Introduction : La leçon du 14 octobre 2016 pourrait se résumer de la manière qui suit : l’actualité et l’urgence de la Révolution des mentalités et des comportements de la classe politique traditionnelle et des élites de pouvoir dans l’exercice de leurs fonctions ; et ce, qu’elles soient de l’Opposition et/ou du Pouvoir, des sociétés civiles et des bureaucraties syndicales, sans oublier les hiérarchies socio-religieuses des Confréries et des Eglises. A la suite de cet épisode, qui souligne la crise stratégique du Dialogue social dans notre pays, il ne s’agit plus d’assister en toute passivité au spectacle navrant de ces sempiternelles séances de catharsis et de Ndoep des Politiciens professionnels qui défendent leurs privilèges de part et d’autre des lignes de partage idéologico-politiques, mais de déployer une pro activité libératrice de la Parole porteuse et de l’Action constructive. Si comme l’a soutenu Hegel, c’est au début du Crépuscule que l’Oiseau de Minerve, c’est-à-dire la Connaissance vraie des choses, prend son vol, d’une part, et si, d’autre part, comme le dit l’adage sénégalais bien de chez nous, c’est à la tombée de la nuit que les Démons infanticides courent après les enfants et les femmes enceintes, le Projet d’Emergence Globale du Sénégal comme Nation Moderne, République Démocratique et Société solidaire et Etat de Droit est en danger immédiat – pour les mêmes raisons et dans les mêmes formes – du fait de Timis/Crépuscule et des Timisards de tous acabits.
Partant, le Sénégal et tous les Sénégalais sans distinction aucune, doivent apprendre de notre Histoire passée, présente, mais d’abord et avant tout, il convient de tirer les leçons de cette première quinzaine d’Octobre 2016 de la Seconde Alternance. En particulier, depuis cette Marche historique à plus d’un titre du vendredi 14 ainsi que la Querelle des itinéraires qui lui correspond, mais aussi – ces deux faits sont dignes de remarque – de la Démission d’Aliou Sall et de l’élection d’Aïda Mbodj au Parlement, sur fond de grenades lacrymogènes et de Gaz Tyson à la RTS comme à l’Obélisque et sur le Boulevard Général de Gaulle. Il n’est donc pas question de dynamiter le Navire ni de faire chavirer l’embarcation, mais de réarmer les élites, les masses et les classes intermédiaires – toutes tendances confondues, à hauteur des attentes légitimes qui ont pour nom le Projet Sénégal !
- S’expliquer ou s’éclipser ?
- Aliou Sall « démissionne » de toutes ses fonctions au sein de Petro Tim Sénégal, fort bien ! Pour « mettre à l’aise le Président de la République », sans doute. Mais le problème n’est-il pas celui-ci : Nonobstant les demandes de clarification de l’opinion et du Front Mankoo sur les circonstances et les termes de son implication dans ce qu’il est convenu d’appeler « Affaire Petro Tim », M. Sall n’a toujours pas communiqué de façon explicite ainsi que des hommes et des femmes du Pouvoir et de l’Opposition comme des Sociétés civiles indépendantes le lui ont demandé ! Quand donc et où M. Aliou Sall, Maire de Guédjawaye et Président de la République décentralisée daignera-t-il s’expliquer ? Voilà le problème civique et patriotique qu’aucune démission spectaculaire de Petro Tim Sénégal ne saurait évacuer.
- 2. Le silence (assourdissant) du Président élu n’est pas de jeu
La cacophonie des sycophantes met en relief de manière insolente le silence du Président de la République au sujet des interrogations légitimes de son Peuple et de l’Opinion, de l’Assemblée Nationale et du CESE comme des Syndicats et des Sociétés civiles ou de la presse, des Confréries et de l’Eglise, etc., sans compter les inquiétudes du patronat local et le renseignement des Ambassades ou des partenaires techniques et financiers de notre pays. Ce n’est pas seulement en effet à des Opposants ou à des adversaires politiques que le Président doit des explications et des apaisements, mais à son Statut d’Elu de la Nation et Magistrat suprême qui lui commandent de communiquer; contrairement aux élucubrations apeurées de thuriféraires sans dignité personnelle ni culture professionnelle qui prétendent s’intercaler entre le Président élu et son Peuple qui réclame Transparence, Vertu et Probité au Symbole du 25 mars 2012.
