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Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Le Dialogue National : Une Normalité

Le Dialogue National : Une Normalité

Bien que née, au gré d’une visite de courtoisie du Président de la République, une présentation de condoléances, plus précisément, quelque part, chez une notoire opératrice économique sénégalaise, Oumou Salamata TALL, dont le fils a rendu l’âme , l’initiative de l’appel au dialogue national lancé par ce dernier à l’ endroit d’acteurs politiques de l’opposition, trouvés sur les lieux, ne saurait être fortuite. Comme pour confirmer l’adage : « Le malheur des uns fait le bonheur des autres. ». De l’affliction de cette grande sénégalaise, partagée, à coup sûr, par ce petit monde venu lui témoigner sa compassion, en ces moments d’épreuve, naquit, ce projet de concertations avec toutes les couches de notre nation, qui augure de bons auspices quant au futur de notre cher Sénégal, osons- nous le présumer.

« S’ils acceptent la volonté divine, qui m’a porté au pinacle de l’Etat, je suis partant pour la tenue ce dialogue. ». Cette seule condition posée par le chef de l’Etat qui s’adresse indubitablement, à ses ex frères de parti, dont d’aucuns semblent avoir du mal à concevoir que Macky SALL demeure le Président de tous les sénégalais, depuis 2012, n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd.

Au premier abord, nous pouvons, à juste titre, présagé que ce dialogue constitue un espace de consultations, d’échanges, de partages, de diagnostics, d’identification de problèmes, de propositions, de contre – propositions, de suivi – évaluations, d’analyse de la pertinence des actions et procédures enclenchées par l’Etat, mais aussi des orientations stratégiques qui, à termes, devraient engendrer, l’atteinte des résultats attendus par les autorités de la République. Sous cet angle, il s’agit de plancher sur la gestion axée sur les résultats (GAR), principe adopté dans  un langage scientifique international.

Sous un autre angle, il convient de préciser que le Sénégal n’est pas en crise au point de trouver pertinente la convocation des acteurs politiques de tous bords, ainsi que les partenaires sociaux, organisations de la société civile, secteur privé, autorités coutumières, religieuses et autres, en vue de trouver des solutions aux problèmes des sénégalais, à même de le sortir du gouffre du sous – développement. Loin s’en faut ! Au demeurant, il s’agit, pour chaque représentant  d’une quelconque corporation, d’accepter de faire des concessions, en ce qui concerne toutes les problématiques à débattre ;  autrement dit, de faire profil bas devant l’intérêt national, dans un élan d’humilité, d’effacer son égo, d’aiguiser sa conscience patriotique, en faisant preuve de générosité dans ce labeur, et n’avoir en ligne de mire que la satisfaction des sénégalais. C’est tout simplement un appel du devoir !

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Apôtre du dialogue arabo – africain et du trilogue euro – arabo – africain, le Président – poète, en bon visionnaire, était convaincu que, de la fécondité du dialogue, naissait le levain qui hissait les peuples au sommet de la colline qui leur permettaient de contempler le phare de l’avenir et de définir le planning de  leur feuille de route.

A cet appel donc, qui doit être inclusif, sitôt que le Président de la République ait lancé officiellement les convocations, nos compatriotes visés, doivent tous converger vers l’épicentre du dialogue, ce samedi 28 mai 2016, à l’image des rayons d’une roue qui convergent vers son moyeu. Car c’est ça la République !

Ce  débat engage tous les sénégalais sans exclusive et s’articule autour de tout, tout avec T, pour parler comme le Président Abdoulaye WADE, qui, du temps des années chaudes de son opposition au régime socialiste , avait, au sortir d’une audience avec le Président DIOUF, en compagnie de maitre Ousmane NGOM, mis l’accent sur l’entrisme, en répondant aux questions des journalistes sur le parvis du palais, avant de laisser entendre cette assertion que je viens de paraphraser ; ce qui allait déboucher sur son entrée au gouvernement avec quatre autres responsables libéraux de l’époque, je parle de jean Paul DIAZ, Idrissa SECK, Aminata TALL, et Ousmane NGOM.

