«Il est impardonnable de maltraiter une créature sans défense ; surtout l’innocence, la fragilité et vulnérabilité d’un enfant ! L’enfant est un don de Dieu.» Sainte Mère Térésa servante des Pauvres («Um al – Nasakim» – la mère des pauvres – l’appelaient affectueusement les musulmans indiens – de l’Inde). Il est des gens que la vérité effraie et pourtant, libératrice, il n’y a rien de plus beau. Celle-ci étant nue, une évidence qui s’impose à l’esprit par son caractère de certitude, nous désapprouvons, condamnons et dénonçons : Dakar, ville des villes, métropole, vitrine-prestige du Sénégal, centre commercial de l’Afrique de l’Ouest et ex-capitale de l’Aof, est présentement un dépotoir de rebut… réceptacle et cité dortoir de plaies humaines, de tous les miséreux de la sous-région ; sans aucune gêne, toutes les plaies… tares humaines y sont déversées et que nous croyons devoir supporter au nom d’un certain «respect de la libre circulation des hommes et des biens».
Le Sénégal se réjouit de l’intégration africaine des peuples, applaudit à une bonne entente entre les Nations et encourage vivement la libre circulation des hommes et des biens ; il est certes dans les meilleures dispositions, toujours prêt à défendre l’idéal de cette cause, une entreprise exaltante en soi, mais s’imposera tout aussi, comme toujours, une grande exigence d’honnêteté, respectant rigoureusement la loyauté dans ses rapports avec ses voisins : que cela soit sur la base d’hommes et de femmes sains qui se déplacent… affichent et véhiculent une bonne santé ; en somme, qui présentent l’image reluisante d’«un esprit sain dans un corps sain». Prise de conscience d’où chaque pays sera appelé et invité à assumer ses responsabilités : prendre en charge ses propres malades, panser ses propres plaies… et trouver la solution idoine qui puisse éradiquer ces maux ; trouver les moyens de fixer ses mendiants aveugles, souffreteux, miséreux, déshérités, loqueteux et autres écorchés de la vie chez eux ; les retenir dans leur localité, favorisant ainsi la réinsertion sociale de tous ces laissés pour compte et faciliter leur réintégration dans leur milieu naturel et retrouver leur environnement.Voilà la démarche à entreprendre qu’on peut appeler responsable. C’est la voie à suivre, car celle du salut.N’invoquons surtout pas la charité chrétienne et la solidarité musulmane, il n’est nullement question de cela ici. N’appelons donc pas la Bible et le Coran à la rescousse ; il s’agit là de respect et de considération de l’autre et d’assumer une responsabilité ; de s’acquitter d’une fonction soignant les relations interétatiques, assurant ainsi une entente cordiale entre pays voisins.
Ces temps derniers, la vie des taalibé est sur la sellette et défraie la chronique.Que les musulmans, nos frères et sœurs en Abraham, pardonnent la crudité de ses propos à leur compatriote chrétien, mais balayer d’un revers de l’esprit, l’ampleur envahissante et inquiétante de la mendicité dans notre pays, habillée d’une audace suffocante parce que lucrative, la religion comme couverture, n’est pas responsable et ne fait pas sérieux. Même si la mendicité est tolérée – nous disons bien tolérée et non encouragée en islam, c’est-à-dire l’admettre parce qu’on ne puisse faire autrement, la laisser subsister malgré soi-, il n’est dit nulle part, en notre connaissance, qu’on doit livrer l’innocence frêle des taalibé – sales, en guenilles… vêtements en lambeaux, plaies suppurantes, morve qui coule… sans hygiène – aux dangers et tentations multiples et complexes de la rue…D’où tenez-vous cette pratique que vous encouragez, messieurs les doctes censeurs ? Ne nous dites surtout pas que c’est de la religion du Prophète Muhammad (la paix sur lui).
Notre défunt père (paix à son âme) nous avertissait que Dieu nous demandera un jour des comptes de la gestion de nos enfants : «Je vous ai confié des innocents, des enfants qui ignorent le mal, qui ne sont pas souillés par le mal, qu’en avez-vous faits.»De grâce, n’engageons pas l’islam qui prône la propreté, la beauté et la probité, exalte le culte de l’excellence aux basses manœuvres, considérations et interprétations qui nous arrangent. Décidément, l’islam a bon dos. N’abusons toujours pas de son grand cœur et de sa bonne influence !
