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Journée Mondiale De L’environnement : Faire De Chaque Sénégalais Un Gardien De L’environnement

Journée Mondiale De L’environnement : Faire De Chaque Sénégalais Un Gardien De L’environnement

Le monde a connu une intense agitation lors de la préparation de la Cop 21 et pendant cette dernière. Aujourd’hui, les thermomètres sont tombés (bien que le climat continue à s’échauffer) et les problématiques environnementales demeurent plus que jamais. On veut parler de la déforestation en Afrique qui ne cesse de causer des dommages énormes aussi bien sur notre économie que sur le social, les réserves d’eau qui ne cessent de s’épuiser sans que des mesures de préservation hardies ne soient prises. Aussi, la biodiversité biologique ne cesse de se réduire (six des 25 « points chauds » mondiaux de la diversité biologique internationale se situent en Afrique) et les zones urbaines africaines connaissent une forte pression ne favorisant pas à un développement durable de nos villes (le taux d’exode en Afrique est en moyenne de 3,8 %). De ce fait, toutes les agglomérations urbaines africaines sont confrontées à d’importantes nuisances : pollution atmosphérique, encombrement du trafic, production intense de déchets, bruit, manque d’assainissement, disparition d’espaces verts au profit d’infrastructures et/ou logement, etc. Pourtant, tous ces défis environnementaux ont fait l’objet d’une intense réflexion, par les Africains, en 2004. Ce qui avait donné lieu à un plan d’actions, sous le sponsoring de la Banque africaine de développement (Bad). Si ce plan d’actions avait été déroulé rigoureusement, l’Afrique serait un champion de l’environnement.

Force est de reconnaître qu’au contraire la situation environnementale sur notre continent devient de plus en plus catastrophique. La gestion de l’environnement est le plus souvent dictée par les organisations internationales, donc les bailleurs des pays du nord. Car il faut le reconnaître, les Africains considèrent l’environnement comme un luxe face aux problèmes existentiels. Grave erreur, parce que c’est l’environnement qui rythme notre vie, c’est notre source de vie. D’où la nécessité de le préserver quel que soit le coût.

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Cette année, la Journée mondiale de l’environnement est consacrée au commerce illicite des espèces menacées. Ce commerce d’envergure internationale, avec bien entendu la complexité de réseaux clandestins nationaux, rapporte des millions de dollars chaque année. Les produits convoités sont aussi nombreux que variés : os de tigre ou vésicules biliaires d’ours utilisés à des fins médicinales, reptiles et oiseaux vivants destinés aux animaleries, caviar pour le secteur de la gastronomie, fourrures et laines rares vendues à l’industrie du vêtement, ivoire d’éléphant pour le secteur des bijoux et objets de décoration ou encore orchidées et cactus pour le marché de l’horticulture, entre autres.

Force est de reconnaître que notre pays est peu concernée par ce trafic. Cependant, nous devrons mettre à profit cette journée pour sensibiliser et conscientiser les Sénégalaises et Sénégalais.

Sensibilisons, conscientisons, impliquons

Ce sont les étapes à mener pour faire de chaque citoyen que nous sommes des gardiens de la planète. Et nous en sommes conscients puisque dans les discours, on préconise souvent le changement de comportement qui devra passer indéniablement par une éducation environnementale… de masse. La Journée mondiale de l’environnement est une occasion de sensibiliser toutes les couches sociales de l’Afrique en faveur de l’environnement. Que chacun prenne individuellement sa responsabilité pour protéger son environnement immédiat. Cette responsabilité constitue une décision mineure qui améliore non seulement son environnement physique, mais aussi et efficacement l’ensemble de la planète terre.

Au Sénégal, avec la nouvelle Constitution qui dit que « les ressources naturelles appartiennent aux populations » et que « chaque Sénégalais a droit à un environnement sain », une avancée significative vient d’être franchie. A travers ces lois, l’Etat sénégalais s’impose une contrainte, car sa gestion des ressources naturelles devrait passer par une approche participative (implication de tous les acteurs), sous les divers angles, économique, politique, institutionnel, social, juridique, technologique et écologique.

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Les Sénégalais devront cesser de déléguer la gestion de l’environnement

Ces lois appellent à une implication du citoyen sénégalais dans la gestion des ressources naturelles. Le changement de comportements qu’impose cette responsabilité consacre le principe fondamental de l’unité vitale planétaire, à savoir le principe d’ « agir localement et penser globalement ». Par cette responsabilité, un citoyen sénégalais pourra, consciemment ou inconsciemment, protéger un citoyen sud-africain autant qu’un citoyen mauritanien par un comportement responsable, sans bouger de son pays.

Nous croyons souvent, à tort, que la défense de notre environnement n’est pas de notre ressort, c’est le rôle de nos dirigeants. Bien au contraire, nous représentons une force considérable capable d’infléchir les décisions, mais ceci nécessite notre engagement au quotidien. Quelques gestes simples, responsables, efficaces et de surcroît économiques sont suffisants à notre niveau pour contribuer au développement durable de nos sociétés, seule solution censée pour les générations en cours et à venir. Parmi ces gestes, on peut citer la fermeture des robinets d’eau quand on se brosse les dents ou lorsqu’on fait ses ablutions, éteindre systématiquement lampes et climatiseurs quand on quitte une pièce, ne pas laisser nos appareils en mode veille au coucher, se priver de notre véhicule à chaque fois qu’il est possible de le faire, consommer local, être impliqué dans la gestion des ordures ménagères chez nous en évitant de le confier uniquement aux ménagères… Cette attitude éco-responsable ne doit pas s’arrêter à la maison ; elle doit être prolongée dans les lieux de travail.

 

Pr Adams TIDJANI

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Institut des Métiers de l’Environnement

Email : Adams.tidjani@gmail.com

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