L’année passée a marqué le cinquantième anniversaire du Théâtre national Daniel Sorano. En effet, ce fut le 18 septembre 1965, sous la présidence de Léopold Sédar Senghor, alors chef de l’Etat, que fut inaugurée cette bien belle salle de spectacle, alors unique dans son genre en Afrique de l’Ouest. Ce fut lui qui en voulut l’existence, choisit son appellation, bénit l’ouverture de ses portes et salua le premier lever de rideau sur sa scène. Les jours, semaines, mois, années qui suivirent, firent découvrir au grand public les caractéristiques d’un joyau d’établissement de rêve érigé pour effectivement faire rêver des millions de Sénégalais ainsi que leurs hôtes. Son emplacement en plein cœur de Dakar-Plateau, le situant plus proche de ceux auxquels il n’était pas en priorité destiné, ne manqua pas de faire poser des questions. D’autant plus que les plus intéressés à son fonctionnement, les férus de l’art (artistes et futurs spectateurs), se trouvaient exilés aux coins les plus reculés de la ville, vivant assez loin du site d’implantation de ce nouveau temple qui pourtant leur était dédié. Mais ce handicap fut vite surmonté, parce que la nouveauté prit le dessus sur toute autre considération. La nouvelle salle devint l’endroit que chacun devait découvrir et connaître. C’est donc par grappes de centaines de personnes, que les amateurs de spectacles en tous genres s’y rendirent, très, très nombreux, en des représentations nocturnes.