Parents dénaturés
Mais tous ces taalibé, ces 8 000 jeunes gueux, ont bien des parents ? «Ana séen waayjur ?» Où sont-ils donc pour se départir de leur devoir et se décharger sur d’autres – une fuite de responsabilité-, pour élever et éduquer ceux qu’ils ont mis au monde et qui n’ont jamais demandé à naître et dont la charge de la garde et de la sauvegarde leur a été confiée par Allah ? – «Fu ñu né ngay laacc ? Xana ci lu léen néex ; ñu gi fi di le dëgg, di jur di ték té du ñu léen toppato.»- Comme le devoir est une obligation morale, la responsabilité est aussi une obligation morale. «Qéen du jur doom di ko saanni.» Couver ses enfants, sa progéniture, s’en occuper entourés d’une tendre sollicitude, c’est accepter le poids de cette responsabilité d’être père. Faire des enfants, c’est accepter à assumer une responsabilité. Quand on n’a pas la possibilité de s’occuper… prendre en charge des enfants, on ne les met pas au monde pour les jeter après en pâture et à la merci des intempéries… et des dangers de la vie. Dieu les nourrira… les entretiendra, «gemiñ yu yàlla ubbi…» est une fatalité, une fuite de responsabilité et une négation de son devoir qui n’engagent pas Allah. Dans ce cas, si Dieu doit endosser le poids de toute notre vie, où est la responsabilité de l’homme dans ses actes de tous les jours ? Quelle sera sa participation à son bonheur et à la réalisation de son destin ? Où est donc son mérite ? Allah, qui n’est pas un égoïste, a certes tracé notre destin,- c’est indéniable -, mais Il nous associe et convie à y prendre part, avoir un rôle actif pour accomplir le grand projet de notre vie.
Elevés à vivre… à évoluer dans l’insalubrité, à apprendre et réciter les versets du Saint Coran dans la saleté et à prier dans la malpropreté «l’habitude étant une seconde nature»-, comment voulez-vous que ces enfants soient demain des musulmans modèles ? Car «la propreté est la moitié du culte», nous retenons du prophète de l’islam (la paix sur lui). Celui qui n’a rien reçu ni retenu ne peut rien offrir, puisqu’on ne peut donner que ce qu’on a. L’enfant, devenu adulte, ne peut apporter à sa société que ce qu’il a appris, reçu et retenu de la cellule de base qu’est la famille ; pétri, moulé et modelé dans le creuset familial où lui ont été inculquées les valeurs morales, sociales, humaines et esthétiques – l’école étant un complément, un appoint important à son éducation et à sa formation, nous confirmons -, l’enfant ne peut offrir à son pays et à ses compatriotes, concitoyens, que ce qu’il a mémorisé et pratiqué. C‘est ce qu’il a reçu. Privé d’affection, de tendresse voire d’humanité, d’un milieu chaleureux, comment peut-il offrir demain transport…effusion…amour, déshumanisé, sous humanisé qu’il est ?
Quand le corps souffre de malnutrition et de sous-alimentation, est mis en diète, martyrisé, à l’abandon, rejeté, l’âme souffre avec ce corps privé d’amour, d’affection et d’alimentation, de respect et de considération. Et Al-Husayn Ibn MansûrAl Hallàg- 858–922 -, poète mystique musulman, fut torturé et supplicié sans jamais abjurer sa conviction que l’âme et Allah sont unis. Profonde pensée, méditation qui rejoint «Tout homme est une histoire sacrée» que proclame l’évangile de Jésus-Christ. Assurément, quand le corps souffre de maltraitance, est sevré, privé d’affection, d’amour et d’entretien, blessé dans son équilibre et son épanouissement, l’âme ressent ces manques, subit la souffrance du corps. Saisiront, comprendront aisément nos assertions ceux qui se sont abreuvés aux sources lumineuses des arcanes mineurs, moyens et majeurs de l’islam.
Nos autorités, de concert avec nos guides religieux chrétiens et musulmans, chefs coutumiers et traditionnels, doivent trouver une solution à la situation de ces taalibé, enfants désœuvrés, maltraités, exploités, manipulés, martyrisés, qui souffrent d’affection… un amour confisqué, blessés dans leur dignité. Ils sont partie intégrante de nous-mêmes, membres à part entière de la grande famille sénégalaise. Pourquoi donc sont-ils si heureux et pas nous ? Pourquoi ont-ils toutes les chances avec eux et pour eux seuls ? Expliquez-nous pourquoi le bonheur se manifeste à eux seuls et pas à nous ? Questions pertinentes des taalibé en pleine adolescence qui méritent d’être posées à leurs procréateurs et à nous tous parents. Des questions sans réponse qui alimentent leurs frustrations… et marginalisation et éveillent la bête immonde tapie en leur tréfonds, comme en chacun de nous. A l’extrême de l’insupportable, le regard noir et oblique, un rictus qui confisque le rire miroir du cœur, des idées noires en gestation… fins prêts à tout pour satisfaire leurs envies… et pourvoir à leur subsistance.
