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Naufrage Du Navire Le Joola-14 Ans Apres : Qui Peut Dire À Ses Enfants Qu’il N’y A Jamais Eu De Coupables ?

Naufrage Du Navire Le Joola-14 Ans Apres : Qui Peut Dire À Ses Enfants Qu’il N’y A Jamais Eu De Coupables ?

Je voudrais manifester ma compassion avec tous les parents de victimes et priez pour le repos des âmes des disparus. Dans un article publié : « NAUFRAGE DU JOOLA, UN DEUIL SANS FIN » puis une post fait plus tard « Le naufrage du JOOLA est au Sénégalais ce que les attentats du World Trade Center est aux Américains », me rappelle la vivacité du sentiment douloureux de cette catastrophe que les parents des victimes et tous les Sénégalais ressentent à ces dates d’anniversaire. Si notre vie nationale ne démontre pas que nous n’avons pas tiré une leçon de ce malheur, le plus difficile à comprendre, c’est le traitement de ce dossier quatorze années plus tard. Pour plusieurs raisons, il est possible d’échouer dans le traitement immédiat d’une catastrophe mais il est possible de réussir l’après-catastrophe dans le traitement judiciaire, celui des victimes et de la mémoire. L’Etat a échoué et cela est un précédent historique qui nous interpelle tous en tant qu’homme politique. Mon propos s’inscrit dans une démarche d’indignation responsable car un jour, il me sera rappelé si j’occupe une fonction de pouvoir avec la possibilité de rétablir ce que les régimes passés et celui en cours n’a pas pu faire. Par conséquent, j’assume ce propos public.

Il n’est pas possible de comprendre qu’il n’y ait pas de responsables de ce malheur. Aucun jugement n’a reconnu coupable un seul membre de toute cette catastrophe. Dans le cadre d’un Etat, cela n’est pas possible. Surtout dans le cadre de l’armée. L’Etat est organisé, très bien organisé même. Donc, il n’est pas possible dans une administration publique de commettre une faute sans que les responsabilités soient situées. Mais, c’est aussi uniquement et seulement dans le cadre d’un Etat comme celui Sénégalais qu’une faute comme celle-ci soit commise et qu’elle n’ait pas d’auteur. Ce qui nous amené à l’époque à écrire que le naufrage du navire LE JOOLA est « un crime sans criminel ». Cela pour une raison simple : un président et un régime laxiste. Mais l’histoire retiendra cette catastrophe et tant que nous ne prenons pas nos responsabilités pour faire tout ce qui est possible au nom de la justice, cette question restera dans la bouche des Sénégalais, de la mémoire collective et chaque année des articles d’indignation seront publiés.

Le traitement de cette question démontre encore une fois les effets du fameux « MASLA » dans notre pays. Le « masla » restera le lit de l’injustice et de la médiocrité et nous sommes tous responsables. J’appelle à une marche nationale pour rappeler à l’opinion publique sénégalaise et internationale le traitement de ce dossier et les leçons que nous devons tirer en tant que peuple de ce drame.

Il faut renflouer l’épave du navire du JOOLA pour apaiser les cœurs même si les premières images seront difficiles à voir mais c’est une catharsis et plusieurs parents de victimes seront guéris.  Il ne faut pas s’amuser avec les mauvais souvenirs. Voilà une question que personne ne peut comprendre. Pourquoi l’Etat du Sénégal ne peut pas s’engager à renflouer l’épave du navire? Personne ne peut évoquer l’absence de moyens car, notre Etat a reçu des propositions dans ce sens mais qu’il n’a jamais accepté ou explorer pour trouver une solution. C’est une preuve manifeste d’irrespect et d’irresponsabilité. Un jour, cette épave sera renflouée. J’y crois !

Il faut édifier le mémorial promis à Ziguinchor et la Fondation pour marquer la mémoire collective car il faut un souvenir pour les générations à venir. C’est une question culturelle car c’est un héritage historique même s’il est douloureux. Un peuple doit assumer son histoire. Nous sommes un grand peuple et nous devons montrer et apprendre à nos enfants qu’une Histoire, elle s’assume.

Il faut produire un rapport d’activité annuel mis à la disposition du public sur le traitement des pupilles de la Nation. C’est ainsi que l’on apaise les cœurs dans les crises qui ont marqué les esprits. Il suffit de faire preuve de volonté, de bonne foi et de transparence pour que les concernés puissent sentir que l’Etat est conscient de la gravité du malheur qui les a frappé.

Il faut inscrire une page d’histoire de cette catastrophe dans les manuels scolaires comme il est prévu que de le faire pour l’éminent professeur Cheikh Anta DIOP après tant d’années d’oubli et de silence coupable.  C’est une démarche pédagogique responsable pour laquelle nos enfants seront fiers.

 

Fernand Nino MENDY

Président de l’UNION PATRIOTIQUE

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