La propension à l’injustice et à la violence d’État au Sénégal est telle que les hommes de principes et épris de paix doivent s’inquiéter ou même s’indigner. Il ne se passe plus un jour sans qu’on assiste à des cas de violation flagrante de la loi et de dénis graves des droits des citoyens.
Archives journalières : 16 juin 2016
C’est un peu une leçon d’histoire qui est étalée sous nos yeux. Elle interroge l’attitude des petits chefs qui se retrouvent subitement confrontés à de grandes équations. Le résultat des courses est systématiquement le même à l’arrivée : c’est fuite en avant, c’est renonciation, ou c’est les deux à la fois. Rampant, calculé, soupesé et finalement quasi acté, le projet d’élargissement de Karim Wade est le dernier coup de massue que le Président de la République assène à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), et plus globalement à l’idée même de lutte contre la corruption au Sénégal, les fraudes fiscales, les blanchiments d’argent sale, les détournements de deniers publics, etc.
Avec 25% de taux de chômage, plus de 100.000 nouveaux diplômés de plus chaque année sur le marché du travail pour seulement 31% de taux d’insertion, plus de 60% des jeunes sénégalais au chômage, une question mérite d’être posée.
Pendant ce moment-là toutes les possibilités sont offertes. Certains se replient sur leurs groupes, leurs communautés, leur clan, leurs terroirs ou se referment. Derrida ne disait-il pas que la meilleur façon d’être fidèle à un héritage c’est de lui rester infidèle.
Si les accusations de détournement de l’argent prélevé sur les salaires des Députés s’avéraient fondées, ce serait le second gros scandale commis au sein de notre institution parlementaire depuis l’indépendance.
Il est vrai que la création des cités de la corniche de Guédiawaye n’avait obéi à l’époque de leurs implantations successives, sur le plan administratif et pour les autorités étatiques et politiques, qu’à la volonté affichée de fournir l’appui indispensable à toute initiative visant la mise à disposition rapide de toits à des milliers de familles nécessiteuses, en réponse à la crise aiguë du logement sévissant à Dakar. Concernant les établissements financiers et les sociétés immobilières promotrices, certes l’occasion a été bien saisie de tirer profit de la présente opportunité économique, mais leur mérite le plus reconnu aura été d’avoir donné à des travailleurs de toutes professions et aux ressources économiques et financières de différents niveaux la chance de pouvoir accéder à la propriété privée. Cependant, aujourd’hui, cette volonté de l’Etat et les objectifs des établissements financiers et des sociétés immobilières promotrices risquent d’être engloutis par la gravité des problèmes environnementaux apparus, en rapport avec le choix du site d’implantation.