Finalement, ce que bon nombres de Sénégalais craignaient, se matérialise de plus en plus. Quand certains partis ont refusé l’invitation du Président Macky Sall, ils sont vus par une frange de la population comme des anti-républicains. Pour certains, pour des questions d’intérêt national, tout le monde devrait répondre au dialogue.
Cependant, ce qu’ils ont appelé dialogue s’est avéré n’ être qu’un leurre, une sorte de mascarade bien orchestrée dans le seul dessein de permette des retrouvailles entre libéraux et de planifier la libération de Karim Wade. Cela démontre le manque de considération que l’Etat a vis-à-vis des chefs religieux et des autres dignitaires et responsables présents dans cette salle. La plupart de ses responsables ce sont sans doute déplacés de bonne foi, ils ne savaient pas que derrière ce pseudo dialogue, se cachait des non dits. La preuve, la déclaration puérile de Me El Hadj Diouf consistant à mettre l’émotion au-dessus de la raison oubliant que des milliers de Sénégalais orphelins, pauvres, condamnés à tort sont entrain de moisir dans les prisons sans que personne ne porte leur voix pour plaider à leur faveur (Souvenez-vous des jeunes de Colobane). C’est regrettable que des arguments d’une telle bassesse viennent d’un avocat qui devrait être en mesure de savoir que la justice ne laisse pas de place aux émotions sinon tout jugement serait subjectif et vidé de sa substance légale. Je comprends que Karim soit libéré pour faute de preuve ou autre cause légale, mais dire que sa femme est morte, son père est vieux et que ses enfants sont gamins, tout cela manque de pertinence et montre combien cet avocat est limité et que ses idées ne dépassent pas sa robe.
La déclaration du Président Macky Sall en France, laisse entrevoir que la libération éventuelle de Karim répond à un emploi du temps dont les lignes et les horaires sont bien tracées et il ne reste que la mise en œuvre. Parler des 15 points n’a aucun sens du moment que le référendum a répondu favorablement aux attentes du Président et ce dernier devrait juste user de ses pouvoirs propres pour la mise en place des lois organiques et du décret d’application. Pourquoi vouloir légitimer cela à travers un dialogue ?
Autre situation rocambolesque, odieuse et ayant l’allure d’un crime économique, consiste à cette histoire de non reversement de l’argent imposé sur le salaire des députés. Cette histoire mériterait une analyse sincère et une réponse claire de la part du Président de l’Assemblée Nationale. Il y’a une présomption de détournement des deniers public qui pèsent sur le Président de l’institution parlementaire et son questeur car après la collecte, le versement devrait être leur affaire. J’interpelle l’OFNAC à se saisir de cette question pour éclairer le peuple sénégalais car il s’agit de l’hémicycle qui constitue le terroir de nos représentants et le deuxième pouvoir institutionnel du Sénégal.
Nous n’avons plus la confiance de nos dirigeants et le pacte social qui nous liait est rompu. Quand la transparence et la vérité n’ont plus raison d’être entre gouvernants et gouvernés, c’est le pays dans sa globalité qui va à son agonie. Mais comme on le dit, on peut tromper une partie du peuple mais on ne peut jamais tromper tout le peuple. Oh chers gouvernants, il faut redonner de la place à l’éthique, à la bonne gouvernance, à la vérité citoyenne. Souvenez-vous juste que chaque personne est le tribunal de sa propre conscience et devant vos miroirs, posez-vous cette question : Qui suis-je ?
Serigne Thiam
Membre du Grand Parti