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Bienvenue à Birkelane Monsieur Le Président

Bienvenue à Birkelane Monsieur Le Président

Le département de Birkelane, dans toutes ses composantes, vous remercie d’avoir choisi notre territoire pour votre tournée économique dans le Saloum. Bienvenue à Birkelane Monsieur le Président de la République. Votre choix n’est pas le fruit du hasard.

Birkelane est le berceau du bassin arachidier. Nos exploitants agricoles pratiquent une agriculture diversifiée conformément à la politique agricole définie par l’Etat. Pour les grandes cultures, nous produisons de l’arachide, du mil, du maïs et du riz. Nos paysans ont un savoir faire avéré pour ces cultures. Le département de Birkelane s’est lancé dans la production de riz et de maïs depuis quelques années et on attend de bonnes récoltes cette année. La limite de la culture du maïs dans notre département est l’accès aux intrants notamment à l’engrais et à l’urée. Le maïs est une céréale qui donne de bons rendements mais elle est très exigeante. Concernant le riz, les paysans de Birkelane ont adopté la culture pluviale de cette céréale.

Depuis quelques années, le département de Birkelane est devenu aussi un grand producteur de tomates, de gombos, de pastèques, de niébé et d’aubergine sénégalaise.

En vous rendant à Ndiognick et à Nawel, vous pourrez vérifier, Monsieur le Président de la République, in situ et in visu, le bien fondé de mon propos.

Toutefois, pour plusieurs raisons, les rendements ne sont pas toujours très bons pour le mil et l’arachide mais ils sont certainement meilleurs que la moyenne nationale à cause de la qualité des sols de la localité et du professionnalisme reconnu des paysans du département. Pour des raisons de mauvaise qualité des semences de mil souna, de manque d’engrais et de déficit pluviométrique en début d’hivernage, la production de cette céréale essentielle va baisser cette année. Le département sera déficitaire en mil souna en 2016. Il est prévisible alors pour 2017 une soudure précoce et longue dans notre département.

Birkelane est le grenier de Touba et de plusieurs autres grandes villes pour les céréales locales mais les productions agricoles s’écoulent toujours difficilement des communes vers la capitale départementale. Les pistes de production n’ont pas résisté à la densité du trafic des camions de transport des produits agricoles et de transport des voyageurs. A cette période de l’année, le transport des personnes et des marchandises se fait dans les pires conditions imaginables. Nous aurions souhaiter Monsieur le Président de la République, que vous vous rendiez à Mabo qui est une commune sur le plan agricole très dynamique mais très enclavée à cause de l’état des routes qui la lient à Birkelane et à Kaffrine. Vous auriez constaté in situ le dynamisme des paysans de la Commune de Mabo et son retard en infrastructures et sécurité.

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J’ai un réel plaisir à rappeler que la mécanisation de l’agriculture est partie de cette localité les années 60 par l’utilisation des semoirs à traction animale et les années 70 par l’utilisation de charrues pour le désherbage toujours à traction animale. Birkelane est pionnier en matière de modernisation de l’agriculture. Concernant la mécanisation agricole motorisée les agriculteurs constatent qu’elle est assez lente dans notre département et ils souhaitent une accélération de la cadence.

Concernant la commercialisation de l’arachide, les populations de Birkelane sont satisfaites des mesures prises l’année dernière qui ont permis d’éviter le bradage des récoltes. Leur souhait est que le gouvernement reconduise ces mesures. Les arachiculteurs sont favorables à une ouverture précoce de la campagne de commercialisation de l’arachide comme en 2016. Les paysans du département fondent beaucoup d’espoir aux suites de cette tournée économique. Les doléances des exploitants agricoles de Birkelane sont essentiellement :

  • Phosphatage des sols ;
  • Semences de qualité et à temps pour toutes les spéculations ;
  • Renouvellement du matériel agricole à un rythme plus soutenu ;
  • Démarrage précoce de la campagne de commercialisation de l’arachide avec un prix rémunérateur ;
  • Financement précoce des points de vente d’arachide sans rupture de fonds ;
  • Engrais de qualité, en quantité et à temps pour toutes les spéculations ;
  • Soutien à la filière céréalière plus que ce qui est fait actuellement.

