Au Sénégal, le fichier électoral a été au cœur des contentieux électoraux. Il a constitué pendant longtemps la pomme de discorde entre le pouvoir et l’opposition, amenant les observateurs à considérer que l’histoire des élections, au Sénégal, c’était l’histoire de la contestation des élections. Mais, depuis les deux alternances politiques intervenues en 2000 et 2012, à la suite de scrutins transparents, on a pensé que notre pays était désormais entré dans «l’ère de la fin de la contestation des élections. »
Archives journalières : 21 juin 2016
Nous sommes des enfants du Sahel. Nous avons joué sur son sable et respiré son air chaud et enveloppant. Nous avons grandi sous son soleil ardent. Avec son peuple, nous avons partagé nos joies et peines, appris et compris le sens de la vie. Ce peuple est composé de nos frères, nos sœurs, nos filles, nos fils.
L’avènement de la seconde alternance a été une occasion pour revoir et faire avancer notre système de gouvernance depuis notre accession à la souveraineté nationale jusqu’à nos jours.
Vu la manière dont le Sénégal est gouverné, un pilotage à vue, on peut, sans crainte d’être contredit, dire que la montagne «23 juin» a accouché d’une fourmi. Macky rétropédale et fait des virages mortels à 180 degrés. Il se dédit et se renie à tout bout de chemin, sans sourciller. De la gouvernance sobre et vertueuse du début de la deuxième alternance, on retombe dans la gouvernance sombre et verbeuse à cause de la realpolitik. Et cette façon de faire de la politique est contraire et contradictoire à ce qu’on nous avait promis dans l’euphorie de la victoire. Une pratique de la politique aux antipodes de celle du Président Mamadou Dia, dont on dit qu’il est le maître à penser, l’inspirateur du programme yoonu yakkute, que dis-je, yoonu yokkute basé sur la décentralisation. Cependant dans ses mémoires, le Maodo déclinait ainsi sa conception de la politique : «Nous faisons de la politique en tant que intégration de la cité, de la communauté humaine, mais non de la politique en tant que conquête et conservation du pouvoir.»
A Didier AWADI, « La poésie c’est mettre des mots sur des sentiments ». Si maintenant les gens préfèrent le flow, les versets et les vers aux discours, c’est qu’il y a décidément un mal profond pour ne pas dire un spleen poignant qui ronge le cœur de la majorité des sénégalais.