Nous ne connaissons pas la mesure disciplinaire entamée à l’encontre de l’inspecteur principal des impôts Ousmane Sonko et les conséquences de celle-ci sur sa carrière, mais ce conflit est assez sérieux pour notre démocratie pour qu’on s’y penche. Nous trouvons brutale et préjudiciable la sanction à l’encontre d’Ousmane Sonko. Il est certes tenu par un certain devoir de réserve comme le relève mon aîné Ibrahima Séne du Pit, mais en plus d’être ce patriote qui est un très bon agitateur d’idées, il est surtout un chef de parti dans une démocratie qu’on veut grande comme la nôtre. Nous ne rentrerons pas tout de même dans le juridisme du droit du travail.
Nous jugeons réducteur qu’on le qualifie de «lanceur d’alerte». Ousmane Sonko assume une responsabilité beaucoup plus noble et respectable, et cette fonction est une mission, un engagement pour son pays : c’est d’être membre fondateur de parti politique et de surcroît président de ce parti aux aspirations républicaines. Et pour cet engagement, il mérite notre soutien et notre accompagnement tant que son engagement partisan milite pour l’intérêt général. Ce à quoi il s’essaie avec justesse sur bien des sujets.
Par ailleurs, si nous avions son attention, entre deux compatriotes, nous lui aurons demandé de revoir sa démarche en termes d’efficacité dans son rôle. Y mettre plus de pédagogie, de stratégie pour mieux protéger Pastef qui ne lui appartient plus mais qui appartient à tous les citoyens et républicains qui se reconnaissent dans ses combats, et ce Pastef a besoin de son leadership. Le rôle principal d’un chef de parti aussi prometteur et utile qu’il incarne, ce rôle n’est pas d’être un lanceur d’alertes, ce serait trop peu, mais «constructeur d’un idéal politique et d’une transformation sociale progressiste» et pour y arriver, nous lui souhaitons de réussir devant bien d’autres obstacles et challenges qui seront sur son chemin, pour continuer à être et surtout de confirmer qu’il peut et sait être un leader, «ce leader complet qui a de la consistance». A n’en douter, il méditera cette petite réflexion prospective, si celle-ci lui parvenait. Nous faisons confiance à ses intelligences, car être inspecteur principal des impôts de son état est une performance honorable dans un parcours, et ce qui nous donne un espoir générationnel fort tant les talents sont nombreux et complémentaires dans cette génération de quadras qui s’affirme de plus en plus dans l’espace public.
Il n’est pas inutile d’ouvrir un début de réflexion de ce que devrait être notre engagement et nos objectifs devant l’attente du pays par rapport à cette génération montante de leaders qui suscite beaucoup d’espoirs. Par contre, pour relever les défis face auxquels nous sommes, ce pays n’a pas besoin de politique spectacle qui pourrait nous réduire à des perturbateurs de la quiétude du système en place, quel que soit le système. Mais nous devrions œuvrer tous les jours dans le sens d’aller dans la profondeur et le sérieux de l’analyse de nos problèmes de développement. Il faudra leur trouver des solutions économiques et sociales réalistes et viables, en usant de tous les leviers: anthropologiques, sociaux, d’éducation, dialogue social apaisant et de qualité, financiers, de gouvernance, d’intelligence économique, environnementaux, politiques et autres. Ceci est une urgence et on aura certes besoin de l’inspecteur Ousmane Sonko pour ce travail avec les autres centaines et milliers de leaders qui émergent!
Quant à l’Etat qui est employeur dans ce conflit, nous l’invitons à plus de clémence, de retenue et de responsabilité. On ne peut pas rudoyer un citoyen chef de parti de la sorte, de surcroît qui dénonce des choses qui rentrent dans notre entendement sur certains points, car nous ne sommes pas en accord ou réceptif à toutes les dénonciations ou déclarations de M. Sonko. Ces méthodes qui le rudoient, nous le Sénégal, les a connu et nous les pensions révolues. L’évocation de certains noms suffirait pour réécrire certains parcours qu’un ordre établi à voulu briser : Cheikh Anta Diop, la génération des leaders de Mai 68 : Blondin Diop, Salam Kane, Bathily etc. Dansokho, Abdoulaye Wade et plus récemment Macky Sall etc.
Qu’Allah te protège et t’inspire monsieur Sonko, pour un comportement et une attitude qui inscrira ton combat dans la longévité. Mieux vaut être utile que martyr, cher compatriote.
Patriotiquement.
Mohamed LY
thinktank.ipode@gmail.com
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