Il y a les mille milliards de francs CFA envoyés par la Diaspora tous les ans qui servent à la consommation immédiate des familles ; il y a des réussites individuelles. Mais cela n’est que l’arbre qui cache la forêt : l’immigration à la sénégalaise est bel et bien un échec. Les raisons ?
Il n’y a souvent aucune préparation préalable à l’immigration. D’aucuns peuvent quitter une zone rurale reculée et se retrouver du jour au lendemain au beau milieu d’une métropole dont ils n’assimileront jamais les codes. Ils ne se hisseront jamais au sommet.
La vaste majorité des immigrés sénégalais est sans-papiers, clandestine. Ils sont rentrés par effraction ou en visiteurs occasionnels et ont décidé de rester sans être régularisés, avec tout ce que cela comporte comme contraintes en mouvements et opportunités.
Nombre d’immigrés sénégalais se contentent de petits boulots d’ouvriers ou de tâcherons qui ne pourront jamais les enrichir. Il y a un véritable problème d’ambition. Les Sénégalais ne visent pas le meilleur des pays où ils sont : ils ne sont pas industriels, propriétaires de chaînes de restaurants ou de magasins, d’usines de fabrication, de tours, de service à haute valeur ajoutée ou tout autre symbole industriel et moderne.
Les immigrés sénégalais n’ont pas de solidarité d’investissement et de travail d’équipe. Rares sont les Sénégalais qui s’associent pour créer de grandes choses pérennes dans les pays où ils sont.
L’Etat du Sénégal offre l’accompagnement des beaux discours et des institutions inefficaces.
Les cris des milliers de femmes, enfants et hommes engloutis par les flots et le désert résonnent dans nos âmes et nos consciences comme le symbole morbide de l’échec de l’immigration à la sénégalaise.
Mamadou Sy Tounkara
melentane.sn
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