture ? Le Sénégal est sans agenda culturel. Aucun document ne décline les activités culturelles 2016 dans notre pays. Un tel document avait été conçu en 2005, réédité dix ans plus tard en 2015 en collaboration avec le ministère du Tourisme. Il n’y a pas eu de suite.
Autre sabotage ? Une nouvelle lettre de politique sectorielle de notre Culture vient de sortir, dix-sept ans plus tard, après celle de… 1999.
Il n’y a pas d’industrie culturelle, il n’y a pas de valorisation de notre riche patrimoine culturel matériel et immatériel. La politique politicienne au niveau des autorités, le « wayaan », la surenchère vulgaire et le peu de créativité chez des acteurs non formés plombent le secteur.
Le résultat de tout cela est sans appel : la quasi totalité des acteurs culturels sénégalais tirent le diable par la queue.
S’il est vrai que « la culture est au début et à la fin de tout développement » comme le disait le Président Léopold Sédar Senghor, il est temps de prendre la Culture au sérieux chez nous.
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