Nous ne pouvons effacer de notre souvenir cette nuit rouge du lundi 3 mars 2013, destin tragique de sept corps d’enfants – «taalibé» découverts rôtis calcinés dans la fournaise de la rue 6 angle 19 à la Médina ; depuis, l’espace public de notre pays n’a cessé de bruire… de la malédiction qui semble marquer la vie de ces jeunes compatriotes abandonnés à eux-mêmes, exposés, exploités, martyrisés. Martyr des taalibé, un océan de misères et de frustrations de jeunes délinquants livrés aux vents et courants de la vie, qui est sur la sellette et dont la prise en charge – ce qui n’est pas tôt – défraie la chronique ces temps derniers. Et ce qui nous titille la langue, nous le disons tout haut et sans ambages : le Sénégal ne peut endosser et prendre à son compte, assumer toutes les misères, indigences de la sous-région. Rudesse d’une remarque certes, mais vérité vraie bien qu’enrobée d’un ton persifleur. Pour parler clair, c’est un cas embarrassant ; une telle charge nous met dans une situation impossible. «Loolu munul né ; meneñuko, atanuñuko. Gaddu ay ndool késé ték ci yu féebar, suux ci ndool ngay mujé. Amul bène garab.»
Les 8 000 taalibé, quelle solution ?
(Les 30 mille autres exilés -taalibé et mendiants- seront convoyés, transportés chez eux, rapatriés dans leur pays. «Mu jeex tak».) Et après ? Tout d’abord, en premier lieu, les recenser… puis les identifier et ficher. Et après ? En dehors de la région de Dakar, s’étendent des terres vierges et fertiles, grandes étendues qui ne demandent qu’à être défrichées et exploitées. Les tapis de verdure qu’elles nous offrent durant l’hivernage sont assez édifiants. Des terrains donc à déblayer… et aplanir, en faire une surface prête à accueillir la création d’un «Village d’études et de formation pour l’enfance déshéritée» : «Daaray njabooti l’islam.» Retiré et tranquille, ce dernier serait constitué de constructions préfabriquées : dortoirs, infirmerie, une école coranique doublée d’une française (les doter d’un bon niveau, nettement au-dessus de la fin d’études primaires) ; mosquées, terrains de sport, salle de loisirs, logement du personnel, champs et fermes d’expérimentation, à l’élevage et à l’agriculture, à l’image des «Kiboutzim» (fermes agropastorales communautaires en Israël, qui exportent aujourd’hui près de 5 milliards d’œufs). Un personnel domestique, des gens de maison disponibles et dévoués imprimeront beaucoup de rigueur dans leur tâche quotidienne et pleins d’attention pour les enfants, les traitant avec humanité. Les pensionnaires, entièrement pris en charge, seront suivis d’instituteurs et oustaz chevronnés, de médecins et infirmiers confirmés, de techniciens rompus à l’agriculture et à l’élevage. Et c’est tout ce beau monde qui en fera demain, devenus adultes, de vrais professionnels, des fermiers modèles, aiguillons et véritables vecteurs de développement de notre pays. Voie royale toute tracée pour contribuer… j’ai dit parvenir à un Sénégal émergent.
Et s’imposent des questions : tout cela est beau et séduisant, mais où trouver les fonds pour asseoir cet ambitieux projet ? Comment financer ce rêve ? Avec quel moyen soutenir son fonctionnement ? Interrogations fort légitimes auxquelles nous allons tenter de répondre. L’Etat, l’Unicef, Caritas international, Ong chrétiennes et musulmanes et d’autres Organisations islamiques et Fondations sont là. Les banques et grandes maisons de commerce, sollicitées, accorderont volontiers une subvention annuelle, en plus de nombreux autres dons, couvriront largement son budget de fonctionnement. Le personnel d’encadrement devra être pris en charge intégralement par l’Etat. Cela fait partie de ses attributions et il les assumera. Confier l’aménagement du site identifié et choisi et les constructions préfabriquées à l’Armée, si nous voulons disposer de quelque chose de vraiment sérieux et de durable. Et sollicitant votre consentement, nous proposerons, bien chers compatriotes, un prélèvement automatique mensuel de 100 francs sur tous les salaires des travailleurs en activité et les pensions de retraite, pour participer au financement de cette grande entreprise nationale du cœur. Ce que vous accepterez bien volontiers sans rechigner, car ce montant à caractère symbolique ne fera que raffermir et fortifier notre cohésion nationale et assurer la pérennité de notre solidarité agissante quand la situation l’exige. Dans la diversité de nos langues, races, ethnies, religions, opinions et cultures, ne sommes-nous pas un peuple un but une foi, dans un même élan et sentiment patriotiques ? C’est dans cet état d’exaltation et de grande excitation d’esprit que nous proposons cette entreprise gigantesque, pleine d’avenir. Nous le faisons avec humilité, optimisme et détermination, rêvant de la voir devenir une réalité vivante et palpable, qui fera la fierté de tout le Sénégal et le bonheur de tous.
