En dépit de la consistance des ressources investies dans le secteur, le ministère de l’environnement du Sénégal peine à accomplir convenablement sa mission régalienne. Ce département ministériel stratégique, dont dépend la performance des autres ministères, oscille malheureusement depuis deux années entre service minimum, indifférence et attentisme. En effet, devant la pression des urgences écologiques dans toutes les régions de notre pays (qui ont pour nom : pollution industrielle à grande échelle du Cap vert, de Gandon et de Richard Toll, empoisonnement massif et sans précédent des eaux du Sénégal et du lac de Guiers – ce qui risque d’engendrer dans moyen terme une crise dans l’approvisionnement en eau potable de nos villes-, disparition rapide des réserves forestières dans le Fouta et surtout en Casamance où le trafic international de bois à atteint des proportions alarmantes, gestion calamiteuse des ordures ménagères par les municipalités, exploitation illégale du sable marin et engloutissement de villages côtiers dans les eaux océaniques pour ne citer quelques problèmes), l’autorité ministérielle en charge de l’environnement s’emmure dans un mutisme insupportable et dans l’inaction. Sans propositions concrètes, elle est aux abonnés absents sur le terrain, sur les plateaux de télévision et de radio. Elle n’apporte aux populations sinistrées ni réconfort ni proposition de solutions de sortie de crise.