C’est la question que je me pose quelques jours après la campagne qui a marqué la Semaine nationale de la prévention routière.
Ce n’est certainement pas le procès des services en charge de la prévention routière dont il est question ici, malgré la grande ingéniosité qu’ils déploient pour sensibiliser les usagers de la route, notamment la catégorie particulière des conducteurs d’automobiles et de motos.
Ce dont il s’agit, et qui justifie ce cri du cœur, c’est le spectacle inouï qui s’offre à nous chaque matin, que dis-je à longueur de journées, sur l’axe dénommé Ancienne piste et qui passe devant le domicile de Cheikh Béthio Thioune, et sur le tronçon qui va jusqu’à Liberté 6.
Le spectacle est complètement surréaliste !
C’est à croire que notre ville Dakar est une ville sans loi, alors qu’on vient de nous infliger un plan de circulation qui déroute tout le monde sur l’axe de Liberté 6-Boulangerie jaune, on laisse l’anarchie, la grande débrouille s’installer dans la circulation sur cette voie.
Le sens de la campagne de prévention routière est-il perçu par nos compatriotes dakarois ? La réponse est non, trois fois. Alors, il reste la cravache financière qui, me semble-t-il, est la plus efficace. Oui, il faut frapper à la poche des contrevenants non de manière symbolique mais dissuasive. C’est mon avis.
L’anarchie, l’insolence, l’indiscipline voire le comble de l’ironie se le disputent entre des conducteurs véreux qui n’hésitent pas à faire un demi-tour sur la route, ou la traverser à partir des cités riveraines, alors que les voitures arrivent en sens inverse à vive allure.
Un simple bras tendu en l’air avec arrogance vous signifie de vous arrêter, le reste on le présume : on obtempère ou c’est le clash. Dans quel pays sommes- nous ?
Ne parlons pas des charretiers qui, perchés sur leur attelage avec deux, voire trois fûts remplis d’eau prennent la diagonale des 2 voies sans souci et qui ne trouvent alors d’autres réponses aux coups de klaxon d’automobilistes ou de conducteurs de scooter que des balancements de bras qui renseignent sur leur incorrection. Langage de charretier quand tu nous tiens !
Nous ne pouvons rester dans l’expectative et attendre passivement que le cruel destin s’abatte un matin sur de pauvres citoyens sur le chemin de leur travail et arguer du Ndogalu Yalla. Non, notre capacité d’indignation nous l’exprimerons sans réserve, car nous sommes tous concernés en tant qu’usagers de cette voie qui a fini de mettre tout le monde d’accord qu’elle est dangereuse, du fait de l’indiscipline caractérisée d’individus (camionneurs, apprentis mécaniciens, charretier, simples automobilistes, motocyclistes,…) sans aucune considération pour les dispositions du Code de la route ou ce qui en reste sur cet axe.
J’interpelle ici les autorités de la sécurité routière pour que des mesures énergiques soient prises avant que l’irréparable ne se reproduise alors une énième fois sous nos yeux.
A bon entendeur !
Mamadou NDAO
Usager de la route,
Liberté 6 Dakar