Je me souviens du soir du 25 mars 2012. Après 12 années de règne du patriarche de la nation, Me Abdoulaye Wade, et je ne dirai jamais assez ce que le pays lui doit, la télévision nationale annonçait la victoire aux élections présidentielles de Macky Sall, en qui tant de nos compatriotes fondaient leurs espoirs. Peu importe pour qui chacun avait voté, nous étions fiers ce soir-là de voir notre pays, si jeune dans son indépendance, assurer sa transition démocratique non sans heurts, ni incidents, mais sans triche ni contestation. Sitôt la victoire annoncée, nous apprenions que le Président sortant avait pris soin de téléphoner à son challenger, pour le féliciter, dans la plus pure tradition républicaine. Je me souviens avoir éprouvé à ce moment précis un sentiment de confiance et d’espérance envers mon pays, prêt à grandir encore dans la paix et à prospérer. Jusqu‘aujourd’hui, il m’arrivait encore de m’accrocher à ce souvenir lorsque l’horizon s’obscurcissait. À chaque fois que la coupe à scandales débordait, je me rassurais en pensant que ces moments vécus ensemble resteraient à jamais gravés dans les annales qui édifiaient notre Histoire. Mais voici à présent dans ce beau pays, que même les souvenirs [...]