Archives journalières : 27 juin 2016
Dormons jeunesse dorée et au diable tous nos soucis! Oublions donc le chômage massif, le manque d’investissement, la crise scolaire et universitaire, la grâce présidentielle accordée à celui qui aura tenu en haleine tout un peuple pendant quatre longues années.
À la lumière des scénarii de la scéne politique sénégalaise, l’on serait tenté d’affirmer sans risque de nous tromper que l’éthique qui doit y être le lit de tout acte est en effritement total. Le cheval s’amourache avec la truie engendrant un produit hybride ni cheval ni truie. Le diable d’hier peut opportunément devenir l’ange et le bel allié d’aujourd’hui.
Avant d’indiquer en quoi l’habitat humain est une entrée gagnante pour la promotion d’un Sénégal conquérant et émergent, il est important de clarifier et de dégager les divers changements que les trois quarts de siècle (75 ans) d’expérience du développement ont apportés au pays dans la gestion et le développement urbain. A première vue, il est possible de noter un double changement. Le changement dans la façon de traiter les espaces urbains et un autre changement lié à un renouvellement des textes règlementaires et juridiques. D’abord, les textes ont, en effet, voulu s’attaquer à la complexité de la ville et ont constamment installé l’institution municipale dans un régime extrêmement mouvant.
Ils vont encore certainement « sauver l’année scolaire » ! Comme on sauve un malade en lui amputant une jambe, un rein ou un bras. Les infortunés parents d’élèves se montreront soulagés d’avoir économisé quelques francs CFA qu’aurait coutés une année blanche ou invalide. Et tant pis pour le niveau des apprenants. Le Gladiateur de son coté, sera tout heureux d’avoir renforcé son budget électoral, certain que son volume et son poids seront plus déterminants que l’humeur des électeurs dans sa quête d’un second mandat annoncé comme improbable par ceux-là mêmes qui avaient prédit contre toute logique son avènement à la tête de Ndoumbélaan.
La libération de Karim Wade n’est plus un sujet de spéculation persistante ; elle est désormais une réalité regrettable. L’annonce de la libération de celui que la justice sénégalaise a présenté, depuis 2012, comme le plus grand criminel financier du pays, est symptomatique d’une pratique inique qui continue de causer une mortelle hémorragie financière et porte un coup dur aux caisses de l’Etat. Nous assistons à l’apologie et à l’institutionnalisation de la mal-gouvernance. En graciant Karim Wade, qui est d’ailleurs un ancien frère de parti – même avec l’excuse que la constitution le lui autorise – Macky Sall valide le constat déjà patent que sa gestion ne rompt aucunement avec celle de son prédécesseur qui a transformé l’Etat en une puissante industrie de production de milliardaires qui, jusqu’à des périodes récentes, étaient comparables à des quémandeurs en quête de pitance.
Le débat politique public s’appauvrit de plus en plus du fait qu’il tourne autour de type deux discours : un discours de type dénonciation sans force de proposition produit par l’opposition et un discours de type défense sans apport d’information chiffrée porté par la mouvance présidentielle.