Un rêveur ? Quoi de plus normal, de plus beau, que de faire un pari gagnant sur l’avenir ? Les rêves d’aujourd’hui ne sont-ils pas les réalités de demain ? Idéaliste ? Tout à fait ; et ce mot, à lui seul, expression d’une attente confiante dans l’action, est source d’espérance. Impossible dites-vous ? Il faut tendre justement vers l’impossible car, comme disait l’autre, «les grands exploits à travers l’Histoire ont été la conquête de ce qui semblait impossible». Pour la voir émerger, surgir de terre, il suffit d’y croire et de la vouloir, car il est une vérité qui est constante : «Rien de grand ne se fait sans passion et ne se réalise sans audace ; et une volonté opiniâtre vient à bout de tout.» Et notre père et distingué compatriote, le Grand royal Cheikh Hamidou Kane, parfaitement imprégné de la situation des taalibé, est tout indiqué pour présider la Commission du projet devant être mise sur pied éventuellement par le président de la République. Et ce sera très bien ainsi. L’inauguration, quel bel exemple de coopération dynamique et de solidarité agissante ce sera ! Une œuvre commune, un acte concret du Dialogue islamo-chrétien à offrir au monde ; et plus près de nous au Nigeria et à son Peuple, et aux «Selekas» (milices musulmanes) et «anti-Balakas» (milices chrétiennes) en Centrafrique où chrétiens et musulmans s’entre-déchirent et s’entre-bouffent comme des bêtes fauves. Bêtise humaine et obscurantisme qui se télescopent. Les pauvres ! Ils n’ont rien compris !
«Dans les grandes œuvres qui sécurisent l’enfance, Allah y plonge toujours Ses deux mains ; Allah adore les enfants grâce à la pureté qui les habite, car Lui-même est Le Pur» (Hadith). Nous allons conclure. Les disciples s’approchèrent de Jésus et lui demandèrent : «Qui donc est le plus grand dans le Royaume des cieux ? Alors Jésus appela un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et dit : ‘’Vraiment, je vous l’assure : si vous ne vous convertissez pas et ne devenez pas comme de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux. C’est pourquoi le plus grand dans le Royaume des cieux est celui qui s’abaisse lui-même comme cet enfant ; et celui qui accueille, en mon nom, un enfant comme celui-ci, m’accueille moi-même ; et ce n’est pas moi seulement qu’il accueille, mais aussi Celui qui m’a envoyé’’ (Marc 9.33-37 ; Luc 9.46-48). Des gens lui amenèrent des petits enfants pour qu’il leur impose les mains et prie pour eux. Les disciples leur firent des reproches… «Laissez venir à moi les petits enfants, leur dit Jésus ; ne les en empêchez pas, car le Royaume des cieux appartient à ceux qui sont comme eux.» Puis il leur imposa les mains, les bénit et poursuivit son chemin (Marc 10.13-16 ; Luc 18.15-17). «Faites attention ! Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, avertit Jésus, car je vous l’assure : leurs anges dans le ciel se tiennent continuellement en présence de mon Père céleste» (Luc 15.1-7).«Et malheur à celui qui persécute et scandalise ces enfants, les fait tomber dans le péché, car il vaudrait mieux pour lui qu’on lui attache au cou une de ces pierres de meule que font tourner les ânes et le précipite au fond du lac» (Marc19.42-48 ; Luc 17.1-2).
