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Histoire Générale Du Sénégal : Monsieur Le Professeur Iba Der Thiam, Cheikh Mahfouz Vous Attend !

Histoire Générale Du Sénégal : Monsieur Le Professeur Iba Der Thiam, Cheikh Mahfouz Vous Attend !

« L’histoire générale du Sénégal des origines à nos jours » est en écriture. Cette importante initiative est née d’une idée du Professeur Iba Der Thiam, en 2013 et a bénéficié de la caution de l’Etat, à travers l’appui du président de la République, Macky Sall, depuis décembre 2013. C’est « l’écriture d’une histoire globale qui transcende les querelles d’écoles, pour prendre en charge toutes les problématiques humaines, économiques, politiques, sociales, culturelles, stratégiques, religieuses, etc ». 

D’après le Professeur Iba Der THIAM, Coordonnateur Général du Comité en charge du dossier, « au total, nous aurons, à dessein, 20 volumes thématiques, auxquels il convient d’ajouter le dictionnaire d’histoire et l’édition abrégée, soit 22 volumes de 500 à 800 pages avec une iconographie riche, des photos, des textes, des diagrammes, croquis, dessins, etc ». Cette déclaration avait été faite à l’occasion du séminaire de planification et de programmation, tenu le 29 et 30 mars 2014 afin d’entrer dans la phase active.

Un parterre d’intellectuels avait participé à cette rencontre : des historiens, géographes, sociologues, anthropologues, linguistes, philosophes, archivistes, juristes et économistes. Étaient également présents, des spécialistes des littératures orales, arabophones, francophones, des sciences religieuses, des traditionnistes et des informaticiens. Cette importante rencontre a vu la validation des rapports des 5 commissions mises en place en vue de la réalisation de ce projet.

Toujours selon Iba Der Thiam, « les premiers volumes seront déposés fin juin 2015. On peut dire qu’à la date d’aujourd’hui, le projet est bien avancé. Les premiers manuscrits seront déposés fin juin-début juillet 2015 et les premiers volumes devraient, s’il plaît à Dieu, être prêts fin décembre 2015-début janvier 2016 ».

Toutes nos félicitations Monsieur le Professeur et Coordonnateur Général pour cette excellente initiative et cette noble mission. Si j’ai pris mon clavier pour écrire ces quelques mots, c’est d’abord pour vous remercier et à travers votre personne, Son Excellence Monsieur le Président de la République qui a accepté d’accompagner cette belle initiative.

Cependant, permettez-moi de vous informer que certaines zones du Sénégal que vous connaissez bien et qui regorgent d’histoires, attendent toujours votre équipe alors que nous sommes en juillet 2016. C’est le cas de Darsalam Chérif ou Binako dans la région naturelle de Casamance. Ces foyers religieux ont été fondés par Cheikh Mahfouz ould Abba.

Qui est Cheikh Mahfouz ould Abba ?

Monsieur le Professeur, né en 1855 à Hoad, en Mauritanie, Cheikh Mahfouz Ould Cheikh Abba repose à Darsalam Chérif dans le département de Bignona depuis 1919.  Il a œuvré, dans la non-violence, à l’islamisation du peuple Diola et Balante de la Casamance naturelle.

D’après les écrits de Cheikh Chamsidine Haïdara, son 4e Khalife, «à l’arrivée de Cheikh Mahfouz, aucun terroir n’était islamisé, de Kafountine à la rive droite du fleuve Soungrougrou, à Marsassoume. Toutes les tentatives d’islamisation du peuple diola avaient jusque-là échoué. Des jihad ont été enclenchés par certains, mais n’ont pas connu de succès, les forêts de la Basse Casamance étant impénétrables et les Diolas n’y laissaient personne accéder. » 

Au pays Diola, Cheikh Mahfouz commença à islamiser par le Fogny Diabancounda, avec comme premier disciple, Mamady Diabang. Ensuite, il rallia le village de Tambacounda à cheval, entre la Gambie et le Sénégal qui le mènera à Darsalam qu’il fonda en 1900. L’accueil et l’hospitalité des Diolas qui le voyaient pourtant au tout début, comme un colonisateur, lui ont valu un succès éclatant dans la zone du Fogny, avant qu’il ne rejoigne le Blouf où il entra par Tiobong et commença à convertir par Mandégane. Après cette zone, cap sur Kalounayes, entre Bignona et Ziguinchor qui sera suivi de celle du Balantacounda.

Si au pays diola, Cheikh Mahfouz n’avait pas connu de difficultés majeures, ce ne sera pas pareil au pays Balante, peuple qui a manifesté de la résistance farouche. Malgré cette résistance, il a réussi, dans la non-violence, à les faire épouser la dernière des religions révélées.

Sur son itinéraire, il a réussi à fédérer peuls, balantes, diolas, mandingues, lébous, pépels, etc., autour de la religion du Sceau des Envoyés, Seydina Mohamed (PSL). Ne se limitant pas seulement à la Sénégambie, Cheikh Mahfouz contribua à l’islamisation de certains peuples du Mali, de la Guinée, de la Guinée Bissau et de la Gambie.

Monsieur le Professeur, dans le Cahier du Ramadan du 05 juillet 2016,  le Journal L’Observateur y a consacré un article. Interpellé, un de ses petit fils dira : «cette contribution du Cheikh à l’intégration des peuples, tant souhaitée par nos Etats, a mis en évidence l’importance stratégique de véhiculer son œuvre à travers l’histoire générale du Sénégal, afin que nos peuples puissent en tirer profit. Ses œuvres ont été poursuivies avec succès par ses différents Khalifes. »

Ce riche patrimoine est aujourd’hui légué à Cheikh Atab ould Cheikh Chamsidine Ould Cheikh Mahfouz qui, à travers des actions, œuvre sans relâche pour un retour définitif de la paix dans cette partie sud du pays, otage d’un conflit entre le Mouvement des Forces démocratiques de la Casamance et l’Etat du Sénégal.

Je tiens à adresser tous mes remerciements et félicitations au Journal L’Observateur qui a fait ce travail de recherche.

Monsieur le Professeur, après la parution de cet article, j’ai pris la peine de vérifier, si une mission du Comité que vous dirigiez depuis décembre 2013, est arrivée à Darsalam Chérif, à Binako, à Mahmoudan Chérif ou à Daroul-Khairy, dans les régions de Ziguinchor et de Sédhiou. Malheureusement, ma surprise était grande, car la réponse était simple : « pas encore, nous avons juste vu ça à la télévision ».

C’est ainsi que j’ai pris l’initiative de faire cette modeste contribution afin qu’on puisse donner à Cheikh Mahfouz ould Abba la place qui lui revient de droit dans cette « histoire générale » que vous êtes en train d’écrire. Dans l’article de L’Observateur, on a cité les écrits de Cheikh Chamsidine. En d’autres termes, Monsieur le Professeur, vous avez déjà des sources d’informations fiables  pour apprécier et restituer la vie et l’œuvre de ce saint homme.

En vous souhaitant bienvenue dans la maison de Cheikh Mahfouz, recevez toutes mes félicitations, encouragements et prières.

 

Talibouye AIDARA

Communicant/Journaliste – Email : ibneabba@yahoo.fr

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