Il est très facile à la limite puérile de pointer un doigt accusateur à quelqu’un ou à quelque acteur pour justifier la déveine de nos potaches et leur malheur à la suite des examens de fin d’année. Il appert comme le dit l’adage : « si tu pointes un doigt culpabilisant, quelqu’un d’autre est entrain de te juger »
L’école, sous ses formes diverses, est un espace vital et complexe qui doit intéresser tout le monde, eu égard a son enjeu et à son importance oh ! Combien nodal pour le développement du pays. Sa performance se mesure en fonction des résultats obtenus lors des évaluations certificatives.
L’année académique 15 /20I6 est finie avec des résultats décevants (36,7% au bac et 49,62% au bfem) qui augmente sensiblement le taux de déscolarisation et de décrochage précoce, même si une légère amélioration par rapport à 14/20I5 est notée. A l’aune du démarrage de l’année académique 16/20I7, quelles attitudes et comportements et quelles actions des acteurs clés pour un futur bilan plus reluisant ?
La part de l’Etat
Si le MEN et autres ministères concernés organisaient une ou des journées de partage , de réflexion et d’analyse des résultats définitifs issus des différents examens cfee, bfem et baccalauréat, Ils pourraient certainement observer avec de plus de froideur et d’objectivité les raisons véritables des performances enregistrées notamment dans le privé catholique et des contre production notées dans le public surtout.
L’Etat se posera certainement les questions du genre pourquoi avoir mal communiqué avec les enseignants, premiers intrants de qualité, au point de les offusquer, de les mettre en mouvement d’humeur et de boycott systématique de leurs obligations professionnelles. Pourquoi autant de démotivation et de frustrations de la part des enseignants qui se sentent comme frappés de déréliction et obligés à mener des combats répétitifs pour les mêmes objets. IL évaluera le niveau de matérialisation de ses engagements relatifs au plan de carrière des enseignants, à leur droit à un traitement descend qui correspond à leur mission on ne peut plus noble
La stabilisation et la revalorisation du statut de l’enseignant, de ses conditions d’existence sont assurément des voies royales pour le relèvement de la qualité du service.
Pourquoi pas plus de nivellement par rapport à la formation continuée des enseignants intervenant dans un cycle ? Pourquoi pas plus de recrutement d’enseignants hautement qualifiés alors que la demande est réelle ? Pourquoi dans l’optique d’une rationalisation certes des effectifs, creuser le ratio Enseignant /Enseignés qui déteint sur la qualité des prestations.
L’Etat se dira, par ailleurs, que depuis longtemps je ne recrute pas à suffisance des inspecteurs encadreurs (IVS, IS…) ; ces corps de contrôle, maillon vital du système veillent au quotidien sur la qualité des prestations dans les classes et sur le respect des dispositions pédagogiques et environnementales prises au but de relever le niveau de performance scolaires avant de nombrer les abris anormaux , qui font office de classes ou d’écoles, dits provisoires qui participent de la démotivation des enseignants comme des enseignés.
L’Etat se posera aussi des questions par rapport à la motivation et à la capacitation des chefs d’établissements pour un exercice plus efficient au service du système et pour une prévention et une gestion des conflits de plus en plus récurrent en milieu scolaire, dus certainement à la jeunesse et à l’inexpérience de la plus part des enseignants intervenant surtout dans les régions périphériques en mal de déontologie professionnelle.
Il se dira également, je dois améliorer impérativement , le ratio élève / manuels didactiques surtout en milieu pauvre et hostile aux environnements peu ou pas lettrés, en tout cas, en français, à travers l’érection des bibliothèques scolaires et des centres de documentations en informatiques presque inexistants dans le paysage scolaire.
Il se dira probablement que malgré les efforts fais avec les cantines scolaires, nombreux sont les enfants qui ont des carences protéiniques qui impactent sur leurs comportements à l’école et sont à l’origine de leur abandons prématurés ou de leurs échecs renouvelés.
Et que des psychologues conseillers qui doivent apporter assistance aux enfants en détresse et à besoins éducatifs spéciaux doivent être recrutés en nombre conséquent.
Enfin, il dira quelle est la part de la barrière linguistique par rapport aux faibles performances des élèves ? En effet, né Serrer, Poular , Diola ou autre l’on est obligé de conjuguer à l’école avec la langue de Molière après sept (07) années de retard dans un contexte de « wolofisation » contninu de la société et des institutions de la république.
