Depuis des années, l’Ecole publique et la Santé ont été sacrifiées au profit d’une politique malsaine qui, depuis lors est entrain de causer une brusque détérioration de la situation éducative de ce pays autan envié par ces voisins. Notre pays est aujourd’hui secoué, menacé et mis dos au mur par un petit groupe retors dont l’avenir de ce pays n’intéresse guère. Les longues grèves récurrentes et chroniques dont nous sommes témoins ne pénalisent que la jeunesse, jusqu’à jeter le pays dans un gouffre sans précédent : celui d’hypothéquer l’avenir des enfants, hypothéquer l’avenir du Sénégal.
Doit-on se taire en continuant de murmurer un silence bruissant de parole ?
Chacun de nous connait un instituteur, professeur de lycées ou professeur d’université qui ne ménage aucun effort pour servir dignement son pays en acceptant des fois d’aller vers des contrées les plus lointaines de notre pays pour enseigner. Les efforts de l’État devraient être centrés dans le dialogue avec les acteurs éducatifs, les écouter, les encourager et non de les décourager en prenant en otage l’avenir de ce pays. C’est toujours facile pour le pouvoir central et ses relais au sein du mouvement syndical d’isoler les processus revendicatifs des syndicats de l’Education lors de ces grèves interminables. Toute action revendicative est perçue comme subversive par le pouvoir en place, ce qui conduit à une diabolisation de travailleurs en lutte selon les canons de l’idéologie dominante.
Malgré les fortes dénégations des partisans de la “ rupture verbale”, l’appel des respectueux chefs religieux, de la société civile, on observe toujours de la part des membres du Gouvernement de la République la persistance du dilatoire, du louvoiement et du non-respect d’accords dûment signés. On est arrivé à comprendre que même si des fois on peut parler d’outrances, il n’est cependant pas abusif de reconnaître le bien-fondé des mouvements des syndicats. Ayant pris conscience de l’«injustice» dont ils sont victimes de la part des pouvoirs publics dans le traitement des agents de la Fonction publique, et vu l’importance de l’éducation pour le développement d’un pays, ils n’entendent plus se résigner à la résignation mais de faire face à l’Etat.
Au lieu de débourser 24 milliards pour une arène nationale, subventionner des chanteurs et danseurs dans leurs activités, débourser des milliards pour organiser et faire des campagnes référendaires, financer un dialogue nationale dont son promoteur n’avait aucun autre objectif que de chercher une fierté populacière.
Qu’en est-il de ce pauvre instituteur, professeur, élève, étudiant qui, sans eux le futur d’un pays est incertain ?
Doit-on continuer à sauver des années scolaires sans changer système politique en place qui laisse en rade les vrais maux de notre société ?
Cependant, force est de reconnaitre que malgré tout, les enseignants doivent refuser d’être ridiculisés et d’éviter de se jeter dans une cupidité lubrique qui, à terme, sera préjudiciable à leur profession, à l’éducation des enfants et à la société tout entière. Certes l’État ne respecte jamais ses engagements signés, mais nous souhaitons que les grèves soient arrêtées qui ne font que salir davantage l’image de l’enseignant et donner à cette jeunesse la chance d’être éduquée, préparée pour prendre le relais dans les moments opportuns de notre lutte pour le développement.
Il est grand temps qu’un vrai dialogue national sincère, constructif et fécond se tienne et qui donnera naissance à une nouvelle ère, une nouvelle vision et nouvelle orientation vers une situation éducative meilleure et dont ses fruits feront de Sénégal un pays exemplaire en matière d’éducation comme la Finlande.
Je ne saurais terminer sans prier pour que mon pays redevienne une démocratie intégrale, sans privilège de race ni de classe, basée sur une répartition équitable.
Diafara Boubacar SAKHO
Membre de la fédération pour la paix Universelle (Fpu), France.
Ancien Président de l’Amicale des étudiants de l’Université Alioune Diop de Bambey