La pause des pluies constatée depuis quelques semaine a semé la panique dans le monde rural. Si la pause est un arrêt définitif, les productions d’arachide, de riz et de maïs risquent d’être en deçà de ce qui est attendu. Vous constaterez in situ et in visu, Monsieur le Président, que la pause pluviométrique peut avoir des conséquences graves sur la quantité et la qualité des produits agricoles. Les paysans des zones visitées apprécieraient beaucoup que vous leur donniez la possibilité de vous parler de vive voie de leur métier et de leurs soucis.

Dans le département de Birkelane, le sous-secteur de l’élevage est très dynamique. Il est à la fois agro-pastoral et familial. Les espèces élevées sont principalement bovines, ovines, caprines, équines, asines. Cette activité participe significativement à la constitution du revenu des paysans, à leur alimentation et à l’allègement des travaux champêtres pour les agriculteurs. L’élevage dans ce département, berceau du bassin arachidier, rencontre des difficultés qui le plombent. Comme les agriculteurs, l’élevage ne nourrit pas suffisamment son homme dans le département.

La production laitière est fluctuante, le bétail régulièrement décimé par des maladies bien connues. Les tiques font beaucoup de ravage dans le département et les éleveurs sont sans assistance face à ces arachnides acariens particulièrement dangereux pour le bétail.

A l’image des autres départements de la région de Kaffrine, les éleveurs de Birkelane sont confrontés à d’énormes difficultés qu’il urge de solutionner :

  • Vol de bétail qui est un fléau départemental ;
  • Rétrécissement des aires de pâturage dû au défrichage des forêts classées et des réserves de pâturage par les agriculteurs ;
  • Besoin de vacciner tout le bétail comme avant et intervention rapide lorsqu’un foyer de maladie apparait ;
  • Préservation des couloirs de pâturages des bovins, des ovins et des caprins ;
  • Accès du bétail aux marigots pendant la saison des pluies ;
  • Mise à la disposition des éleveurs des aliments du bétail en cas de déficit fourrager.

Une audience accordée aux éleveurs pourrait leur permettre de vous expliciter leurs préoccupations. Dans le département de Birkelane, il y a régulièrement des accrochages souvent meurtriers entre agriculteurs et éleveurs. Pour la paix sociale et la cohabitation pacifique des acteurs du monde rural, il est souhaitable que les départements ministériels concernés prennent des initiatives avant qu’il ne soit tard.

Birkelane a un marché sous régional de bétail. Il joue un rôle économique national très important. Votre visite pourrait permettre à ce marché de mieux jouer son rôle car il est handicapé par la mauvaise qualité des pistes de production permettant de rallier le bétail au marché. L’audience accordée aux éleveurs pourraient permettre aux acteurs du marché de vous entretenir de leurs soucis pour trouver les meilleures solutions permettant de relancer cette infrastructure d’utilité publique.

Birkelane a aussi un marché hebdomadaire, sans doute le deuxième après celui de Diaobé. Les populations souhaiteraient vous exposer leurs doléances à l’occasion de cette tournée économique : entrepôt frigorifique, abattoirs conformes, équipement de nettoyage de la ville surtout le lendemain de dimanche, jour du marché hebdomadaire,… Le marché hebdomadaire de Birkelane permet aux producteurs d’écouler leurs produits. Beaucoup d’habitants du département arrivent aussi à faire vivre leurs familles grâce ce marché qui joue un rôle économique unique dans dans notre territoire.

 

Pr Demba Sow

École Supérieure Polytechnique de l’UCAD

Pr Demba SOW

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