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Pour L’instauration D’un Pouvoir Gris Ou La Création D’un Parti Politique Par Et Pour Les Aînés

Dans un monde où priment la réussite professionnelle, l’argent et la jeunesse, les personnes âgées témoignent d’autres valeurs.

Les notions de justice sociale, de démocratie participative, de gestion pluraliste, de décentralisation politique, d’économie sociale, de solidarité nationale, n’ont de chance de connaître une consécration qu’à la condition qu’elles soient mises sur la voie d’une éducation sociale, d’une éducation à la démocratie, d’une éducation a la paix .

Les inégalités sociales au Sénégal sont importantes. Ce sentiment d’injustice qu’éprouve le Sénégalais correspond à une réalité, et même une réalité beaucoup plus profonde qu’il ne le croit. L’écrasante majorité des Sénégalais juge excessive l’ampleur de ces inégalités

Lorsqu’une société a longtemps oublié une partie de ses membres, lorsque ensuite, pour parer au plus pressé, elle s’en est préoccupée en termes d’assistance ou de charité et non en termes de justice, il est difficile de redresser la barre.

L’incivisme et la filouterie politique notés à tous les niveaux de la société sénégalaise, se sont substitués à la vertu telle que décrite par Montesquieu comme principe fondamental de la démocratie.

Le problème de l’incivisme au Sénégal se pose aujourd’hui plus que jamais. Les Sénégalais sont fondés sur le fait que la société sénégalaise révèle, aujourd’hui, en son sein, un déclin marqué du civisme et un recul évident du sens social, une perte de valeurs, une perte de repères voire même, de références.

Cet état des choses alarmant en lui-même, est le fait de pratiques politiques pornographiques. Il est d’autant plus grave qu’il risque de contrarier les nécessaires et souhaitables évolutions de notre société vers une démocratie élargie toujours plus participative et vers l’émergence.

Les politiciens s’agitent, déploient leurs misogynies et leur machiavélisme. Ils critiquent, vilipendent en poussant des gémissements comme des vestales que l’on violente. Le peuple est soumis à un mouvement tourbillonnant d’alliance et d’hostilité, d’obsession et de séduction. Mouvement d’autant plus déstabilisateur que le peuple est totalement noyé dans une marre d’antivaleurs politiques.

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Le Sénégal a grandement besoin du capital d’expérience, de savoir-faire, de disponibilité et d’imagination de ses aînés, pour éviter de tomber dans le gouffre et baliser les pistes de l’émergence.

Les personnes âgées, ce sont des milliers d’hommes et de femmes décidés à vivre debout, insérés dans la société qu’ils ont construite, et indispensables à son équilibre.

Les Aînés ont les aptitudes, les capacités et surtout le temps libre pour rétablir les valeurs cardinales et les vertus fondamentales sénégalaises. On ne fait que de la «politique –politicienne» au Sénégal

La «place aux jeunes», antienne moderne, est un «mort aux vieux» poli. «Touche ta pension (pour ceux qui en ont), dépense-la, et tais-toi, tu n’es plus rien dans la société», semblent dire les jeunes.

Le jeunisme, qui est le culte de notre société mercantile – après avoir été, nous le rappelons, celui du Fascisme… Les Anciens se présentent à la fois comme un lieu de sécurité, une source d’expérience, et de conseil. Nous ne vantons pas la Gérontocratie. Mais de là à baisser les yeux devant la «juvénocratie», nous disons non !

Il faut amener les populations à prendre conscience que tout progrès véritable, toute émancipation nouvelle, tout accroissement de la solidarité, exige que l’homme civique, le citoyen qui est la base de tout l’édifice démocratique, soit dans son individualité, comme dans le cadre de son insertion à la collectivité, apte, préparé, et volontaire pour assumer ses responsabilités, autant que pour faire valoir ses droits.

C’est cette citoyenneté spoliée qu’il doit retrouver pour la faire vivre à l’heure des progrès de la société. Il doit être un citoyen d’une démocratie sans cesse approfondie et élargie sur les plans économique, social, culturel et politique. Il doit conquérir les moyens de son plein épanouissement

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C’est la raison pour laquelle les personnes âgées réagissent. Elles veulent acquérir, sans programme tapageur, de la considération optimale. Dans une société où règnent la paix, le dialogue et la concertation dans la courtoisie, la galanterie, la politesse, la solidarité, sont érigées en règles de conduite. Où le travail patriotique, honnête, dénué de toute forme de laxisme et de corruption est presque une religion.

Mais les personnes âgées et les retraités risquent d’attendre longtemps si elles ne réagissent pas, si elles ne participent pas aux débats. Les principales préoccupations sont la représentation dans les assemblées, pour le rétablissement des valeurs cardinales au Sénégal.

Hélas, Les personnes âgées ne disposent pas de moyens d’expression spécifiques. Le plus souvent isolées, elles ne peuvent se faire entendre. Et ce ne sont certainement pas les associations de retraités et personnes âgées «apolitiques» en tous genres, qui peuvent faire quelque chose…

L’union, c’est une lapalissade, fait la force. Les revendications de ces associations auprès du gouvernement, du parlement, et des municipalités, les autres institutions sociales, n’ont donc qu’une influence limitée.

En fait, tout se passe comme si les personnes âgées n’avaient pas conscience de leur importance numérique ni de la force politique qu’elles pourraient représenter.

La création d’un parti politique, ou d’un groupe de pression fort, dynamique et conquérant pour l’incarnation du Pouvoir Gris, s’avère nécessaire au Sénégal.

Un parti politique, qui n’a ni l’ambition d’aller à la conquête du pouvoir d’Etat, ni de s’opposer à la Juvénocratie. Mais être présent là où les normes sociétales s’élaborent, et là où les décisions majeures concernant l’ensemble du peuple, se prennent.

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Un parti politique dans lequel ne peuvent être membres que les femmes et les hommes âgés de 60 (soixante) ans et plus. La société sénégalaise est profondément gérontophile.

C’est un impératif si nous voulons subsister et jouer encore notre rôle au Sénégal, afin d’éviter de subir une dictature du jeunisme, ce qui nous plongera dans le processus de clochardisation des personnes du 3ème âge, et qui nous instaurera dans une dynamique de société guerrière.

Il faut maintenir et améliorer le pays et la Nation sénégalaise, comme nous l’ont laissée nos grands-parents, nos parents et que nous transmettrons à nos fils et petit-fils.

Que soit légalisée la création d’un «collège de personnes âgées» pour toutes les élections ou désignations d’administrateurs, dans tous les organismes qui les concernent directement ou indirectement (Assemblée nationale, Conseil économique et social, Conseil des collectivités locales, avoir la majorité des conseillers en nombre considérable auprès du président de la République et de monsieur le Premier ministre.

C`est le rôle social que les personnes âgées doivent jouer : la promotion et le rétablissement des valeurs cardinales sénégalaises, l’instauration d’une solidarité active, et l`édification d’une société pour tous les âges.

L’injustice, en fin de compte, ne paie pas. S’il est aberrant, pense-t-on, que des lois portant exclusivement sur des problèmes féminins et de jeunesse soient uniquement décidées par des hommes et des femmes, il semble également curieux que des lois en faveur des retraités et personnes âgées ne soient pas discutées.

Unissons-nous pour défendre nos droits.

 

Abdoulaye DIAGNE

layegora@hotmail.com

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