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Sonko : « repackaging » Et « whistleblower »

Sonko : « repackaging »  Et « whistleblower »

Et la « Sonkomania » s’empara de notre pays traversé par un profond sentiment d’indignation et de solidarité envers l’enfant de Bessire. Et pour cause, la révocation de Sonko est des plus arbitraires et prend aussi les allures d’un règlement de compte politique. Des cellules de soutien s’organisent au Sénégal et dans la diaspora pour soutenir le Président de Pastef. Geste louable et militant pour apporter une réponse militante et active au fonctionnaire radié.

Cependant, il faut vraiment faire attention. On doit se mobiliser autour d’un projet politique cohérent d’autant plus qu’avec Djibo, Niass, Macky, nous avons des leçons à tirer. L’émotionnel reste de rigueur et nous semblons en partie nous positionner sur des logiques de victimisation qui ont aussi des limites voire des effets pervers.

Il faut que Sonko passe a l’étape suivante pour montrer que c’est une démarche assumée et qui s’appuie sur une finalité. Car, il est encore dans sa zone de confort professionnel. Il nous faut aller plus loin en partant des principes de transparence et d’imputabilité qu’il défend. Mais la question du projet de société et de la gouvernance alternative restent un problème. D’où l’urgence aussi de dépasser les logiques messianiques qui ont toujours constitué la grande désillusion qui guette nos espérances trahies.

En analysant les dynamiques actuelles, on peut dire que nous sommes dans ces logiques de « repackaging » (reconditionnement). Comme dit l’autre quand les dégoutés quittent la table ce sont les dégoutants qui restent. Les logiques de rejet et d’intimation d’une et d’une part de « récupération pour revenir dans le jeu, visent la même chose. Il s’agit de perpétuer les apparatchik de la « polotik ».

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Sonko doit éviter la phagocytose et quitter son rang de « whistleblower ». En ce moment, tout s’y mêle : le haut fonctionnaire tenu par le droit de resserve, le sudiste, le « ibadou »…On ne peut pas bâtir une stratégie autour de la « résistance » des fonctionnaires qui savent ». C’est-à-dire une sorte de révolution par procuration. Nous devons réfléchir profondément sur ces questions car le statut des fonctionnaires est sur la sellette, avec cette politisation à outrance. On risque de naviguer entre les bons et les mauvais délits d’initiés, entre la délation et la coopération.

A commencer par Macky lui-même, président et chef de parti. Cette confusion est terrible pour le fonctionnement de notre pays et de nos institutions. Le Directeur des investissements est en action dans la banlieue, le DG de l’APIX, etc. Alors où se trouvent les frontières ? Presque Plus rien n’est défini sauf les logiques politiciennes. Arrêtons alors de parler de « haut » fonctionnaires et de sous fonctionnaires. A part les régies financières, les magistrats et les forces de sécurités, les autres secteurs sont aux abois. Car il y a les privilégiés et les autres. D’autant plus que la méritocratie ou la performance ne l’explique pas.

Une nouvelle icône est née. Son courage est à saluer. Reste à voir sa capacité à articuler un projet politique cohérent au delà des émotions. Sur ce registre on aimerait bien voir un Sonko qui sort de sa zone de confort « professionnel » pour nous parler du chômage, des investissements, de la compétitivité de notre secteur économique national, de la redistribution des richesses, de notre indépendance nationale, de notre système éducatif…

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ANKN

Abdou Ndukur Kacc NDAO

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