C’est pour rappeler les principes de la « majorité d’idées », ou de la «décrispation », souventes fois, évoqués par le prédécesseur de maitre WADE, à chaque fois qu’il trouvait opportun de réunir les sénégalais autour de l’essentiel, surtout lorsque le climat socio – politique était si tendu, et ensuite leur impulser un souffle nouveau, pour un  challenge inédit et recadrer les défis à relever par chaque sénégalais, dans son domaine d’activités. Dans cet ordre d’idées, à charge, maintenant, au Président de la République, de faire valoir ses capacités dans le management participatif.

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Il est d’autant plus important de rappeler, que l’Etat n’a pas dérogé à sacrifier à la tradition de dialogue, comme c’est le cas en démocratie. Les travaux de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI), les assises initiées par le Haut Conseil du Dialogue Social, l’organisation du référendum du vingt mars dernier qui a permis au peuple de s’exprimer librement sur des questions d’intérêt national, les assises récemment initiées sur l’évaluation de la première phase de l’acte 3 de la décentralisation, à l’effet d’évaluer et de corriger les imperfections nées de sa mise en œuvre, et que sais – je, sont autant d’éléments qui reflètent la vitalité démocratique de notre pays.

Pour rappel, le dialogue est une des vertus bien sénégalaises qui nous sont si chères. Il est vrai que le monde évolue, le Sénégal avec. Or nos arrières grands parents traitaient des affaires de leur terroir sur l’autel de l’arbre à palabre. Ils débattaient dans un cadre organisé, empreint de cordialité, de respect mutuel, de solidarité et de haut sens des intérêts de leurs communautés, ce qui nous conforte dans notre conviction qu’aucun peuple au monde ne nous a devancés dans l’application de la démocratie comme système de gouvernement.

Les historiens sénégalais, voire africains ne me démentiront pas. Et c’est heureux que, comme par hasard, dans cette dynamique, le Président de la République ait mis en place une commission d’experts, chargée de réécrire notre histoire, dirigée par le professeur Iba Der THIAM. Aussi, il est vrai, par ailleurs, que la démocratie est une œuvre perfectible, jamais achevée. Par cet appel, le Sénégal s’inscrit dans l’air du temps.

Nous avons eu la chance d’avoir exorcisé les démons de l’instabilité politique, qui ont foudroyé bien des Etats en Afrique et dans le monde. Je dis : guerres fratricides, génocides, coups d’Etat militaires et j’en passe. Après cinquante six ans d’indépendance,  notre pays repose sur un socle institutionnel solide bâti par les Présidents SENGHOR et DIA, consolidé par son successeur, relativement géré par le Président WADE, et aujourd’hui, bon an mal an, entretenu par le quatrième Président, Macky SALL.

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Cette stabilité institutionnelle est aussi, osons le dire, le fruit de l’équilibre du jeu démocratique garanti par notre Constitution. L’opposition, pilier fondamental de la démocratie, doit jouer son rôle, qui est de servir de contre- pouvoir au pouvoir en place et d’être une force de propositions. Le statut de son chef, nouvellement et officiellement adopté dans le cadre du référendum du vingt mars 2016, en atteste éloquemment. Ce doit, aussi, être le lieu où il sera loisible de débattre, de fond en comble, sur son contenu. Les deux  placides alternances politiques de l’an 2000 et de l’an 2012 prouvent la justesse de notre santé institutionnelle.

A l’heure de l’éclosion du « Plan – Sénégal – Emergent » et de sa mise en œuvre, quelle que soit la station politique, administrative, sociale ou professionnelle, où il se trouve, le sénégalais doit, dans un souci patriotique, saisir cette opportunité, pour accompagner l’Etat, via des actes concrets, positifs, apporter sa pierre à l’édification du toujours jeune et vieux Sénégal.

Dès lors que le citoyen sénégalais, patriote, veuille s’exprimer dans le débat national, par le truchement, des instruments officiels permis par la charte fondamentale de la République, nul n’a le droit de le trainer dans la fange, ou de le projeter dans les débats de caniveaux, du fait de ses opinions. De grâce, respectons- nous ! Assainissons les mœurs politiques, en élevant le niveau des échanges ! Les attaques dans la vie privée d’autrui ne peuvent être que l’apanage des complexés. Cela nous retarde. Oui, pour le succès du dialogue national ! Afin que la barque Sénégal qui tangue dans les méandres de la démocratie, puisse arriver à bon port, je dis, à l’émergence !

 

Mame Abdoulaye TOUNKARA

Commune de Dieuppeul – Derklé

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