Senexalaat - Opinions, Idées et Débats des Sénégalais
Opinions, Idées et Débats des Sénégalais

Lettre Ouverte à Monsieur Le Président De La République

Lettre Ouverte à Monsieur Le Président De La République

Monsieur le Président de la République,

Je me fais l’insigne honneur de m’adresser respectueusement à votre Excellence par voie de presse parce qu’étant parmi vos nombreux concitoyens qui n’ont pas hélas, le privilège de vous rencontrer chaque fois que de besoin.

Monsieur le Président de la République,

Partant du devoir religieux qui m’incombe ainsi qu’à tous vos concitoyens musulmans de vous donner de nos conseils, je me permets de vous interpeller sur certaines questions qui me paraissent importantes et qui sont les suivantes :

1°) Le texte de loi sur la prescription extinctive

Cette loi injuste que nous avons héritée du colon est devenue un moyen d’enrichissement illicite pour certains escrocs qui créent des sociétés fantômes pour soutirer de l’argent à de pauvres gens pour ensuite se réfugier derrière ladite loi avec la complicité d’avocats conseils malhonnêtes. A titre d’exemple, on peut citer le cas de la défunte société de promotion immobilière dite Siporex devenue ensuite Sipodak qui avait fait courir beaucoup de gens dont le rêve d’acquérir un logement s’est transformé finalement en illusion. Un autre concitoyen qui est à l’origine de la suppression de la desserte de Dakar par la Saudia Airlines, s’est lui aussi, réfugié derrière cette fameuse loi et vit paisiblement en France après avoir détourné l’argent de la compagnie aérienne et fait perdre à ses concitoyens leur gagne-pain. Monsieur le Président de la République, Les méfaits de cette loi sur ces deux cas parmi tant d’autres, me poussent à vous demander en votre qualité de gardien des droits et libertés, disposant d’une forte coalition parlementaire, d’œuvrer pour sa suppression pure et simple, afin de protéger les biens de vos concitoyens dont la plupart ignorent son sens et sa portée.

A LIRE  A l’image du Sénégal, les Lions sont une symphonie inachevée

2°) La criminalisation des actes contre-nature

Monsieur le Président de la République, Le député Amadou Mberry Sylla, par ailleurs Président du Conseil départemental de Louga a, depuis le 6 mai 2016, déposé sur le bureau du Président de l’Assemblée nationale une proposition de loi criminalisant les actes contre-nature, avec ampliation à Votre Excellence et au président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakar. Je vous invite donc à accélérer le vote de cette loi pour traduire en actes concrets votre détermination à lutter contre ces pratiques incestueuses et ignobles, qui commencent, au nom de la liberté, à prendre des proportions inquiétantes au Sénégal dont la majorité de la population se réclame d’El Hadj Oumar Foutiyou Tall, d’El Hadj Malick Sy ou d’Ahmadou Bamba Mbacké entre autres.

J’en profite pour rappeler à votre Excellence, au président de l’Assemblée nationale et aux députés le hadith prophétique suivant : «Quiconque parmi vous voit un acte (ou entend un propos) répréhensible, qu’il le corrige alors de sa main (sa force) s’il en est capable, sinon, qu’il le dénonce s’il en est capable et, à défaut de tout, qu’il en manifeste sa désolation. Cela étant le moindre degré de foi». Car les députés de votre coalition peuvent facilement faire passer cette loi comme lettre à la poste. Monsieur le président de la République Sachez que votre responsabilité et celle de vos alliés sont engagées, car le Prophète (Psl) dit : «Chacun de vous est responsable et sera interrogé (Le Jour Dernier) sur sa responsabilité. L’autorité est responsable et sera interrogée sur sa responsabilité. L’homme est responsable dans sa famille et sera interrogé sur sa responsabilité. La femme est responsable dans la demeure conjugale et sera interrogée sur sa responsabilité. Le domestique est responsable dans la demeure de son patron et sera interrogé sur sa responsabilité».

A LIRE  Dites à Aïssata que je l’aime

3°) Prolifération et recrudescence d’images publicitaires obscènes et indécentes

Monsieur le Président de la République, Partant du fait que le Sénégal est un pays où environ 95% de la population se réclament de l’Islam, je trouve inadmissible que l’on se permette de faire de la publicité de préservatifs dont l’usage est un signe clair de la prolifération de la prostitution et de l’adultère. Il me parait également inacceptable que des images publicitaires obscènes et honteuses qui heurtent la vertu, la morale voire le bon sens, soient quotidiennement passées à la télévision ou affichées dans les grandes artères d’une société musulmane qui se respecte. Et je trouve anormal que les agences publicitaires se permettent de faire passer à la télévision ou d’afficher des images obscènes et honteuses que la pudeur m’empêche de décrire. Il est donc temps de réguler le secteur de la publicité au plan moral.

Monsieur le Président de la République, Le dernier conseil que je vous donne Excellence, est synonyme de rappel, car pour montrer votre détermination à lutter contre l’impunité, vous aviez solennellement déclaré au début de votre magistère que vous ne protégeriez personne, mais le fait que des gens ayant rallié le pouvoir ou supposés être parmi vos proches refusent de se plier à la loi (comme la déclaration de patrimoine par exemple) ou qu’ils ne se sentent nullement inquiétés par d’éventuelles poursuites judiciaires, pousse à douter de la détermination affichée au début de votre mandat à la tête du pays.

J’aimerais vous rappeler Excellence et à travers vous aux politiques sénégalais, que personne ne peut changer son propre destin encore moins le destin d’autrui tracé depuis notre préexistence. Autrement dit, le musulman doit avoir la ferme conviction que nul ne peut donner à quelqu’un ce qu’Allah ne lui a pas prescrit auparavant tout comme nul ne peut empêcher quelqu’un d’avoir ce qu’Allah lui a prescrit. Par conséquent, les calculs électoralistes par le ralliement de gens dont la réputation laisse à désirer ou par la protection de certains hommes politiques supposés utiles aux élections, ne font que ternir l’image des régimes qui en font une pratique courante, et risquent de subir une sanction populaire aux élections.

A LIRE  Le Grand Bégué de la mort

Monsieur le Président de la République, Je crois que vous êtes persuadé autant que moi qu’une émergence qui n’est pas encadrée par les règles de morale sera vouée à l’échec, car si le Sénégal émerge au plan matériel alors qu’il régresse au plan moral, c’est un scénario catastrophique.

Monsieur le Président de la République, Je souhaite que votre passage à la tête de notre cher Sénégal soit gravé dans la mémoire de vos concitoyens pour que votre nom soit inscrit en lettres d’or parmi les grands hommes de ce monde. Je souhaite enfin que votre vœu d’obtenir un second mandat se réalise si tel est l’intérêt du Sénégal et du peuple sénégalais. «…Et que la paix soit sur quiconque suit le droit chemin» (Coran, 20 : 47).

 

Respectueusement

 

Chérif Mouhamadoul-Moukhtar KANE

Laissez un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *