Mesdames et Messieurs les membres de l’Ofnac, plusieurs évènements récents portent à croire à une tentative (continue) de déstabilisation ou de décrédibilisation de l’Institution. Le dernier en date est le « remplacement », dans des conditions peu orthodoxes et respectueuses de l’élégance républicaine, de la désormais ex-présidente de l’Ofnac.
Avant cela, il y a eu l’inique libération de prison puis la nomination à un plus grand poste d’un fonctionnaire mis en cause (par vous) dans des affaires de corruption et de concussion. Faut-il rappeler les menaces (même pas voilées) du directeur du Coud ? Quid du refus présidentiel de recevoir officiellement le rapport de l’Ofnac suivi immédiatement de votre dénigrement public par le directeur de cabinet du même Président de la République ?
Non, il n’est point besoin de revenir sur les péripéties et nombreuses embûches rencontrées lors de la création et de la mise en place effective de l’Ofnac (retards des nominations, manœuvres dilatoires, faiblesse manifeste et délibérée des moyens humains et logistiques, etc.). Non, il n’est point besoin de rappeler la multiplication et la persistance des actes de mal gouvernance et le climat corruptogène qui se développe dans le pays.
S’il est vrai que la vision de l’OFNAC est de : « promouvoir l’intégrité et la transparence dans la gestion des affaires publiques et privées par la prévention et la lutte contre la fraude et la corruption » et que « cette vision est fondée sur des valeurs dont la culture de l’intégrité et de l’exemplarité », alors Mesdames et Messieurs de l’Ofnac, une exigence s’impose à vous : DÉMISSIONNEZ !
En effet, loin d’être une bouderie, cet acte hautement symbolique serait le meilleur service à rendre à l’institution. Ce serait aussi un signal fort, sinon de désaveu, du moins, de mise en garde contre ces actes récurrents de dénigrement de l’institution que vous représentez. Vos parcours professionnels et vos profils respectifs exigent que vous privilégiiez le sens de la mission et du service plus que les privilèges qui y sont attachés car « la grandeur a des exigences » aurait dit De Gaulle.
Le défunt juge Kéba Mbaye est resté dans le Panthéon de nos mémoires et de l’histoire sénégalaise pour avoir démissionné en conjuguant éthique de conviction et éthique de responsabilité. Ces deux vertus vous commandent de suivre son exemple et d’en être à votre tour.
Pour terminer ma supplique humble et solennelle, j’aurais pu vous rappeler les devises de deux des principaux quotidiens français (Le Figaro et le Monde) qui sont « sans liberté de blâmer il n’est point d’éloge flatteur » (Beaumarchais) et « il ne faut pas laisser nos moyens de vivre compromettre nos raisons de vivre. » (H. Beuve Méry). Mais, je préfère la devise de notre armée nationale : « on nous tue, on ne nous déshonore pas. »
En démissionnant, vous honoreriez davantage l’Ofnac et rempliriez mille fois votre mission. En démissionnant, vous enverriez un message mille fois plus puissant que les cris d’orfraie des parties politiques et de la société civile. En démissionnant, vous donneriez un écho mille fois plus puissant aux récriminations sourdes des « malheurs qui n’ont point de bouche » et seriez « la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir ». En démissionnant, vous poseriez de solides balises mille fois plus lumineuses et dont Sunugâl a tant besoin dans son odyssée vers l’Émergence.
Veuillez recevez mes salutations patriotiques.
Oumar BA
Citoyen et patriote sénégalais
machkoura@yahoo.fr
citoyenoumar@gmail.com