Vu la manière dont le Sénégal est gouverné, un pilotage à vue, on peut, sans crainte d’être contredit, dire que la montagne «23 juin» a accouché d’une fourmi. Macky rétropédale et fait des virages mortels à 180 degrés. Il se dédit et se renie à tout bout de chemin, sans sourciller. De la gouvernance sobre et vertueuse du début de la deuxième alternance, on retombe dans la gouvernance sombre et verbeuse à cause de la realpolitik. Et cette façon de faire de la politique est contraire et contradictoire à ce qu’on nous avait promis dans l’euphorie de la victoire. Une pratique de la politique aux antipodes de celle du Président Mamadou Dia, dont on dit qu’il est le maître à penser, l’inspirateur du programme yoonu yakkute, que dis-je, yoonu yokkute basé sur la décentralisation. Cependant dans ses mémoires, le Maodo déclinait ainsi sa conception de la politique : «Nous faisons de la politique en tant que intégration de la cité, de la communauté humaine, mais non de la politique en tant que conquête et conservation du pouvoir.»