Je suis à la fois surpris et très déçu de vos accusations à l’encontre de monsieur Idrissa Seck. Souffrez qu’il puisse se prononcer sur les affaires du pays. Son point de vue sur la libération de monsieur Karim Meissa Wade n’est pas un crime ni un sacrilège. Il a usé de sa liberté pour apprécier en toute objectivité les conditions de la sortie de prison de Wade fils. Monsieur Idrissa Seck n’a pas montré aucun état de cruauté ou de méchanceté. La sortie en catimini de Karim Meissa Wade semble donner raison à l’ancien premier ministre.
Pourquoi diable dans ce pays, tout citoyen qui exerce son droit de regard sur les affaires de la République est voué aux gémonies ? Êtes vous tant redevable aux Wade pour vous permettre de traiter monsieur Idrissa Seck de menteur et de voleur. Ce dernier n’a pas menti en évoquant un deal sciemment organisé par le président Macky Sall sous la demande et la bénédiction du Qatar. Le jet privé qui a été affrété pour extirper monsieur Karim Meissa Wade du territoire n’est pas descendu du ciel incognito , les autorités savaient et ont autorisé sa présence à l’aéroport Léopold Sedar Senghor. Sur ce point, vous avez tout faux de le traiter de menteur.
En quoi monsieur Samuel Sarr la libération de Wade fils est le fruit de la magnanimité et de la reconnaissance de Macky Sall à l’égard de l’ancien président maître Abdoulaye Wade ? Par contre votre jugement de valeur sur ce point est en porte à faux avec la réalité des faits. Si le président Macky Sall n’avait pas reçu les recommandations du groupe de travail de l’ONU et l’intervention du Qatar sous forme de contribution au PSE, je suis convaincu que monsieur Karim Meissa Wade allait purger encore sa peine de prison. Macky Sall n’est pas un gentil. Il est rancunier et par le biais de Karim Meissa Wade, il a voulu se venger de maître Wade . Vous n’avez pas le droit de lui donner des qualités qu’il est très loin de posséder. Avec toutes les brimades que le PDS a subies depuis le début de la seconde alternance, il est déconcertant que vous vous réveillez de votre long sommeil ( votre passage en prison y est sans doute pour quelque chose ) pour prendre la défense d’un individu qui veut détruire l’héritage de maître Abdoulaye Wade.
Monsieur Idrissa Seck ne mérite pas cet acharnement de votre part. Quant à vos accusations de voleur, le moment est très mal choisi. Pourquoi vous n’aviez pas à l’époque de sa mise en accusation sur les chantiers de Thiès montré à la justice vos preuves ? Pourquoi vous avez gardé le silence sur un vol de 74 milliards de francs CFA ? Pourquoi vous n’avez jamais rendu compte sur votre gestion calamiteuse de l’énergie ? Vous êtes accusé par le procureur spécial de la CREI Alioune Ndao d’enrichissement illicite et c’est la faute du président de la République si vous êtes encore en liberté. Votre place devrait être au banc des accusés à côté de monsieur Karim Meissa Wade.
Cette sortie ne vous honore point. En bon citoyen, qu’attendez vous monsieur Samuel Sarr pour transmettre au procureur de la République les preuves du détournement de deniers publics commis par monsieur Idrissa Seck ? Il vous est facile et malhonnête d’accuser une personne sans pouvoir apporter le moindre début de preuves. Défendre un homme ne justifie pas le fait de jeter l’anathème sur autrui. Vous êtes sur le point de prêter le flanc aux pourfendeurs de Idrissa Seck sur les accusations de détournement de deniers publics à l’instar du ministre Mame Mbaye Niang. Si le régime de Macky Sall détenait les preuves de la culpabilité de l’ancien premier ministre Idrissa Seck, il aurait procédé à son arrestation depuis belle lurette. Si vous n’êtes pas en mesure d’apporter les preuves de vos accusations, je vous prie d’avoir la décence de garder le silence et de faire profil bas.
Si au Sénégal, la justice était indépendante et les procureurs courageux et insoumis, jamais Mame Mbaye Niang ne se retrouvait ministre de la République vu son degré d’implication dans les guérilla urbaines ayant occasionné la mort de plusieurs citoyens sénégalais en 2012. Il devrait être traduit en justice pour troubles à l’ordre public ayant entraîné morts d’hommes et destruction de biens publics et privés. Ainsi va le Sénégal. Les délinquants par un tour de magie parviennent au sommet et se permettent de narguer les paisibles citoyens alors que leur place est en prison pour de longues années.
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