Au demeurant, jusqu’où un silence pareil est-il soutenable et défendable dans un Etat de droit, sans jeter le discrédit sur l’Exécutif en accréditant les messes basses et les calomnies, les montages fantaisistes et les fantasmes des adversaires ou les traquenards et les pièges des encagoulés de la Mouvance présidentielle ? En d’autres termes, les dénégations malaisées et maladroites d’un certain entourage en ajoutent à la confusion d’autant plus dangereuse que Monsieur Aliou Sall lui-même dit avoir « démissionné » pour mettre son Président de frère à l’aise ! Ni le Ministre Aly Ngouille Ndiaye, ni le PM Dionne n’auront apaisé les interrogations. Dans ces conditions, c’est bien au Président de s’adresser à la Nation au lieu de laisser un Opérateur économique étranger au dossier fort chargé agresser outrageusement les Citoyens, Opposants ou Membres de BBY qui demandent des comptes ou posent des questions ! Pourquoi continuer d’accréditer l’idée d’un délit d’initié qualifié sur l’Affaire Petro Tim, en particulier, là où une Communication appropriée de M. le Président élu permettrait de lever les équivoques et les malentendus éventuels – en toute civilité et avec une hauteur proportionnée à son Rang ? L’interrogation du premier Premier Ministre de la Seconde Alternance demeure qui appelle réponse : « M. le Président de la République, saviez-vous que votre frère était au service des démarches de Petroasia et de Franck Timis, avant de demander à M. Aly Ngouille Ndiaye de vous présenter ces décrets (NDLR : du 19 juin 2012), et avant de les signer, puis de les faire contresigner par le Premier Ministre de l’époque ? »
- Certains Opposants n’ont-ils pas confondu But et Objectif ?
Des Opposants – légitimes, sans conteste – au Président Macky Sall et à son Régime – n’ont-ils pas confondu, sans doute par mégarde, But et Objectif ? La question se pose, en effet, à la lumière du déroulement de cette Marche historique et sans précédent du 14 octobre 2016. Et pour cause ! Si la demande d’annulation de l’arrêté Ousmane Ngom et le maintien de l’itinéraire initial de la Marche jusqu’au Ministère de l’Intérieur, sis à la Place Washington, avaient pour but d’éduquer l’Opinion et de faire progresser la démocratie sénégalaise, notamment en attirant l’attention des pouvoirs publics et des corps constitués sur la caducité de cette mesure régressive, emportée au demeurant par la chute du Régime Sopiste le 25 mars 2012, la démarche est à la fois pédagogique et didactique, autant qu’elle est généreuse et noble. Cela se conçoit parfaitement. Toutefois, dans quelle mesure cette exigence légitime peut-elle se substituer aux objectifs mêmes de la Marche du 14 octobre qui ne se réduisaient nullement – et loin de là – à atteindre le Ministère de l’Intérieur et à communiquer depuis la Place Washington ? En l’occurrence, la Plateforme en 3 points sur laquelle l’obsession de la Place Washington nous auront empêchés de communiquer se présente ainsi :
A/ Libertés civiles et publiques (Sonko, Nafi Ngom ; Monopole APRiste de la RTS, etc.),
B/ Un Code électoral consensuel comme en 1992, avec Choix d’une Personnalité neutre en lieu et place de M. Abdoulaye Daouda Diallo disqualifié entre autres, par le fait d’avoir publié les résultats du Référendum (« sans débats ») du 20 mars dernier, en lieu et place des Organismes compétents de la République (CENA, etc.) !
C/ L’élucidation des circonstances et des conditions d’attribution des contrats de recherche, d’exploration s et/ou d’exploitation des ressources pétrolières et gazières, d’Arcelor Mittal à Petro Tim, sans oublier les Phosphates et le Zircon, les mines d’Or, etc., selon le principe républicain du «Leppi Ñepp, Luney Kune Nga Ca ».
Dans ces conditions, que signifie, pour un Innocent de la Société Civile ou un naïf d’Intellectuel, cette option malencontreuse de la part d’Opposants politiques prestigieux, connus par l’Opinion et reconnus par le Peuple, ce fait remarquable et remarqué de prendre la tête de cortèges plus que massifs et populaires, en direction d’une Place Washington interdite d’accès par arrêté préfectoral, oubliant ainsi sans y prendre garde, les Objectifs ; en l’occurrence, non la Place Washington ni le Ministère de l’Intérieur, mais la Communication en direction de l’Opinion nationale, internationale, au sujet des 3 points cardinaux de la Plateforme ? Quelle mouche (de Timis ?) aura donc piqué certains Leaders et susceptible de pousser des milliers de manifestants à une confrontation inévitable absurde avec des forces de l’ordre qui avaient de fait accepté d’encadrer l’acheminement des Manifestants depuis la RTS jusqu’à l’Obélisque et inversement ?« Lu ko Jar » ? Qui plus est, une épreuve de forces qui pouvait déboucher, dans certaines circonstances – sur le pire, n’est-ce pas ? A la manière du fameux Février 94, mais inversé, Lol ! N’est-ce pas un genre de Muussiba Timis décrié par les Anciens ? « Kenn Ñaanuko Yalla » ! Si Aliou Sall doit s’expliquer au lieu de s’éclipser, certains dirigeants devront faire de même devant l’Opinion, car le Sénégal est sans doute passé à côté du pire….
Toujours est-il que la substitution d’objectifs est claire, de même que la confusion entre But et Objectif ! Mieux, dès l’instant où – la chose est parfaitement prévisible – le centre-ville aurait été transformé de suite, en champ de bataille, entre Manifestants et Forces de l’ordre, sans compter l’entrée en scène probable des groupes de brigands et de voyous, de malfrats et de coupe-gorge, – compte non tenu des Contre-manifestants déclarés de la Mouvance présidentielle ; bref, une belle pagaille ne serait-elle pas installée, qui aurait pris la place des Objectifs stratégiques de cette manifestation pacifique, légale et autorisée du FDS/Mankoo ? Qui plus est, en passant totalement à côté des deux premières victoires remportées par le FDS/MWS, en l’occurrence la « Démission d’Aliou Sall » de Petro Tim Sénégal et l’élection presque jour pour jour, et le rétablissement d’Aïda Mbodj de Bambey et du Waalo, comme présidente du Groupe parlementaire des Libéraux à l’Assemblée Nationale !
Au total, il ne s’agissait pas de créer les conditions quelconques susceptibles de Renverser le Régime de Macky Sall et de la Seconde Alternance, en occasionnant des émeutes, suivies de morts d’hommes, encore moins une insurrection aventureuse dans l’optique hasardeuse d’une « Troisième Alternance Jogal Ma Toog » aux cris de « Tout Sauf Macky », mais bien pour le Front Mankoo Wattu Senegaal – qui n’est pas une Coalition électorale ni un Front des Opposants au Régime issu de la Seconde Alternance – mais, encore une fois, de Redresser la Barre du Navire Sénégal, qui tangue dangereusement sous les coups de boutoir de l’Obscure Alliance entre Frankie Sall et Aliou Timis.
Partant, si la grande réussite du FDS/MWS est bien d’avoir mobilisé des dizaines de milliers de Sénégalais au pays et dans le Monde, à Dakar, Kaolack, Mbacké, Ziguinchor, New-York, Paris, Milan, etc, puis braqué les puissantes Lumières de nos Projecteurs sur les Démons et Rawaan, Djinné et Monstres camouflés dans la pénombre du Crépuscule de Timis, il reste à communiquer davantage sur les acquis directs : Démission d’Aliou Timis, Déroute de Frankie Sall et Election d’Aïda Mbodj, sans compter l’autorisation de la Marche par M. le Préfet du Département de Dakar !
Honni soit donc qui mal y pense, mais cette Marche pleinement réussie au départ aurait dû être un Moment dans la célébration de la République nouvelle en gestation dans ce pays, ne serait-ce que du fait de l’acceptation et la reconnaissance par le Pouvoir d’un Droit de manifestation qui appelle d’autres droits !
Par conséquent, à moins de décrier la Stratégie de Redressement/Jubanti de la Seconde Alternance, qui s’autorise de tous les textes adoptés par consensus, tant la Plateforme, que le Code de Conduite et le Plan d’actions, etc., le FDS/MWS ne vise pas comme Front Républicain et Citoyen, le Renversement intempestif, encore moins Buddi Garab Gi ou Damm Banxaas Bi de la Seconde Alternance, mais LA DÉFENSE DU SÉNÉGAL, et par voie de conséquence, JUBANTI SÉNÉGAL. Autant de choses qui reviennent, pour le cas qui nous intéresse ici, à Communiquer avec Notre Masse populaire et nos Elites, nos Autorité étatiques, sociales et religieuses, nos jeunes et nos femmes, nos émigrés, etc., sur nos Objectifs, mais dans l’ordre et sans barrage forcé, à la Place de l’Obélisque – en toute tranquillité et en toute cohérence, à la faveur de cette Marche bel et bien autorisée ; en lieu et place de cette option malencontreuse (irréfléchie ? improvisée ? ) consistant à rebrousser chemin de manière inopinée…à hauteur de la BHS ! Et cela, sans aucune appréciation rigoureuse des risques encourus par les Manifestants, les leaders, les militants, les forces de l’ordre, les personnes et les biens, le Centre-ville, les habitants, les commerces et les affaires, les hôtes étrangers qui vivent parmi nous, ….et par-dessus tout : la République de Dia Mamadou, de Senghor, Wade, Diouf ou Thierno Souleymane Baal de Boode et Abdel Kader Kane de Kobbilo !
- Pourquoi avoir gazé les Obéliskiens alors que la Marche était autorisée depuis cette Place ?
La chose est aussi sérieuse que les précédentes : Si l’évaluation de la conduite publique du Front a commencé dans l’Opinion et les composantes, de manière passionnée ou méthodique et rigoureuse, on ne saurait expliquer de la même façon les excès et les outrances des autorités et des forces de l’ordre à l’Obélisque ! Depuis la débauche d’énergie et de coups sur les Marcheurs (Guy Marius Sagna…) jusqu’aux gazages délibérés et intempestifs des leaders du Front présents sur les lieux autorisés par M. le Préfet du Département de Dakar ! Et qui plus est, des Leaders du Front munis d’une copie légale et autorisée d’un Arrêté préfectoral dûment présenté à l’Adjudant Ndione et Cie qui l’auront agréé !
Autant, l’examen critique de la débauche de violence inutile et dommageable à l’image de la Démocratie sénégalaise doit être poursuivie concernant la RTS, autant, les agressions policières contre les six cars de Manifestants de la Place de l’Obélisque devrait retenir l’attention de l’Opinion et des Autorités : Pour quelles raisons les Manifestants ainsi que les Journalistes et les Citoyens, les habitants des quartiers avoisinants ont-ils subi les furies des forces de l’ordre chargées précisément d’encadrer la Manifestation autorisée ? M. le Préfet de Dakar et M. le Commissaire Central du Plateau devraient à leur tour communiquer sur les abus manifestes de la Place de l’Obélisque, malgré la couverture légale de l’Arrêté préfectoral…
Conclusion : Il ne s’agit pas de se renvoyer la balle, ni de se lancer des piques ou de s’étrangler de colère ou de rage, mais de redresser une démocratie pleine de promesses malgré les errements évidents et les risques graves encourus. Le Projet Sénégal n’est pas mort ni évanoui à la faveur des coups de forces des Timisards and Cie, des Brigands diplômés du Pétrole des nations et des Voyous internationaux certifiés du Gaz des Peuples d’Afrique. Le Sénégal doit se concerter, échanger et discuter, dans le calme et la sérénité, de part et d’autre des clivages partisans, idéologiques ou politiques. Dans cette voie, la « démission de M. Aliou Sall » ainsi que le rétablissement de Mme Aïda Mbodj comme Présidente du Groupe Parlementaire des Libéraux à l’Assemblée Nationale constituent des pas positifs qu’il convient de saluer. Partant la Communication sur les 3 Objectifs du Front Mankoo Wattu Senegaal est plus que d’actualité, à l’effet non de subvertir ce pays, mais de tirer profit de la bénédiction du Pétrole et du Gaz pour que cette nation finistérienne ouest-africaine et sénégambienne tienne ses promesses démocratiques et ses engagements patriotiques, dans l’Egalité devant la Loi, l’Etat de Droit et surtout la séparation nette et sans équivoque entre l’Etat, la famille, les Goro et Alliés de quelque manière que cela soit !!!
En avant pour le Redressement de la Seconde Alternance Sénégalaise !
Oui au Dialogue Social, National et au Dissoo sur les questions stratégiques que personne ne doit faire semblant d’ignorer !
Jubanti Garabu Senegaal, Oui ! Buddi Garab Gi, Non ! Damm Garab gi Niet !
Pour le Comité d’Initiatives des Intellectuels du Sénégal – CIIS
Pr. Malick Ndiaye
Sociologue, UCAD
Coordonnateur du Front des Citoyens pour la République des Valeurs – FCRV
Membre fondateur de Gor Ca Wax Ja et du FDS/Mankoo Wattu Senegaal
Fait à Dakar le 16 octobre 2017