A l’instar de Jésus-Christ, son aîné et prédécesseur dans la prophétie de quelque six-cents ans, Muhammad, prophète de l’islam (la paix sur lui), exalte et sacralise l’amour pour les enfants. Des faits rapportés par Abou Qatada al-Ansari : Le Messager d’Allah priait en tenant dans ses bras Oumama, fille de Zainab (sa propre fille à lui) et de «As bin Rabi» a bin «Abdou shams». Lorsqu’il se prosternait, il la déposait par terre et lorsqu’il se relevait, il la reprenait sur lui. (Sahih Boukhari, vol. 1 livre 9, no.495) ; Par Aisha : Les gens avaient l’habitude d’amener leurs garçons au Prophète et ce dernier invoquait la bénédiction d’Allah sur eux. Une fois, un nourrisson lui fut amené et il urina sur ses vêtements. Il demanda qu’on lui apporte de l’eau, en aspergea l’endroit qui était souillé, sans prendre la peine de laver son vêtement au complet. (Sahih Boukhari, vol. 8, livre 75, no.366) ;Par Anas bin Malik : Le Prophète a dit : «Parfois, je commence une prière avec l’intention de la prolonger, mais lorsque j’entends les pleurs d’un enfant, je l’écourte, car je sais que les pleurs de cet enfant troublent sa mère.» (Sahih Boukhari, vol. 1, livre 11, no.677) ;Par Abou Hourayra ad-Daousi : Un jour, le Prophète sortit et je l’accompagnai. Il ne me parla guère et je ne lui parlai point non plus jusqu’à ce qu’il atteigne le marché de Bani Qainouka ; il s’assit dans la cour de la maison de Fatima et demanda des nouvelles de son petit-fils, al-Hassan. Fatima, cependant, garda l’enfant à l’intérieur pendant quelque temps. Je pensai que peut-être elle lui changeait ses vêtements ou lui donnait un bain. Enfin, l’enfant sortit de la maison en courant et le Prophète l’étreignit et l’embrassa, puis il dit : «O Allah ! Aime-le et aime quiconque l’aimera.» (Sahih Boukhari, vol. 3, livre 34, no 333) ;Par al-Bara : J’ai vu le Prophète porter al-Hassan sur son épaule en disant : «O Allah ! Je l’aime, alors je Te prie de l’aimer aussi.» (Sahih Boukhari, vol. 5, livre 57, no.92) ;Par Abou Hourayra : Le Messager d’Allah embrassa al-Hassan bin ‘Ali tandis que al-Aqra’ bin Habis at-Tamim était assis près de lui. Al-Aqra’ dit : «J’ai dix enfants et je n’ai jamais embrassé aucun d’eux.» Le Messager d’Allah lui jeta un coup d’œil et lui dit : «Quiconque n’est pas bienveillant envers les enfants ne sera pas traité avec bienveillance.» (Sahih Boukhari, vol. 8, livre 73, no 26) ;Par ‘Aisha : Un bédouin vint voir le Prophète et lui dit : «Vous, votre peuple, embrassez les garçons ? Nous ne les embrassons jamais !» Le Prophète lui répondit : «Je ne peux pas remettre la miséricorde dans votre cœur après qu’Allah l’en ait retirée.» (Sahih Boukhari, vol. 8, livre73, no27). «Un manque aux sentiments naturels d’affection, d’humanité, de protection et de sécurité, voire de bien-être, de l’état agréable du corps et de l’esprit de l’enfant, l’Eternel fond en larmes», nous enseigne le sage antique.
Les enfants sont une richesse, un don de Dieu, il faut leur offrir le maximum de chance de réussite. Alors le Ciel, Patrie d’Allah, et tous ses citoyens exulteront de joie. «Ci Njabooti Al Qur’ ãn Karim ak Njabooti L’Ingil la fass yéené taggoo, jexeelé suma taalif.»«Mané, Sénégaal, ñunn ñep ay tubéen la ñu : Ceddo mo jur Chrétien, jur Musulman ; musulman bi jur musulman, chrétien bi jur chrétien ; adduna di dox… di dém… chrétien jur musulman, musulman jur chrétien ; musulmane di naampal chrétien, chrétienne bi di naampal musulman ; lolooy law… di wéey… ba téy. Lawla cat ! Né léen kaar –kaar mach’Allah !» Voilà, chers frères et sœurs en Abraham, Père de tous les croyants, notre principale richesse, somptueux héritage que nous tenons de nos ancêtres, nos aïeux. «Sénégaal, nu mu bindoo, chrétien bi dafa am ay mbokk musulman, musulman bi am ay mbokk chrétien, té da ñu gisée, di démanté…di sottinnté xéel ; Loloo fi xéw, loloo fi sax, di law… di wéey… ba téy.»«Ku ci raxul nak,amul mbokk, bokkoo fi té warñuko yaaxal, dekoo fi,doxandéem rék nga fi, da ñu la fi xajal dong, roombal té dém, abalñu.» Chrétiens et musulmans «péel ak pikk la ñu».«Yallà na léen Yallà aar té saamma, degerel digeenté yi !» Amin.
Etienne Mathurin DIOP
Liberté 6 – Dakar