La part des syndicats
Si les syndicats d’enseignants organisaient, en interne, une journée de réflexion et d’analyse sur les résultats scolaires de 2016, assurément, la formidable part de responsabilité de ces dites organisations, par rapport aux résultats, longtemps faibles et moribonds, serait identifiée avec plus d’objectivité et de rigueur scientifique. Cette analyse pourrait aboutir à des formulations de recommandations pour un système scolaire meilleur et plus performant mais ensuite et surtout a affiner, à astiquer et à polir leurs stratégies de lutte qui ne portent pas préjudice, pour des questions de justice, à l’enfant. Il serait certainement question de mesurer l’impact négatif des grèves sur les activités d’enseignement apprentissages. Peut être qu’ils se diront à l’issue de cette journée, en tant que parents d’élèves patriotes et mus par le désir de voir le Sénégal émerger, désormais ayons le courage de ne plus tenir en otage les élèves , ayons la superbe de mobiliser nos militants durant les fêtes de Noel, de pâques ou les grandes vacances pour organiser des manifestations d’envergures ou des marches pour amener l’Etat, au besoin, à se rendre compte du bien fondé des revendications et satisfaire les doléances tout le temps renouvelées dans le seul dessein de l’amélioration du système de la transmission des valeurs, des compétences et savoirs théoriques.
En effet on ne peut se battre pour la promotion et le développement d’un système éducatif malade et poser des actes allant dans le sens de l’enliser dans une situation d’agonie perpétuelle. Cette rencontre des syndicalistes pourrait leur permettre d’harmoniser sur le modus operandi en matière de lutte et de combat pour certes , l’amélioration des conditions de vie et d’existence de leurs militants mais aussi insister sur la formation syndicale pour une contribution très responsable des militants et sympathisants à la base dans le but du relèvement de la qualité et de l’excellence du système éducatif sénégalais en mal de performance.
La part des OSC autres
Si les autres organisations de la société civile, de leur coté, mobilisant les parents d’élèves et associations actives en éducation pouvaient dire, en bloc harmonisé, avec plus de fermeté, haro aux promesses non tenues de l’Etat et haro aux grèves cycliques et répétitives qui portent préjudice au quantum déjà fortement affectée par les nombreuses fêtes alors elles pourront jouer leurs véritables rôles de veille , d’alerte, de contrôle citoyen et de contre pouvoir positif pour amener ces acteurs précités à mettre le focus sur l’intérêt et le droit fondamental des enfants à bénéficier d’une éducation de qualité.
Ce serait aussi le moment d’exiger l’ouverture des négociations durant ces grandes vacances et recommander un dialogue continu entre acteurs, selon un agenda prédéfini, tout au long de l’année scolaire à venir.
Il est possible de réaliser des années scolaires avec zéro perturbations mais à la seule condition que les acteurs se respectent, se fassent confiance et que le fil de la discussion, du dialogue et des concertations ne soit jamais interrompu.
L’école est une affaire de tout le monde elle se fera avec la pleine et entière implication de tous les acteurs ; Il n’est question de débiner aucun acteur mais de saluer les efforts mobilisés par tous dans l’œuvre pharaonique de construction d’une école de qualité et d’excellence ; il est surtout attendu des actions intelligentes en faveur de l’école.
Quelques soient par ailleurs, la pertinence des projets d’école, si la question de la mobilisation financière et celle communautaire n’est pas réglées, des sauts et bonds qualitatifs ne sauraient être réalisés.
Dans le cadre de la RSE (responsabilité sociétale de l’entreprise) que les entreprises aient l’obligation d’agir et d’intervenir en milieux scolaires à travers des bourses d’études, des manuels a offrir, des constructions et réhabilitations d’édifices scolaires.
Les souscriptions volontaires ou taxes sur certains produits au profit du système pourrait être imaginé et mise en œuvre ; nous devons vraiment compter sur nous même et faire de l’éducation un domaine de souveraineté nationale.
Avec des Si, on aurait l’un des meilleurs systèmes éducatifs possibles.
Thierno Abasse Diallo
SG Coalition Nationale Education Pour Tous
Pdt UDES (union pour l développement de l’école sénégalaise)
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